Par Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...
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Vue panoramique de l'hémicycle - © Assemblée nationale |
La mesure relève bien évidemment du symbole, mais pas seulement : d'ici la fin de l'année, le moteur de recherches par défaut sur les ordinateurs de l'Assemblée nationale – environ 3 000 postes – ne sera plus Google mais Qwant. En faisant le choix du moteur français lancé en 2013 en lieu et place du moteur américain – qui restera bien évidemment accessible – les députés envoient un double message éminemment politique.
D'abord leur compréhension des enjeux de protection de la vie privée et des données personnelles. Alors que Google a bâti son modèle économique sur la monétisation des données de ceux qui l'utilisent, Qwant a fait de l'exact contraire sa spécialité. Le moteur français se revendique ainsi comme le seul moteur de recherches européen qui ne dépose pas de cookies (de petits fichiers informatiques) sur les ordinateurs de ceux qui l'utilisent et qui ne garde aucun historique de leurs recherches.
Qwant traite tous les sites et services indexés sans discrimination, sans modifier l'ordre des résultats selon ses propres intérêts ou les sensibilités de l'utilisateur, affirme la société qui a répondu à plus de 9,8 milliards de requêtes en 2017 avec sa propre technologie d'indexation des pages web.
Souveraineté numérique
Le second message qu'envoient les députés relève de la souveraineté numérique. Dans un univers où tous les grands services sont américains, et où certains déplorent l'absence de sociétés européennes, il est important de saluer justement les initiatives qui voient le jour en Europe comme en France. «À l'Assemblée, nous avons un devoir d'exemplarité, et il y a là un enjeu de sécurité et de souveraineté numériques qui est tout sauf un sujet de geek», résume le député LREM Florian Bachelier. «Les élus ont voulu ainsi montrer l'exemple pour que les internautes comprennent qu'il est important de protéger sa vie privée», analyse de son côté Eric Léandri, PDG de Qwant.C'est que l'Assemblée nationale n'est pas la première institution publique à faire ce choix. Avant elle, de grandes collectivités ont choisi Qwant, comme la région Ile-de-France et le ministère des Armées, ou des sociétés publiques comme France Télévisions. Mercredi dernier, c'est la Région Sud PACA qui a sauté le pas. «Dans un contexte européen de vigilance accrue des données avec la mise en place du RGPD, ce moteur de recherche vient renforcer la protection des données personnelles de nos agents et de nos lycéens provençaux, alpins et azuréens. Utiliser Qwant, c'est également soutenir une entreprise locale», explique Renaud Muselier, président de la région PACA, soulignant que Qwant est «l'une des pépites régionales labélisées lauréates du Pass French Tech en 2017.»