Accéder au contenu principal

Aux sources de l’IA : le prix Nobel de physique attribué aux pionniers des réseaux de neurones artificiels et de l’apprentissage machine

  Portraits de John Hopfield et Geoffrey Hinton, lauréats du prix Nobel de physique 2024 pour leurs découvertes et inventions qui ont permis de développer l'apprentissage machine avec des réseaux de neurones artificiels. Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach Par  Thierry Viéville , Inria Le prix Nobel de physique 2024 récompense des travaux précurseurs de John Hopfield et Geoffrey Hinton sur les réseaux de neurones artificiels, à la base de l’apprentissage machine. Ces travaux ont participé au développement de l’intelligence artificielle, qui chamboule aujourd’hui de nombreux secteurs d’activité. C’est à une question simple que John Hopfield et Geoffrey Hinton ont apporté une réponse qui leur vaut aujourd’hui le prix Nobel de physique : « Quelle est la description la plus simple que nous pourrions faire de nos neurones, ces composants du cerveau, siège de notre intelligence ? » Un neurone, qu’il soit artificiel ou biologique, est u

Tribune libre : La décennie du cybercrime selon McAfee

Cela ne fait aucun doute, le cybercrime est l'un des secteurs les plus performants et les plus lucratifs de notre époque, enregistrant une croissance à deux chiffres chaque année. Au cours des dix dernières années, l'explosion du nombre d'internautes s'est accompagnée de nouvelles formes d'attaques, de plus en plus sophistiquées. Celles-ci permettent aux cybercriminels des temps modernes de créer des logiciels malveillants leur rapportant des centaines de millions de dollars avec un risque minimum, voire nul, de se faire prendre. Pendant ce temps là, les consommateurs sont confrontés à des menaces, s’accentuant d’années en années, visant leur argent et à voler leurs informations personnelles.

Alors, comment en sommes-nous arrivés là et jusqu'où ira la cybercriminalité ? Pour s'en faire une idée, revenons sur cette dernière décennie de cybercrime.

Les tendances 2000-2010 du cybercrime

Au début de la décennie, les cybercriminels s'enorgueillissaient de leurs compétences en lançant des attaques qui avaient pour but de paralyser les ordinateurs des utilisateurs (généralement via des spams : e-mails contenant des pièces jointes dangereuses) ou d'arrêter temporairement des sites Web très fréquentés en les submergeant de trafic. Ils s'en sortaient bien jusqu’alors mais ces attaques ne visaient pas à faire de l'argent ; ce phénomène est apparu plus tard…

Au milieu de la décennie, les cybercriminels avaient développé différents stratagèmes profitables, dont la distribution de logiciels malveillants ou financés par la publicité, dans l'espoir d'inciter les utilisateurs à acheter le produit ou service promu. Ils parvenaient également à envoyer de grandes quantités de spams, infectant des milliers d'ordinateurs (par le biais de pièces jointes malveillantes), qu'ils pouvaient alors contrôler à distance à l'insu de leurs utilisateurs. On appelle cela des réseaux de robots (botnets), ceux-ci sont encore très actifs de nos jours. Parallèlement, la violation de données d'entreprise était pour eux un autre moyen de se faire de l'argent, par le biais de la revente de précieuses informations sur les clients.

Au cours de la seconde moitié de la décennie, les attaques se firent plus ciblées et les cybercriminels mieux organisés, allant jusqu'à former des gangs. À cette époque, les cybercriminels se servaient de l'« ingénierie sociale » pour inciter les internautes à cliquer sur des liens ou des téléchargements dangereux en évoquant des sujets et des questions qui suscitaient leur intérêt.

À la fin de la décennie, les cybercriminels s'attaquaient aussi aux utilisateurs là où ils étaient les plus vulnérables, à savoir, sur les réseaux sociaux. Les demandes émanant de faux amis, les liens dangereux et les messages d’hameçonnage qui semblaient provenir d'amis étaient autant d'outils grâce auxquels les cybercriminels accédaient aux comptes et aux ordinateurs des utilisateurs.

· Par exemple, lors d'une récente arnaque par ingénierie sociale, les cybercriminels ont profité de la curiosité des utilisateurs de Facebook pour savoir qui consulte leurs profils et pour les amener à télécharger une fausse application qui était supposée leur montrer qui consultait leur page. Au lieu de l'application souhaitée, les victimes ont téléchargé un programme malveillant qui accédait à leur centre de messages Facebook pour envoyer des spams, y compris des messages qui faisaient la promotion de l'arnaque dont ils avaient été victimes.


Aperçu : les plus grands exploits et arnaques de la décennie
Arnaques par rencontres en ligne - Ces arnaques courantes jouent sur les sentiments des victimes pour arriver à leur fin. L'arnaque par rencontres en ligne type consiste en un profil avec photo sur un site de rencontres en ligne dans l'espoir d'attirer les autres membres du site. L'escroc tente par la sorte, de créer des relations personnelles afin de demander de l'argent, de la marchandise ou d'autres faveurs.
Le ver « I Love You » - L'un des tous premiers exploits de la décennie (2000) fut le ver « I Love You », du nom de l'objet de l'e-mail qui le transportait. Des millions d'utilisateurs ont ouvert ce spam et ont téléchargé le fichier joint à cette « lettre d'amour » porteuse du fameux virus. Des sociétés et agences gouvernementales ont été contraintes de stopper leurs ordinateurs et ont dû débourser 15 milliards de dollars pour se débarrasser de l'infection.
Scareware - Les cybercriminels jouent sur la peur des utilisateurs et sur le fait que leur ordinateur et leurs informations soient menacés. Les scarewares affichent des fenêtres instantanées trompeuses qui invitent leurs victimes à acheter un faux logiciel antivirus pour résoudre le problème. Cette arnaque a tellement bien marché que certains distributeurs de scarewares ont gagné des centaines de millions de dollars par ce biais.
Arnaque du Nigeria - Cette arnaque, également appelée « fraude aux frais avancés », consiste généralement en un spam provenant d'un étranger qui a besoin d'aide pour transférer des millions de dollars en dehors de son pays d'origine et qui offre au destinataire, un pourcentage de sa fortune pour l'aider. Résultat, de nombreux destinataires sont tombés dans le piège et certains ont même perdu des milliers de dollars, étant donné que les escrocs demandent une avance pour faciliter la transaction.


Ce que l'avenir nous réserve

McAfee Labs s'attend à une poursuite des arnaques et des pièges sur les réseaux sociaux, notamment les demandes de faux amis, les tentatives d’hameçonnage et les liens URL dangereux sur Twitter.

Quant aux services basés sur la géolocalisation des utilisateurs tels que Foursquare et Google Places, ils présentent de nouveaux problèmes. En effet, la multiplication du nombre d'utilisateurs qui affichent publiquement leur localisation dans le monde réel, permet aux escrocs d’obtenir toutes les informations nécessaires permettant d’établir les habitudes des utilisateurs, de déterminer où ils se trouvent, à n’importe quel moment, ainsi que les moments pendant lesquels ils s'absentent de leur domicile.

La prolifération des appareils et applications mobiles est une opportunité en or pour les cybercriminels. En s'attaquant à ces équipements, les criminels peuvent ainsi voler beaucoup d'informations personnelles et bancaires à leurs utilisateurs.

Si la plupart des attaques perpétrées resteront les mêmes (hameçonnage, sites Web et téléchargements dangereux), les méthodes des cybercriminels se feront plus ciblées et plus astucieuses.

Pour lire le rapport complet, « La décennie du cybercrime : McAfee revient sur dix ans de cybercrime », veuillez cliquer ici.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean Phillips. En