Par Antony Derbes, Président d’Open Lake Technology Dans le monde dynamique et en constante évolution de la technologie de l'information, le leadership joue un rôle crucial. Je suis convaincu que le bon leadership est la clé pour naviguer avec succès dans cet environnement complexe. Le secteur de l'IT est caractérisé par son rythme effréné, ses avancées rapides et ses défis sans cesse changeants. Dans un tel contexte, un leadership fort et visionnaire est essentiel pour guider les équipes vers le succès. Mais quels sont les éléments clés d'un bon leadership dans le domaine de la technologie ? Tout d'abord, un leader efficace dans le secteur de l'IT doit posséder une vision claire de l'avenir. Cette vision doit être à la fois ambitieuse et réalisable, guidant l'entreprise vers de nouveaux horizons tout en tenant compte des réalités du marché et des capacités de l'organisation. En tant que leaders, nous devons constamment anticiper les tendances, identif
Depuis plusieurs mois maintenant, pas un jour ne se passe sans que l’intelligence artificielle (ou IA) ne fasse l’actualité. Entreprises, chercheurs, politiques débattent sur le sujet, s’affrontent parfois à propos de perspectives économiques qui restent bien sûr à concrétiser. En Europe, l’Allemagne vient d’investir dans un plan de 3 milliards d’euros. En France, la remise du rapport de Cédric Villani en mars dernier et les annonces d'Emmanuel Macron sur l'intelligence artificielle ont ouvert des chantiers importants.
Dans notre région, Toulouse a été présélectionnée début novembre par l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour accueillir en 2019 l’un des instituts interdisciplinaires dédiés à l'intelligence artificielle (3IA). Le projet toulousain ANITI (Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute) rassemblera plus de 200 chercheurs issus de 33 laboratoires de recherche et une trentaine d’entreprises avec le soutien des collectivités locales et en collaboration avec le tissu socio-économique et associatif.
Derrière l'IA, un "antihumanisme numérique"
Mais quels sont les ressorts qui sont derrière l’IA ? Quelle est son histoire, ses caractéristiques propres, ses domaines d’applications et, surtout, les intérêts qui sont en jeu derrière elle ? C’est pour répondre à ses questions qu’Eric Sadin, l’un des meilleurs spécialistes du monde numérique, vient de publier “L’intelligence artificielle ou l’enjeu du siècle” aux éditions L’échappée, qui décrypte les conséquences de l'arrivée de l'IA dans de plus en plus de secteurs de la société (santé, médecine,transports, éducation, justice, assistance aux personnes, information, etc.)Auteur du remarqué, “La siliconisation du monde. L’irrésistible expansion du libéralisme numérique” il y a deux ans, Eric Sadin voit derrière l’IA un “antihumanisme radical”, une “main invisible automatisée où le moindre phénomène du réel se trouve analysé en vue d’être monétisé ou orienté à des fins utilitaristes.”
Vers la fin du politique ?
“Désormais, une technologie revêt un pouvoir injonctif entraînant l’éradication progressive des principes juridico-politiques qui nous fondent, soit le libre exercice de notre faculté de jugement et d’action”, explique Eric Sadin, qui livre au début de son livre l’exemple édifiant d’une femme qui chercherait un emploi. Aujourd’hui elle envoie ses CV et va à plusieurs entretiens d’embauche ou elle dialogue avec ses potentiels recruteurs. Demain, son assistant numérique, qui connaît tout d’elle, se charge des CV et les envoie à Recrutello, une IA chargée des recrutements selon des critères où l’humanité n’a guère sa place.Ce scénario, qui n’est pas sans rappeler le film "Her", de Spike Jonze avec Joaquin Phoenix, illustre selon Eric Sadin, la principale fonction de l’IA : énoncer la vérité. À coups d'algorithmes sans cesse améliorés et de machine learning, “l’intelligence artificielle concourt à organiser la fin du politique, entendu comme l’expression de la volonté générale d’arrêter des décisions, dans la contradiction et la délibération, en vue de répondre au mieux à l’intérêt général”, explique l’auteur, qui invite à s’opposer à cette “offensive antihumaniste” et à faire valoir au contraire des “formes de rationalité fondées sur la pluralité des êtres et l’incertitude inhérente à la vie.” Un appel à la compréhension de ce qu’est l’IA et à retrouver ce qui fonde l’humanité : l’humain.