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Données personnelles : rien à cacher, mais beaucoup à perdre

Nos données personnelles sont partout sur internet, et peuvent être utilisées à très mauvais escient. Дмитрий Хрусталев-Григорьев , Unsplash , CC BY Par  Antoine Boutet , INSA Lyon – Université de Lyon Nos données personnelles circulent sur Internet : nom, adresses, coordonnées bancaires ou de sécurité sociale, localisation en temps réel… et les affaires qui y sont liées se font une place pérenne dans le débat public, du scandale Facebook-Cambridge Analytica au vol de données à la Croix-Rouge , en passant par les récents blocages d’hôpitaux par des rançongiciels (ou ransomware ) et l’ interdiction de l’application TikTok pour les fonctionnaires de plusieurs pays . Mais si l’on sait de plus en plus que nos données personnelles sont « précieuses » et offrent des possibilités sans précédent en matière de commercialisation et d’innovation, il est parfois difficile de saisir ou d’expliquer pourquoi il faudrait les protéger. Quels sont les risques

Quand les marques s'invitent à la télé

Jusqu'alors parfaitement cantonnée entre les programmes ou au tout début des émissions lorsqu'il s'agit de partenariats (comme les flashs météo), la publicité va de plus en plus s'immiscer dans les émissions elles-mêmes, qu'il s'agisse de films, de séries ou de clips. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a, en effet, récemment autorisé la pratique du placement de produits à la télévision alors que celle-ci était jusqu'à présent interdite en France. Le CSA met ainsi en application la loi sur l'audiovisuel du 5 mars 2009, qui transpose une directive européenne sur l'audiovisuel de 2007.
Le placement de produit ? Cela consiste « à inclure un produit, un service ou une marque, ou à y faire référence, en l'insérant dans un programme, moyennant paiement ou autre contrepartie. » Ordinateurs, autos, téléphones, télés, four micro-ondes utilisés par le héros d'une série, mais aussi marques de biscuits, de boissons, consommées par des acteurs, etc. peuvent donc s'inviter dans les programmes. Aux États-Unis, la pratique, très courante, se négocie en amont du tournage et permet parfois de boucler le budget. James Bond est ainsi friand de produits Sony ou d'Aston Martin tandis que le dernier film de George Clooney, In the air, a fait la part belle aux hôtels Hilton.
Pour la télé, la réforme est très encadrée. Le placement « est autorisé uniquement dans les œuvres cinématographiques, les fictions audiovisuelles et les vidéomusiques sauf lorsqu'elles sont destinées aux enfants. Il est interdit dans les autres programmes », indique le CSA, qui a interdit par ailleurs toute une liste de produits (alcools, tabac, médicaments, armes à feu). Le CSA a également créé un nouveau pictogramme qui apparaîtra à l'écran pour « informer les téléspectateurs d'un placement de produit. » Une campagne d'information sera lancée pour expliquer le nouveau logo.
Le placement de produit était en tout cas très attendu tant par les marques - qui à défaut ont massivement investi dans le parrainage des programmes courts - que par les producteurs qui voient là un apport financier non négligeable. Reste que cette pub surprise devra éviter d'être trop intrusive pour le téléspectateur.

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