Par Dominique Boullier , Sciences Po La puissance des plates-formes américaines telles que X, Amazon, Google ou Meta, désormais capables d’imposer leurs diktats aux États, est inédite à l’échelle de l’histoire. Récit d’une conquête fulgurante fondée sur une prédation généralisée. La remise en cause des grands réseaux sociaux atteint aujourd’hui un niveau jamais rencontré, souligné par les appels massifs à quitter X. Elle fait suite à l’expression par leurs leaders, lors la prise de fonctions de Donald Trump, de positions politiques extrémistes. Mais la confusion règne et il est difficile de comprendre les logiques à l’œuvre dans une telle effervescence, où certaines postures se contredisent elles-mêmes (par exemple, interdire TikTok puis l’autoriser). Essayons d’y voir clair autour de mises en perspective. Un enjeu de corruption du pouvoir politique comme point de départ Les grandes firmes de la tech se sont bousculées pour financer la campagne de Trump pu...
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C'est ce que tend à montrer une étude Ifop réalisée pour le papetier Oxford réalisée à l’occasion de la rentrée des classes, qui nous enseigne que les jeunes Français sont attachés à l’écriture manuscrite.
Jugée irremplaçable et créditée de nombreuses vertus, elle cohabite avec l’écriture sur clavier qui répond plutôt à des besoins pratiques. En France, l’école s’engage actuellement dans la voie des équipements numériques d’ici 2018, tandis que les États-Unis et la Finlande renoncent progressivement à l’apprentissage de l’écriture cursive au profit de l’écriture scripte et de la maîtrise du clavier. Pourtant, certains états américains comme la Louisiane et l’Arkansas font marche arrière et l’ont réintégrée dans les programmes scolaires
- 75% des jeunes Français interrogés, pensent que l’écriture avec un papier et un stylo est irremplaçable
- 91% des interviewés pensent que l’écriture est quelque chose de très personnel
- 72% remarquent qu’ils sont plus concentrés lorsqu’ils écrivent à la main
- 69% se sentent aussi plus
Contrairement aux idées reçues, les interviewés estiment que la qualité de l’écriture en général est importante pour l’avenir, qu’il s’agisse de maîtriser l’orthographe (95%), de savoir bien prendre des notes à l’écrit (92%) ou de savoir bien s’exprimer à l’écrit (95%). Ils sont également largement convaincus qu’avoir une écriture lisible (94%) et soignée (88%) compte, et cela au même niveau que de savoir taper rapidement au clavier (88%). Par ailleurs, près de 50% des jeunes interrogés pensent que la mémorisation est meilleure avec l’écriture manuscrite (47%).
Le plaisir d'écrire augmente avec l'âge...
Plaisir d’écrire à la main ou contrainte ? Les deux réponses s’équilibrent : (29%) des interviewés affirment avoir du plaisir à écrire de cette façon et (27%) trouvent cela rapide et facile, alors que d’autres (22%) jugent l’écriture contraignante. Et si le plaisir de l’écriture manuscrite augmentait selon le niveau d’apprentissage ? Perçus comme complexes, le langage écrit et son écriture sur papier tendent à être de plus en plus appréciés à mesure que leur maîtrise grandit : les plus jeunes affirment plus que les autres que l’écriture papier/crayon est une contrainte (42%), 34% déclarent avoir des problèmes orthographiques; de leur côté, les plus âgés mentionnent plus le plaisir d’écrire (36% des 18-25 ans) et la facilité (33%).
La qualité du support papier, elle, fait l’objet d’un plus grand consensus avec 74% des déclarants qui y accordent de l’importance. Les jeunes ont donc tendance à percevoir l’écriture manuscrite comme une écriture complexe et soignée, mais qui laisse s’exprimer la créativité et facilite le cheminement suivi de la pensée et l’élaboration d’une réflexion, représentant plus qu’un simple outil fonctionnel.
... mais le clavier de plus en plus utilisé
Pour écrire, la plupart des interviewés utilisent indifféremment le papier ou le clavier (43%), même si auprès de ceux qui tranchent, le clavier semble peut-être l’emporter (33% affirment écrire le plus souvent sur clavier et 23% sur papier) ; une tendance croissante l’âge allant (45% des 19-25 ans déclarent écrire le plus souvent sur clavier), occasionnée notamment par l’entrée sur le marché du travail (50% de ceux qui exercent une activité professionnelle).
« L’étude Ifop / Oxford nous enseigne que les jeunes Français sont sans doute plus attachés à l’écriture manuscrite que nous le pensions. Il est intéressant de constater à quel point cette génération choisit finalement le meilleur des deux mondes : la simplicité, la créativité, le plaisir que nous procure l’écriture avec un simple papier et un stylo; le confort d’utilisation avec le stockage, la sauvegarde et le partage de nos documents grâce aux nouvelles possibilités offertes par la technologie. Je retiens également que 47 % des interviewés nous disent que l’écriture manuscrite fait partie de leur personnalité. C’est dire à quel point elle est au centre de nos vies » déclare Eric Joan CEO Groupe Hamelin.
Un peu moins de la moitié des scolaires et des étudiants affirme prendre ses cours sur ordinateur (46%), et cet usage se révèle irrégulier (seulement 6% d’entre eux déclarent le faire systématiquement et 13% régulièrement).
On observe de très fortes disparités selon l’âge – plus les interviewés sont âgés, plus ils tendent à prendre leurs cours sur ordinateur (de 23% des 12-14 ans à 77% des 18-25 ans, ce qui est certainement le fait d’un meilleur taux d’équipement) – mais aussi selon la taille d’agglomération – les plus urbains utilisent davantage l’ordinateur (de 36% des habitants de communes rurales à 53% des habitants d’agglomération parisienne). En revanche, venant confirmer les conclusions de récentes études scientifiques, près de la moitié d’entre eux reconnaît qu’il est plus difficile de se concentrer lorsque les notes sont prises sur ordinateur (45%).