Accéder au contenu principal

Aux sources de l’IA : le prix Nobel de physique attribué aux pionniers des réseaux de neurones artificiels et de l’apprentissage machine

  Portraits de John Hopfield et Geoffrey Hinton, lauréats du prix Nobel de physique 2024 pour leurs découvertes et inventions qui ont permis de développer l'apprentissage machine avec des réseaux de neurones artificiels. Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach Par  Thierry Viéville , Inria Le prix Nobel de physique 2024 récompense des travaux précurseurs de John Hopfield et Geoffrey Hinton sur les réseaux de neurones artificiels, à la base de l’apprentissage machine. Ces travaux ont participé au développement de l’intelligence artificielle, qui chamboule aujourd’hui de nombreux secteurs d’activité. C’est à une question simple que John Hopfield et Geoffrey Hinton ont apporté une réponse qui leur vaut aujourd’hui le prix Nobel de physique : « Quelle est la description la plus simple que nous pourrions faire de nos neurones, ces composants du cerveau, siège de notre intelligence ? » Un neurone, qu’il soit artificiel ou biologique, est u

Sécurité des données dans le Cloud : que font les hébergeurs ?


Par Joaquim Dos Santos, Directeur R&D chez Ikoula

La sécurité des données dans le Cloud reste un frein pour certaines entreprises désireuses d'adopter cette technologie pour leurs applications ou leurs infrastructures informatiques. D'après une récente étude menée par PAC (Pierre Audoin Consultants), la sécurité est le premier frein à l'adoption du Cloud en France. Une certaine défiance existe donc encore. Pourtant les hébergeurs et les fournisseurs propriétaires de Data Centers prennent de nombreuses mesures visant à apporter aux entreprises un niveau de sécurité similaire à ce qu'elles peuvent avoir sur site au sein même de leurs locaux.

L'entreprise et son prestataire : un accompagnement et une transparence nécessaires
Lors de l'adoption d'une architecture Cloud, il est important de bien définir le besoin de l'entreprise car différentes règles de sécurité en découleront. C'est pourquoi, un hébergeur se doit de connaître son client et d'effectuer un véritable accompagnement personnalisé afin de l'aider à faire les meilleurs choix. La définition du projet amènera l'hébergeur et le client à se tourner vers le Cloud public, privé ou hybride – en fonction des besoins de performances mais aussi du caractère critique et sensible des données.

Différentes règles de sécurité s'appliquent selon les structures choisies. Pour les infrastructures en Cloud public et hybride, les hébergeurs mettent en place une isolation stricte entre les différents clients. Ainsi, un utilisateur présent sur le même serveur ne peut pas, par un moyen détourné, accéder à la machine virtuelle d'un autre utilisateur.
Dans le cas du Cloud privé, ce problème ne se pose pas car le serveur est dédié mais différents droits d'accès aux serveurs physiques sont mis en place pour garantir la sécurisation des données.

Une totale transparence entre l'entreprise et son prestataire est donc indispensable. Plusieurs points doivent être abordés afin de s'assurer que toutes les mesures de sécurité sont mises en place :

La localisation des Data Centers : certains hébergeurs possèdent plusieurs centres de données. Il faut donc que l'entreprise cliente soit en mesure de savoir où se localisent géographiquement ses données. Dans l'idéal, elle doit même pouvoir choisir l'emplacement de ces dernières afin de décider par quelle législation seront régies les données.

Des garanties d'audits et de contrats : le prestataire choisi doit pouvoir démontrer via différents audits que toutes les règles de sécurité sont optimales et à jour. Cela permet à l'entreprise cliente de s'assurer du sérieux du prestataire. En termes de contrat, un accord de réversibilité doit être inclus afin d'assurer aux clients la possibilité de reprendre la main à tout moment sur leurs données et leurs infrastructures.

Une disponibilité des données constante : la sécurité des données, c'est aussi s'assurer que ces dernières seront disponibles à tout moment et ne seront pas perdues – même en cas de soucis technique. Un bon prestataire doit proposer à l'entreprise un Plan de Reprise d'Activité (PRA) après sinistre, qui permettra de dupliquer les données et l'infrastructure Cloud afin que celles-ci restent disponibles même si les serveurs initiaux rencontrent un problème. Ce PRA peut être mis en place avec le même prestataire, si celui-ci dispose de plusieurs Data Centers, ou en collaboration avec un autre hébergeur.

La sécurisation des données en mouvement
La sécurité des données passe donc par la qualité du relationnel et la transparence administrative avec son prestataire, mais aussi par la qualité purement technique de son offre.

Les données sont vulnérables lorsqu'elles sont en mouvement. C'est pourquoi les flux sont hautement sécurisés par les hébergeurs de confiance. En utilisant un système de cryptage, un arsenal firewall et des liens dédiés entre les points de création de contenus et le Cloud, l'hébergeur assure l'intégrité des données. La totalité des transferts vers et depuis le Cloud garantissent ainsi une non-modification des données via divers protocoles lorsqu'elles sont en transit. Ces dernières peuvent également être monitorées et archivées sous forme de log, un outil tiers de monitoring. Plusieurs paramètres sont ainsi vérifiables comme le moment exact de la transmission du flux, si la donnée a été modifiée, et par qui.

La gouvernance des données est aussi un aspect important de la sécurisation. Les politiques d'accès doivent être rigoureuses afin que les clés de chiffrement ne soient pas entre toutes les mains. Par ailleurs, les hébergeurs mettent en place un protocole de droit d'accès aux serveurs physiques, doublé par de nombreuses mesures anti-intrusion, afin d'assurer à ses clients que seules certaines personnes auront accès aux serveurs.

Les données dans le Cloud sont donc soumises à différentes règles pour assurer à la fois leur confidentialité, leur intégrité mais aussi leur disponibilité à tout moment. Un accompagnement personnalisé et une relation de confiance avec un hébergeur, couplés à des offres de qualité, permettent donc d'assurer la sécurité des données dans le Cloud et de lever le principal frein empêchant une partie des organisations d'adopter cette architecture informatique.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean Phillips. En