Par Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...
Dans le cadre de l’émission télévisée de Frédéric Simmotel « Le rendez-vous de l’innovation » diffusée sur BFM Business, le cabine de conseil Saegus s’est associé au centre d’études Odoxa afin de réaliser un sondage sur les Français et le numérique à l'école.
Les français sont très favorables
Le sondage réalisé les 5 et 6 septembre fait apparaître que les Français sont très favorables au numérique à l’école pour 84% d’entre eux.Les principaux enseignements sont que :
- 4 Français sur 5 estiment que l’apprentissage de la programmation est une bonne chose
- L’utilisation des outils numériques à l’école est soutenue par 80% des Français
- Les Français ne sont pas inquiets quant à la capacité́ des enfants à s’adapter aux évolutions futures du numérique
- 84% des Français approuvent les enseignements sur l’impact du numérique (sécurité́ des données, réseaux sociaux, fakes news...)
- L’interdiction des portables à l’école est une bonne mesure pour 89% des Français
Des outils au service des professeurs
"Les outils numériques à l’école doivent être au service du professeur : ils doivent soutenir le lien pédagogique entre les élèves et le professeur, et non son remplacement. Ces outils formidables doivent être utilisés en complément des outils de l’enseignant", explique Thibault Van Caenegem, Manager et Responsable pédagogique de Saegus, qui soulève également la question de la formation des professeurs quant à leurs nouveaux outils. "Leur formation et le coût associé aux outils, ainsi que l’équité́ des établissements scolaires restent aujourd’hui à étudier."Construire une culture digitale minimale
Par ailleurs, Thibault Van Caenegem rappelle l’importance de l’enseignement du numérique relatif aux dangers qui y sont directement liés : "Les cours sur l’impact du numérique sont indispensables pour fournir une culture digitale minimale qui servira de garde-fou pour éviter les abus et dangers nombreux liés au digital (usurpation d’identité́, éthique, protection des données personnelles, etc.). Mais au-delà̀ du droit et des usages technologiques, les enjeux cruciaux seront d’apprendre aux élèves à prendre du recul sur l’information, construire ses propres raisonnements, et surtout mémoriser la connaissance. A quoi bon retenir des leçons quand tout se trouve en ligne ?"Un plan numérique
Le sondage intervient quelques semaines après le dévoilement des ambitions numériques pour l'Ecole présentées par Jean-Michel Blanquer lors d'un déplacement en Ariège à l'occasion de Ludovia, l'université d'été de l'éducation numérique."Le but n'est pas d'arroser tout le pays de tablettes", avait prévenu le ministre. Parmi les pistes de travail, qui concernent élèves, enseignants et parents : la protection des données des élèves, faire des sciences informatiques «une discipline spécifique», mettre le numérique au service des évaluations des élèves, déployer des objets connectés, permettre des simulations immersives ou encore investir dans l'intelligence artificielle et les start-up qui innovent dans l'éducation, les EdTechs.