Accéder au contenu principal

Le bitcoin : une « valeur refuge » peut-elle être virtuelle ?

  Les fortes variations du cours du bitcoin sont-ils le signe de sa folle jeunesse ? Shutterstock Oatawa Par  Hervé Alexandre , Université Paris Dauphine – PSL Pour quelles raisons le cours de l’or et celui du bitcoin se sont-ils envolés au mois de février 2024 ? Faut-il voir dans cette concordance davantage qu’un hasard, l’un devenant après l’autre une valeur refuge prisée des particuliers et bientôt des institutionnels comme semblait l’indiquer la chroniqueuse économique de France Infos ? Avant de tenter d’apporter quelques éléments de réponse à cette question, rappelons que, de manière générale, notre monde se numérise inexorablement. À part quelques nostalgiques et autres collectionneurs, nous n’achetons plus de disque en vinyle ni de CD. Nous téléchargeons des morceaux de musique, quand nous ne les écoutons pas tout simplement en streaming . Dans ce dernier cas, moyennant le paiement d’un abonnement, nous pouvons écouter un morceau sans

2017 : l’année du ransomware et des objets connectés piratés ?



Par Jean-Baptiste Souvestre, Ingénieur Logiciel chez Avast

Les cybercriminels ont eu fort à faire en 2016, année qu’ils ont passée à exploiter d’anciennes vulnérabilités, mais aussi à développer de nouvelles techniques. En 2017, cette tendance devrait se poursuivre à un rythme d’autant plus accéléré que le nombre d’ordinateurs, de laptops, de smartphones et autres appareils connectés à internet va exploser. En outre, plus les utilisateurs seront conscients des menaces et apprendront à les contrer, plus les criminels renforceront la sophistication des technologies, leurs stratégies et leurs méthodes.

Afin de sensibiliser les utilisateurs aux évolutions de la cybercriminalité, Jean-Baptiste Souvestre, Ingénieur Logiciel chez Avast chez Avast présente cinq tendances à surveiller de près en 2017 :

« À la maison ou au travail, nous vivons dans un monde de plus en plus connecté, et le nombre de dangers susceptibles de nous affecter ne cesse d’augmenter. De par l’explosion des appareils mobiles personnels, l’adoption massive des applications cloud et l’impact croissant de l‘Internet des objets, les menaces informatiques se présentent aujourd’hui sous d’innombrables formes.

L’année du "Ransomware pour les nuls"
2016 est indéniablement l’année du ransomware, mais devrait bien vite être dépassée par 2017 tant le déploiement de ces attaques a récemment gagné en simplicité. Ce type de logiciel malveillant chiffre les données personnelles des utilisateurs et ne les rend accessibles que contre rançon. Plus de 150 nouvelles formes de ransomwares ont été détectées en 2016, uniquement pour Windows ! Ce nombre est appelé à s’envoler en 2017, au vu des nombreux programmes ransomwares open-source disponibles sur GitHub et sur les forums de piratage. Ces logiciels sont disponibles gratuitement et exploitables par toute personne ayant les notions de base pour adapter le code existant.

Si un pirate en herbe n’a pas les capacités nécessaires pour créer son propre malware à partir d’un code libre, il peut désormais faire appel très facilement à un "sous-traitant". En effet, Il existe déjà un modèle de RaaS (Ransomware as a Service), capable de générer de façon automatique des programmes exécutables par n’importe quel utilisateur lambda, comme Petya par exemple. En bref, créer ou acheter son propre ransomware n’ayant jamais été aussi facile, ce type d’attaque n’est donc pas prêt de disparaitre et devrait nous donner encore plus de fil à retordre en 2017.

L’expansion du ransomware "Spread or Pay" 
L’une des tendances émergentes consiste à obliger les victimes à répandre le ransomware si elles ne peuvent pas payer pour récupérer leurs données. Fini le temps où il fallait choisir entre verser un montant défini par les hackers ou perdre ses données ; l’utilisateur a désormais le choix : infecter d’autres personnes ou débourser des sommes d’argent importantes.

Les personnes déjà impactées ont ainsi l’espoir de récupérer leurs fichiers personnels si elles contribuent activement à la propagation du ransomware. Cette pratique peut se révéler particulièrement lucrative dans le cas d’un utilisateur contraint par exemple d’infecter le réseau entier de son entreprise. Les hackers sont d’ailleurs davantage tentés de pirater des petites et moyennes organisations plutôt que des particuliers.

Divulgation des données personnelles via "Doxing"
Les ransomwares sont aujourd’hui monnaie courante, tout comme les suppressions de fichiers si la victime refuse de payer la rançon dans le délai imposé. Il est toutefois possible de minimiser ces risques en déployant une protection efficace contre les malwares, en filtrant correctement ses emails et en effectuant régulièrement des sauvegardes hors ligne. Cette dernière méthode permettra de restaurer les données si le système de protection n’a pu éviter l’attaque.

Mais que faire si les cybercriminels ont téléchargé une copie des précieuses données, tels que les emails privés, les photos, ou encore des ordres de paiement, et menacent de publier ces fichiers en ligne si la victime s’abstient de verser la somme ? Cette technique est appelée doxing. À ce jour, aucun ransomware reposant entièrement sur ce principe n’a encore été recensé. Cependant, au vu de l’évolution constante des stratégies et méthodes utilisées par les hackers, ce type d’extorsion pourrait devenir une réalité en 2017.

De plus en plus d’objets connectés pris en otage en 2017
Avec l’avènement de la maison connectée et la croissance accélérée des villes et lieux de travail intelligents, tous les appareils connectés comme les véhicules, les routeurs ou box Wifi, les écrans vidéo et même les thermostats, sont devenus plus vulnérables que jamais.

En 2016, de nombreux botnets – des réseaux de robots informatiques – ont été créés à partir d’appareils insoupçonnés et ancrés dans notre quotidien : caméras IP, consoles de jeu, téléviseurs, ou encore interphones pour bébé. En exploitant les identifiants de connexion par défaut de ces terminaux et d’autres failles bien connues, des personnes malintentionnées arrivent à pirater ces objets en vue de réclamer des Bitcoins, de répandre des spams ou de perpétrer des attaques par déni de service. Le nombre de botnets capables de prendre des appareils connectés en otage en 2017 augmentera proportionnellement au nombre d’appareils susceptibles d’être piratés – chaque nouveau terminal représentant une aubaine supplémentaire pour les hackers. C’est pourquoi il est indispensable de se renseigner sur les risques de sécurité inhérents à ces nouveaux objets, et de mettre les micro-logiciels ou firmware de ces derniers à jour.

Mais ce sont finalement les routeurs utilisés pour connecter cette mutlitude d’appareils à internet qui constituent les vulnérabilités les plus problématiques. La mise à jour du firmware ne suffit pas à contrer les menaces actuelles. Le routeur devra évoluer en 2017 pour devenir un terminal intelligent capable de bloquer les cybercriminels qui tentent de prendre les maisons connectées en otage. Dans un avenir très proche, plusieurs grands fournisseurs d’accès à internet proposeront des routeurs intelligents dotés d’une sécurité active ultra-performante leur permettant de faire face à l’inlassable évolution des menaces tout en offrant de nouveaux types de services à leurs clients.

Le machine learning au service des hackers
De nombreux experts désigneront à coup sûr le machine learning comme l’une des grandes tendances de 2017. Les utilisateurs honnêtes utilisent actuellement l’intelligence artificielle (IA) pour se défendre et se protéger. Cependant, nous avons déjà pu assister aux premières batailles de cybersécurité au cours desquelles chaque adversaire utilisait une IA. Malheureusement, plusieurs facteurs inciteront les criminels à exploiter davantage cette technologie : la disponibilité d’infrastructures informatiques et de stockage à bas prix couplée aux algorithmes et aux codes d’apprentissage automatique. Espérons seulement que cette tendance sera d’actualité en 2018 ou plus tard encore ! »

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

Des conseils d'administration inquiets et mal préparés face à la menace cyber

Alors que les Assises de la Sécurité ouvrent leurs portes ce mercredi 11 octobre, pour trois jours de réflexion sur l’état de la cybersécurité en France, la société de cybersécurité Proofpoint f ait le point sur le niveau de préparation des organisations face à l’avancée de la menace.  Cette année encore, les résultats montrent que la menace cyber reste omniprésente en France et de plus en plus sophistiquée. Si les organisations en ont bien conscience,  augmentant leur budget et leurs compétences en interne pour y faire face, la grande majorité d’entre elles ne se sont pour autant, pas suffisamment préparées pour l’affronter réellement, estime Proofpoint. En France, 80 % des membres de conseils d’administration interrogés estiment que leur organisation court un risque de cyberattaque d’envergure, contre 78 % en 2022 – 36 % d’entre eux jugent même ce risque très probable. Et si 92 % d’entre eux pensent que leur budget lié à la cybersécurité augmentera au cours des 12 prochains mois, ces