Par Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...
Une expédition va partir fin mai à l'assaut du «7e continent», une gigantesque plaque de déchets plastiques flottant sur l'océan Pacifique. Un capteur réalisé par des élèves ingénieurs toulousains et le Cnes.
Le réchauffement climatique, la fonte de la banquise ou l'élévation du niveau de la mer sont désormais bien connus du grand public. Ce dernier va découvrir une autre conséquence environnementale de l'inconscience des hommes à la faveur d'une expédition scientifique impliquant des Toulousains, qui va partir fin mai à l'assaut du «7e continent». Derrière cette expression se cache une gigantesque plaque de déchets plastiques flottant sur l'océan Pacifique. Rassemblés par les courants marins en un immense vortex appelé «gyre», ces déchets forment un «continent» grand comme six fois la France !
Un an après une première tentative, une expédition va repartir le 20 mai de San Diego, en Californie, pour mieux cerner les conséquences dramatiques de ces plastiques sur l'eau et la faune. À l'origine de cette aventure, Patrick Deixonne, un explorateur guyanais de 48 ans, qui a découvert le «continent» en 2009 lors de sa participation à la course en solitaire à l'aviron Rames-Guyane. Revenu à terre, cet ancien sapeur-pompier au centre spatial de Kourou et membre de la Société des explorateurs français, se documente et s'aperçoit que le «continent», découvert fortuitement par un océanographe américain, Charles Moore, en 1997, n'est pas cartographié car difficilement détectable par les satellites. Dès lors, Patrick Deixonne ambitionne d'étudier l'impact de cette «soupe» de plastiques et mobilise des partenaires.
Parmi ceux-ci le Centre national d'études spatiales (Cnes) mais aussi des élèves ingénieurs de l'Institut Catholique d'Arts et Métiers (ICAM) de Toulouse.
Cinq bouées au total
Ces derniers ont réalisé une bouée dérivante qui sera larguée, avec quatre autres, par Patrick Deixonne au cours de son périple. À l'intérieur de la balise toulousaine baptisée Gyroplastic, différents capteurs vont mesurer les paramètres de l'environnement : température, luminosité, fluorescence, salinité. Dans un second temps, les élèves-ingénieurs toulousains vont développer un capteur qui sera capable de différencier les microdéchets plastiques collectés du plancton, afin de pouvoir déterminer ensuite la concentration de plastiques dans la zone.
Sur le site internet de l'expédition, le grand public pourra suivre le parcours des balises - arrivées à San Diego vendredi dernier pour être embarquées sur le voilier - et parcourir un carnet de bord multimédia.
Le CNES en première ligne
Le 7e continent n'a été exploré que par deux expéditions américaines en 2006 et 2009. L'expédition française mise en œuvre par Patrick Deixonne est fortement soutenue par le Cnes. Le programme pédagogique de l'expédition a intégré le dispositif Argonautica du Cnes. Et les capteurs Modis à bord des satellites Aqua et Terra, ainsi que les satellites Parasol et Jason seront sollicités pour des prises de vue et fourniture de données sur la zone.