Accéder au contenu principal

L’Arcep et l’ADEME créent l’observatoire des impacts environnementaux du numérique

Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information. Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numériqu...

Vahé Torossian, président de Microsoft France : Le numérique, une chance pour la France



Corporate vice-president chargé des Segments PME et des Partenaires à l’échelle mondiale jusqu’en juillet 2016, Vahé Torossian, a pris depuis cette date la présidence de Microsoft France. Le PDG du géant de Seattle était hier à Toulouse pour rencontrer ses équipes installées dans la Ville rose depuis 25 ans. Interview exclusive réalisée pour La Dépêche.

Quel est le sens de votre visite?
Vahé Torossian : Depuis mon arrivée, je rencontre l’ensemble de notre écosystème, qu’il s’agisse des équipes Microsoft, de partenaires ou de clients, à Paris et sur tout le territoire pour mieux comprendre les enjeux, les problématiques, ce qui est spécifique. J’ai vécu en Asie et aux Etats-Unis, cela me permet de voir les tendances du marché dont on sait qu’elles vont arriver rapidement en France et voir ce que signifie la transformation numérique.

Y a-t-il des spécificités en Occitanie ?
Il y a quatre grands domaines de prédilection. Le premier, c’est en quoi la transformation numérique permet d’améliorer la collaboration entre les employés. Comment la transformation numérique permet d’accélérer mon innovation (mes produits, mes services, mes business models). En quoi la transformation permet de revoir les processus métiers. Enfin, en quoi on améliore la relation clients ou l’expérience des citoyens.

Le 15 juin, Microsoft sort une nouvelle tablette Surface, un ordinateur portable. On ne vous attendait pas fabricant de matériel. C’est nouveau?
Il y a quelques années, on a voulu apporter au PC une forme d’innovation autour du design, de l’expérience utilisateur. On s’est dit qu’on pouvait remettre de l’innovation et aider, au travers de notre ligne Surface, l’ensemble de l’écosystème Windows et nos partenaires. Nous avons lancé le 2 en 1 Surface Pro et Surface Studio avec un grand écran innovant, ce qui nous rapproche des designers industriels, des créateurs, de la presse. Surface Studio a été très bien accueillie à l’étranger et arrive bientôt en France.





Maîtriser le logiciel et le matériel... comme Apple ?
Pas tout à fait. On a une stratégie historique partenariale avec les fabricants de PC. On veut favoriser l’innovation pour le matériel mais on reste complémentaire avec eux.

Dans votre écosystème numérique, il manque finalement la brique smartphone sur laquelle Microsoft a connu un échec. Est-ce un handicap?
C’est une question intéressante ! Microsoft est une société de plateforme et d’applicatif avant tout. Et quand on regarde le nombre d’utilisateurs sur iOS-iPhone ou Android, c’est un marché pour Office ou les applications Microsoft. Depuis l’arrivée de Satya Nadella, il y a eu une ouverture de nos applications sur toutes les plateformes et un investissement dans le cloud qui est l’un des fers de lance de Microsoft.

Amazon Echo, Google Home, Apple HomePod présenté lundi : Microsoft a-t-il aussi en projet une enceinte avec assistant intelligent obéissant à voix ?
L’année 2017 de Microsoft, dans le monde et en France, sera celle où le cloud et l’intelligence artificielle seront au cœur de notre stratégie. Premièrement, nous disposons déjà d’un assistant personnel avec Cortana. Cortana, c’est 144 millions d’utilisateurs sous Windows 10 ; c’est un assistant qui va continuer à évoluer et qui va s’intégrer de plus en plus dans des applications comme Outlook. La seconde partie, c’est l’intégration de Skype translator dans votre environnement de travail Office. Vous pourrez par exemple avoir une vidéoconversation avec un Chinois tout en parlant français et avoir une traduction immédiate. Il est possible dès aujourd’hui d’avoir des conversations avancées en neuf langues. Ensuite, il y a une partie services : reconnaissance vocale et reconnaissance faciale que l’on met à disposition de start-ups et de développeurs. Par exemple aux Etats-Unis, nous avons travaillé avec Uber pour créer une application permettant aux chauffeurs de s’identifier par reconnaissance faciale. Enfin le 4e axe est la démocratisation de l’intelligence artificielle pour le plus grand nombre.

Microsoft est très en avance avec HoloLens, un casque de réalité mixte très prometteur.
C’est l’alliance entre ce que permettent le big data et les algorithmes d’intelligence artificielle. Par exemple, avec HoloLens, on peut imaginer qu’un médecin puisse mieux identifier des tumeurs ; qu’un chirurgien ait une assistance lors d’une opération. Le processus est maintenant très avancé et nous sommes très proches des premières expérimentations dans le domaine de la santé. Mais c’est principalement dans les domaines industriels et de la formation qu’HoloLens prend tout son sens. Nous visons en priorité les professionnels. Nous aurons des opportunités d’aller vers le grand public dans un second temps.



Microsoft est connu pour Windows, sa suite Office. Mais vous avez aussi enrichi votre offre avec une refonde récente de Skype, vous avez lancé Teams un concurrent de Slack, etc. Vous rattrapez votre retard ?
On n'a jamais été en retard et plutôt en avance sur la partie collaborative, mais il est vrai qu'il y a un enrichissement de notre suite Office pour s’inscrire dans les modes d'utilisations les plus modernes. Teams est une application qui facilite le travail en équipe et permet d'avoir une interaction instantanée sans transiger sur la sécurité. Nous favorisons les nouveaux modes de travail collaboratifs recherchés par les jeunes générations dans le cadre de leurs études, dans un contexte privilégié et protégé sans brider la créativité.

Vos logiciels sont beaucoup utilisés en entreprise mais aussi dans l'Education nationale. En 2015, vous avez signé une convention avec le ministère de l'Education nationale qui est critiquée. Des associations, des professeurs estiment que le ministère aurait dû privilégier des logiciels libres plutôt que des logiciels propriétaires. Que répondez-vous à ces critiques ?
Les marchés sont ouverts, libres, tout le monde a le droit de répondre à ces appels d'offres. Au final, on achète Microsoft parce que notre offre répond aux besoins d'une population donnée. Aujourd'hui, quand vous êtes sur le marché de l'emploi, sur un CV, on sait très bien qu'une personne qui maîtrise la suite Office, qui a une certification, a plus de chances de trouver un emploi que quelqu'un qui n'a pas cela. Il n'y a aucun autre but que de répondre à une demande et proposer les meilleurs outils.

Un autre point de critique concerne le contrat open bar que vous aviez avec le ministère de la Défense et qui est arrivé à échéance le 25 mai dernier. Certains estiment qu'au nom de la souveraineté numérique de la France, on ne devrait pas contractualiser avec une entreprise américaine et préférer des logiciels libres. Que répondez-vous à ces critiques ?
Nous répondons à un cahier des charges. Je n’ai pas d’autres commentaires à faire sur ce sujet.

Là où Microsoft est moins critiquée que les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) c'est sur l'optimisation fiscale ou encre la protection des données personnelles.
C’est justement parce que nous avons toujours défendu un positionnement clair en matière de transparence, de sécurité et de protection des données que nous avons annoncé des data centers en France. Nous n’accédons aux données de nos clients que pour délivrer le service attendu par eux. D'autres veulent monétiser les données, ce n'est pas notre cas. Nous avons toujours été clairs sur ce point. D'ailleurs, nous défendons ce point de vue, y compris quand des gouvernements nous demandent d’accéder à des données, et jusque devant la Cour suprême des Etats-Unis. Il n'y a aucune ambiguïté et c'est un élément fort. Cela fait la différence en notre faveur.

Emmanuel Macron a lancé un appel aux start-up américaines pour venir s’installer en France. Qu’en pensez-vous ?
Je trouve qu’il y a vraiment un terreau de créativité en France. Il y a un changement très profond qui est arrivé ces dernières années, avec des jeunes qui sortent d’école d’ingénieurs, de l’université et qui ont plus de projets de création d’entreprise que dans le passé. Les ingénieurs et les start-ups françaises ont pignon sur rue sur la côte ouest des Etats-Unis. Il y a des initiatives à Paris, mais aussi dans votre région, où nous accompagnons 20 start-ups au sein d’IoT Valley. Nous avons mis en orbite 3 500 start-ups en France ces sept dernières années. Une nouvelle dynamique est en train de se créer en France : il faut valoriser nos acquis réels, mais parfois méconnus, pour en profiter pleinement.


Propos recueillis par Philippe Rioux

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est poss...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance lo...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...