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Inquiétude de voir des criminels utiliser ChatGPT

Alors qu'Europol vient de publier un rapport sur les dangers de ChatGPT et s'inquiète de son utilisation par des criminels,  Kunal Anand , CTO d’ Imperva , spécialiste de la sécurité, réagit face à la situation actuelle Les chatbots posent-ils un problème de protection de la vie privée plus important que les moteurs de recherche, et pourquoi ? "Le problème des chatbots par rapport aux moteurs de recherche n'est pas seulement lié aux conditions générales ou à la manière dont ils utilisent les données, mais aussi à la manière dont nous interagissons avec eux. Par rapport à une recherche Google ou Bing, les LLM comme Bard deviennent plus utiles à mesure que nous leur donnons plus d'informations (en informatique, cela s'appelle l'apprentissage par renforcement). Et surtout avec un chatbot, il est facile de traiter les interactions comme une conversation et de laisser échapper plus d'informations que nous ne le ferions normalement en tapant simplement dans

Etude Okta : les Français ne veulent plus utiliser de mots de passe

password


Okta, fournisseur indépendant de solutions de gestion des identités pour les entreprises, vient de dévoiler les résultats de l’étude The Passwordless Future Report, qui décrit l’effet négatif des mots de passe sur la sécurité des entreprises et le bien-être des employés. Menée auprès de plus de 4 000 employés à travers le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas, cette enquête montre également que ces derniers sont prêts à adopter des méthodes d’authentification sans mots de passe.

Maria Bada, associée de recherche à l’Université de Cambridge, déclare à cette occasion : « Cette étude montre clairement que les employés peuvent éprouver des émotions négatives et du stress en raison de l’oubli de mots de passe et que cela peut avoir une incidence non seulement sur leur carrière, mais également sur leur santé émotionnelle ».

Les mots de passe sont la cible idéale de la cybercriminalité

La plupart des violations de données dues au piratage sont la conséquence de mots de passe réutilisés, volés ou trop faibles. D’après l’enquête d’Okta, 78 % des personnes interrogées emploient une méthode non sécurisée pour mémoriser leurs mots de passe, un chiffre qui passe à 86 % chez les 18-34 ans. Ces aide-mémoires prennent des formes diverses :

  • 34 % se servent des mêmes mots de passe pour différents comptes
  • 26 % les consignent sur papier
  • 17 % les enregistrent dans leur téléphone ou leur ordinateur
  • 6 % utilisent des mots de passe connus

Si l’on en croit le Dr Maria Bada, « Les pratiques professionnelles non sécurisées et le manque d’intérêt des utilisateurs pour la sécurité peuvent résulter de mécanismes et politiques de sécurité ne tenant pas compte des méthodes de travail des utilisateurs, des stratégies organisationnelles ni de la facilité d’utilisation. Les mots de passe sont souvent très révélateurs. Les utilisateurs les créent dans la hâte, si bien qu’ils choisissent ceux qui leur viennent spontanément à l’esprit ou qui revêtent une signification émotionnelle particulière. Les mots de passe relèvent en fait de l’inconscient. Les criminels le savent très bien et, avec un peu de recherche, parviennent à les deviner facilement. »

Les mots de passe influent sur le bien-être au travail

L’anxiété au travail est en hausse en raison de plusieurs facteurs, dont la sécurité qui est totalement passée sous silence. L’étude The Passwordless Future Report indique que 62 % des personnes interrogées se sentent stressées ou contrariées lorsqu’elles oublient leur mot de passe. Un chiffre plus élevé au Royaume-Uni (69 %) qu’en France (65 %) et aux Pays-Bas (53 %). Un employé doit en moyenne mémoriser 10 mots de passe dans la vie quotidienne, ce qui suscite des émotions négatives chez deux tiers des personnes interrogées (63 %).

 Selon le Dr Maria Bada, chercheuse associée à l’université de Cambridge, « L’impact potentiel d’un mot de passe oublié peut engendrer des niveaux de stress très élevés, et entraîner à la longue une dépression ou un burn-out. Ce phénomène s’explique par la sensibilité du cerveau aux menaces qu’il perçoit. En focalisant en permanence notre attention sur les menaces en ligne potentielles, nous devenons hypersensibles au stress, avec, à long terme, un risque pour notre santé mentale. »

Un futur sans mots de passe

D’après l’étude, une grande majorité des répondants utilisent toujours massivement les mots de passe pour s’authentifier sur leurs applications – qu’elles soient professionnelles, ou personnelles comme des applications de réseaux sociaux, bancaires ou encore de santé. Cependant lorsqu’on leur demande quelle méthode ils aimeraient pouvoir utiliser pour s’authentifier sur leurs applications personnelles, une bonne partie d’entre eux considèrent la double authentification comme un moyen fiable et pratique

Nicolas Petroussenko, Vice-président régional et Country Manager France d’Okta, reconnaît : « Nous pensons à tort que les mots de passe ont le monopole de l’authentification. Mais nous voyons de plus en plus des pratiques qui visent à démocratiser de nouvelles formes d’authentification tout en restant sur un niveau de sécurité accru tel que la biométrie, ou la reconnaissance faciale. Ces tendances sont également corroborées par les attentes des consommateurs eux-mêmes ».

Les entreprises peuvent combiner des techniques comme la biométrie et l’apprentissage automatique avec des méthodes traditionnelles sécurisées, et se libérer entièrement de moyens de protection devenus insuffisants tels que les mots de passe.

Pas moins de 70 % des personnes interrogées estiment que l’utilisation de la technologie biométrique présente des avantages professionnels. C’est en France que ce taux est le plus élevé (78 %) et grimpe encore plus chez les 18-34 ans (81 %). Près d’un tiers (32 %) pense que la technologie biométrique pourrait simplifier leur vie quotidienne, ou réduire leur niveau de stress et d’anxiété au travail. 86 % émettent toutefois des réserves en ce qui concerne le partage des données biométriques avec leurs employeurs. Autrement dit, les travailleurs disent oui à la facilité d’utilisation, mais n’ont pas confiance dans la capacité des entreprises à protéger leurs données.

Nicolas Petroussenko, Vice-président Europe du Sud d’Okta, conclut : « Cela fait maintenant bien trop longtemps que les mots de passe échouent à offrir une protection suffisante aux applications et à leurs utilisateurs. Si les cybercriminels parviennent à compromettre des comptes, c’est justement dû aux mots de passe volés ou trop faibles. C’est pourquoi cette forme d’authentification obsolète doit être abandonnée. En 2019, nous verrons émerger la première vague d’entreprises totalement affranchies des mots de passe, et les clients d’Okta seront aux avant-postes. »

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