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L’IA au travail : un gain de confort qui pourrait vous coûter cher

Par  Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...

Et si les centres informatiques devenaient fournisseurs d'énergie ?

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Avis d'expert par Séverine Hanauer, Directrice des Ventes Data Center & Telecom chez Vertiv France

Face à une consommation énergétique mondiale en hausse constante et au besoin d'équilibrage des réseaux électriques, les grandes installations industrielles et d'autres sites comme ceux des centres informatiques ont un rôle à jouer. Outre un engagement dans l'économie durable, ces nouvelles formes de régulation des réseaux électriques présentent un intérêt financier pour les organisations.

Le dispatching, casse-tête d'un réseau électrique


Concrètement, un réseau électrique ne peut pas stocker l'électricité. Il en résulte une obligation pour le gestionnaire : maintenir l'équilibre permanent sur son réseau entre l'électricité produite et l'électricité consommée. C'est ce que l'on appelle communément la régulation du réseau ou le dispatching. Un dispositif qui repose en grande partie sur des prévisions bâties sur des dizaines d'années d'observation de la consommation électrique.
En parallèle, et sous la pression réglementaire comme des consommateurs, le secteur de la production énergétique est en pleine mutation, afin d'en réduire les émissions carbonées. Mais les sources de production électrique (champs d'éoliennes et autres fermes solaires), bien qu'elles ne restent encore que très marginales, sont particulièrement complexes à gérer par le gestionnaire, étant fortement et par définition météo-dépendantes.


Production électrique : un enjeu environnemental planétaire


C'est un fait établi depuis longtemps : chaque année, la production électrique mondiale augmente considérablement. Et ce n'est pas l'accélération du développement des véhicules électriques ou hybrides, comme l'a particulièrement souligné le Mondial de l'Auto de Paris 2018, ou encore le déploiement exponentiel des objets et capteurs connectés (IoT), qui viendront infléchir la tendance.
Dès lors, pour répondre à cette demande croissante, la production d'électricité doit elle aussi poursuivre son ascension. Aux côtés des traditionnelles centrales électriques, tout en limitant les émissions de carbone liées à cette production, il est donc essentiel d'imaginer de nouvelles sources d'énergie d'une part, mais également de nouvelles organisations du réseau d'autre part.
Ce qui passe notamment par la possibilité de s'appuyer sur un maillage de générateurs, systèmes de stockage ou autres équipements forts consommateurs d'énergie appartenant à des organisations autres que le gestionnaire de réseau, le tout géré par des agrégateurs spécialisés dans le domaine. Avec un double objectif : faciliter la régulation du réseau et générer des revenus complémentaires pour les propriétaires de ces équipements.

Des sources de revenus potentiels pour les organisations


Parmi ces équipements potentiellement utiles dans le cadre de la régulation des réseaux électriques, on retrouve notamment les alimentations sans interruption (ASI) et les systèmes de stockage de batterie, les grands systèmes de refroidissement (tels que les climatiseurs dans le cas des centres informatiques), les pompes et systèmes de chauffage sur cuves et réservoirs industriels, les équipements très grands consommateurs d'énergie (broyeurs et mélangeurs industriels par exemple) ou encore les groupes électrogènes au gaz ou au diesel.
Pour faire simple, l'agrégateur active, en fonction des besoins constatés, le système qui déclenche le générateur (groupe électrogène d'un centre informatique par exemple), l'ASI ou la batterie pour injecter de l'électricité dans le réseau, ou au contraire qui coupe, quand cela est possible, l'alimentation du système de refroidissement, de la pompe ou autre broyeur. Bien sûr, la nécessaire protection du consommateur-producteur (privé) vis-à-vis du réseau électrique local, et inversement, est assurée par l'agrégateur.
En contrepartie de l'exécution de ce dispositif, plusieurs options sont proposées aux générateurs, parmi lesquelles une réduction des coûts énergétiques ou encore une commission, prélevée par l'agrégateur sur le montant payé par le gestionnaire de réseau, est reversée au propriétaire de ces équipements.
En d'autres termes, les centres informatiques, au même titre que de nombreuses installations industrielles, sont en très bonne position pour participer à ces nouvelles formes de régulation des réseaux électriques, valoriser financièrement ces équipements et donc améliorer leur rentabilité, le tout en participant activement à la réduction des émissions carbonées.

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