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Cloud, IA et autonomie stratégique : l’Arcep en première ligne pour une régulation européenne proactive

En matière de cloud et d'intelligence artificielle (IA), la régulation n’est pas un frein : tel est le message que Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, le gendarme français des Télécoms, est allée porter fin juin à Bruxelles devant les parlementaires européens. Alors que la Commission mène une consultation publique sur l’avenir des politiques en matière de cloud et d’IA, le régulateur français des télécoms défend l'idée de doter l’Europe d’un cadre économique pro-investissement, stable et ambitieux, au service de sa souveraineté technologique. Forte de son expérience dans le secteur des télécoms — où la régulation a permis à la France de devenir le premier pays européen en matière d’abonnements très haut débit —, l’Arcep plaide pour une approche transposable aux infrastructures numériques du futur. Car l’enjeu dépasse de loin le simple déploiement de serveurs ou d’algorithmes car il s’agit d’assurer l’autonomie stratégique de l’Union européenne dans un contexte de dépen...

Réseaux sociaux : Comment reprendre le contrôle de ses publications et de ses données ?



Par Thomas Fauré, président et fondateur de Whaller

Selon Satya Nadella - patron de Microsoft - “le défi de l'homme est de reprendre le pouvoir sur les données, de leur donner du sens”. La gestion des données numériques, qu'elles soient personnelles ou professionnelles représente en effet l'un des plus grands défis du XXIe siècle et cela est particulièrement crucial sur les réseaux sociaux.

Pourtant, même s'ils sont en perpétuelle évolution grâce à de nouvelles fonctionnalités proposées régulièrement aux utilisateurs, deux inconvénients majeurs persistent. Tout d'abord, le fait que les contacts avec lesquels nous interagissons sont tous mélangés les uns aux autres, sans pouvoir faire de distinction entre les relations, familles, amis ou collègues. Mais il faut également prendre en considération le fait que les données partagées sur un réseau social ne sont pas suffisamment protégées malgré les politiques de confidentialité qui existent. Comment est-il alors possible de se réapproprier nos données en ne les adressant qu'aux personnes préalablement définies par nos soins ? Comment peut-on redevenir acteur de nos réseaux sociaux et non plus un simple “produit” ? La réponse réside dans l'utilisation d'un réseau social privatif.

Séparer les sphères de la vie en ligne. Tout le monde n'a pas nécessairement envie d'envoyer ses photos de vacances à son patron, de partager la vidéo de sa dernière série d'abdominaux à son voisin de pallier, ou d'échanger sur ses problèmes familiaux avec le responsable de la trésorerie de son club de sport. Sur un réseau social, la sphère privée ne devrait pas déborder sur la sphère professionnelle, et vice versa. Pour protéger ses données privées, il s'agit donc de cloisonner les informations que l'on partage en ligne en s'appuyant sur un réseau privatif.

L'exemple le plus parlant demeure celui des photos des enfants : le débat fait rage pour savoir si l'on doit, oui ou non, poster sur les réseaux sociaux les photos de nos progénitures. Une fois n'est pas coutume, c'est à l'utilisateur de choisir, en toute liberté, la portée de ses publications sur le réseau social. Celui-ci souhaite montrer les derniers exploits de ses chers enfants auprès de sa famille proche ? Il suffit tout simplement de créer une sphère uniquement accessible aux personnes que l'on souhaite toucher. Les photos en questions resteront dans ce cercle de façon hermétique et à aucun moment les membres des autres sphères ne sauront même que des photos personnelles ont été publiées. La problématique du risque en ligne, le risque de montrer et d'être vu, disparaîtra.

Adopter une séparation des sphères permet de se réapproprier le réseau social en contrôlant le partage de ses données, auprès de qui et dans quel contexte. Aujourd'hui, ces sphères sont parfois dispersées auprès de différents réseaux sociaux (Twitter pour l'actualité, LinkedIn pour l'aspect professionnel, Facebook pour les photos des vacances…). Il faut repenser ces usages pour les regrouper en un seul et même réseau privatif, pour en faciliter l'utilisation. Passer de sa sphère “loisirs” à sa sphère familiale, doit, par exemple, pouvoir se faire en un seul clic.

Il est ainsi possible de créer un réseau des anciens d'élèves sans que les membres de sa famille ne soient impactés. Une sphère pour échanger avec les membres de son club de sport ? Aucun collègue n'en saura rien. Le réseau social va pouvoir être utilisé pour tous les usages : travail, vie associative, famille, relations amicales, etc. Une diversité d'usages qui ne limitera pas le partage des données mais au contraire permettra de multiplier les informations que l'on souhaite partager, en les adressant à la “sphère” dédiée.

Redevenir propriétaire de ses données. L'adage “si c'est gratuit, c'est vous le produit” n'a jamais été aussi juste qu'en 2016. Les géants du Web proposent de plus en plus de services gratuits en ligne et ce sont les données de leurs utilisateurs qu'ils monnayent. Face à ces nouvelles méthodes, les internautes se défendent, preuve en est l'explosion de logiciels bloqueurs de publicité. 21 millions d'internautes en étaient équipés en 2010, ils seraient désormais 198 millions sur la planète. L'utilisateur est devenu méfiant, celui-ci prend de plus en plus conscience de la valeur et de la portée de ses données personnelles. Autant d'informations qu'il est indispensable de contrôler pour mieux en exploiter tout le potentiel.

Autre point nécessaire au contrôle de sa vie numérique, la suppression définitive des données. Chaque donnée supprimée d'un réseau social devrait être réellement et définitivement éradiquée du Web. Tout le monde se souvient du scandale des photos Facebook “supprimées” et pourtant toujours accessibles trois ans après leur suppression : ces incidents ne devraient plus être d'actualité et ne sont désormais plus tolérés par les internautes.

Désormais, lorsqu'un internaute entend “contrôle” de ses informations personnelles, il entend “restriction” et “absence de liberté”. C'est pourtant tout le contraire : en reprenant le contrôle total de ses données, c'est une réelle liberté qui s'offre à l'internaute. S'ouvre alors une multitude de possibilités et c'est dans ce contexte que toute la puissance du Web prend son sens. Le réseau social revient à son idée originelle, celle de créer du lien en toute confiance, en ligne.

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