Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information. Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numériqu...
Par Matthieu Gufflet, CEO d'Epsa Groupe & Thomas Bourgeois, CEO de Dhatim
Grâce à l'intelligence artificielle (IA) qui vient de plus en plus au secours des fonctions transverses et des back-offices, les grandes entreprises se digitalisent à vitesse grand V transformant ainsi certains de leurs métiers et leurs organisations. Le métier du conseil ne fait pas exception et, s'ils doivent parfois accompagner leurs clients dans cette transformation, il est aussi impératif qu'ils intègrent cette technologie à leurs offres de services. Il s'agit pour les métiers du conseil de transformer en profondeur leurs process internes et de proposer à leurs clients un accompagnement nativement digital indispensable à leur transformation. Dans le cas contraire, ils pourraient bien être amenés à se voir dépasser par des purs players du digital et disparaître…
Beaucoup de cabinets ont tendance à conseiller leurs clients sur des solutions d'IA sans nécessairement les maîtriser réellement, mais surtout sans avoir opéré eux-mêmes les transformations que ces technologies apportaient potentiellement à leur métier. On tombe alors facilement dans une approche par des solutions « gadgets » dont la portée en termes de performance opérationnelle est très limitée ce qui nuit bien souvent à l'adoption de solutions véritablement efficaces, l'effet de mode remplaçant la vraie transformation.
Or, les technologies d'analyse de données et d'intelligence artificielle ont vocation à transformer en profondeur le travail des consultants les libérant des tâches d'agrégation des et d'analyse des données en particulier permettant un recentrage sur la relation avec les clients et sur les prestations à très haute valeur ajoutée. A l'inverse, les pure players du digital rencontrent fréquemment de vraies difficultés à trouver leur marché et l'articulation entre les entreprises traditionnelles est souvent difficile. Les nouveaux outils s'intègrent difficilement dans les process traditionnels qu'il est impératif de faire évoluer pour tirer parti de la technologie. C'est là que réside l'opportunité la plus pertinente pour les cabinets de conseil qui sauront coupler les deux mondes en les intégrant dans une offre unique. C'est la naissance de ce « consultant augmenté » qui constitue le véritable enjeu de cette profession.
Le cabinet nativement IA, moteur d'une transformation réussie
Cette situation est notamment vraie pour tout ce qui touche aux solutions visant à automatiser les fonctions auditables, négociables ou recouvrables (facturation, achats…) pour lesquelles les entreprises ont besoin d'améliorer rapidement leur efficience. Les cabinets de conseil doivent pouvoir offrir des solutions clés en main sur tous les process transactionnels où les besoins des entreprises se sont clairement exprimés. Ainsi, ces dernières peuvent gagner un temps précieux sur cette phase de leur transformation pour se concentrer sur des enjeux business plus critiques (métiers, marketing et sourcing), qui nécessitent une forte expertise. C'est ainsi que par une bonne compréhension des enjeux métiers les consultant de nouvelle génération parviendront à faire entrer la technologie profondément dans les processus de l'entreprise et ainsi en transformer les modèles de production et gagner en efficacité économique. Depuis quelques années, les économistes ont relevé ce fameux paradoxe entre la révolution quotidienne induite par les technologies de l'information et l'absence notable de gains de productivité dans l'économie liés à ces nouveaux usages. Notre conviction est que ces usages sont encore restés trop déconnectés des processus des entreprises pour engager de vraies transformations et que la révolution digitale ne fait que commencer. Et c'est ce couplage entre l'expertise humaine et la puissance de la technologie qui permettra d'engendrer les transformations nécessaires à l'émergence de véritables gains de productivité.
Se transformer grâce à l'IA ou disparaître
Réussir cette intégration constitue aujourd'hui un véritable enjeu pour notre secteur. C'est l'ensemble des métiers des prestations intellectuelles qui devront d'ailleurs suivre ce chemin, que ce soit dans les domaines du droit, de la finance ou du conseil. Cela requerra une complémentarité de compétence souvent absente chez les acteurs traditionnels. Cela nécessitera aussi de remettre en cause toutes ses façons de faire pour inventer les prestations du 21ème siècle. A la fois risqué et passionnant, ce chemin est celui que nous sommes en train d'inventer ensemble.