À l’heure où les algorithmes confinent les individus dans des bulles informationnelles, le travail de sourcing réalisé dans le cadre d’une activité de veille stratégique constitue un bel exemple d’acte concret et efficace permettant d’éclairer véritablement la décision. Par Arnaud Marquant, directeur des opérations chez KB Crawl SAS Dans un rapport prospectiviste issu des derniers Etats Généraux de l’information, plusieurs experts s’attachent à décrire l’information telle qu’elle pourrait être en 2050 (« Le monde de l’information en 2050 : des scénarios possibles », coordination INA, sept. 2024). Ces experts y formulent le vœu selon lequel les assistants personnels générés par l’IA pourraient être à terme gérés par des algorithmes limitant au maximum l’enfermement des citoyens dans les bulles informationnelles. On l’aura compris : l’enjeu est de taille, tant il s’avère que nous sommes actuellement en prise avec cet « effet tunnel ». Diversifier ses sources pour éviter les angles ...
Les chercheurs d'ESET, société slovaque spécialisée dans la conception et le développement de logiciels de sécurité pour les entreprises et le grand public, publient un rapport sur le groupe de cyber-espions Turla qui détourne les liaisons Internet par satellite pour infecter leurs victimes. Ce rapport détaillé porte sur l’analyse des techniques et méthodologies employées par le groupe, dont la backdoor Carbon.
ESET révèle que le groupe Turla dispose d’un large éventail d'outils visant à récolter les données provenant d'institutions européennes et américaines (USA). Pour éviter de se faire repérer, le groupe Turla change ses outils à chaque nouvelle opération et modifie également les mutex et les noms de dossier de chaque version : dans les trois années qui ont suivi le développement de la version nommée Carbon, les chercheurs ESET ont détecté huit versions actives à ce jour.
Connu pour être minutieux, le groupe Turla effectue d'abord un travail de reconnaissance sur les systèmes de leur victime avant de déployer leurs outils tels que Carbon :
- la première étape d’infection peut avoir lieu soit parce que l’utilisateur reçoit un e-mail infecté (spear-phishing), soit parce qu’il navigue sur un site Internet compromis
- généralement, les pirates ciblent les sites fréquemment utilisés par leur victime (technique connue sous le nom d'attaque de point d'eau : surveillance des habitudes de navigation de la victime)
- lorsque le système est infecté, une backdoor (comme Tavdig ou Skipper) s’installe sur la machine de la victime
- une fois la phase de reconnaissance terminée, une seconde backdoor (comme Carbon) est installée sur des systèmes clés
