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Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Demain tous codeurs ? Non, artisans du code, oui

code


David Bégasse, Animateur de l’équipe d’architecture et d’expertise en Web Technologies chez SII

Apprentissage du code sur les bancs de l’école, formations pour adulte à marche forcée, essor de plateformes « no code » ou encore intelligence artificielle : jamais le monde du développement en 2019 n’avait semblé autant à portée de clic des entreprises. La quatrième révolution industrielle semble avoir fait davantage que descendre le code de son piédestal : elle permet à tout un chacun de créer plus rapidement des applications métiers basiques. Alors forcément, face à une pénurie de développeurs sur le marché du travail, on est en droit de se demander : demain tout le monde sera t-il développeur ? Le métier du développement est-il progressivement en train de disparaître … ou bien seulement en train de muter ?

Le code à portée de clic


En une dizaine d’années, l’informatique a connu des mutations très profondes. En pleine transition digitale, les grandes entreprises ont dû coller aux besoins de leur clientèle, parfois plus vite que ce que l’informatique était capable de produire : pénurie de développeurs, manque de compétences sur des technologies fraichement débarquées, etc. Pour gagner en productivité et rester dans le wagon de tête, l’idée de limiter les coûts de production pour intégrer des solutions clés en main, sans beaucoup de technicité et donc de code, fit rapidement son chemin.
Sur ce point précis, l’arrivée de l’intelligence artificielle a justement été un raz-de-marée technologique. En 10 ans, elle a pu faire émerger tout un lot de plateformes : « no code » (sans code), « low code » (avec peu de code) ou encore « sketch to code » (dessiner pour coder). Celles-ci ont permis à des salariés qui n’étaient pas des experts techniques de mettre rapidement en place dans une entreprise des applications simples sans l’aide de développeurs. Ces outils peuvent déployer des applications quatre fois plus rapidement qu’un développeur traditionnel. Ils ont démocratisé l’accès au code dans le monde du travail et ont fait muter les métiers du développement.

Les développeurs en mutation


Si la démocratisation du code est certaine, le métier de développeur n’est pas pour autant menacé d’extinction. En revanche, il ne se limitera plus à une simple activité de codeur. L’IA le génère mieux que lui. Somme toute, le débat est le même qu’on trouve dans la sphère publique sur l’évolution des métiers du digital. Les tâches exécutives seront délaissées au profit de missions à plus haute valeur ajoutée. Si l’IA assure les tâches basiques de développement, place au développeur de devenir son superviseur, son orchestrateur. En bref, un chef de projet du code qui puisse gérer les algorithmes… qui génèrent du code.
Par ailleurs, on observe que le marché est surtout en voie de segmentation. Le mythe du développeur « full stack » ne trompe plus personne. Avec de nouveaux langages de programmation qui tombent tous les 6 mois, il est illusoire de croire qu’un développeur puisse tous les maîtriser. Le temps de l’informaticien des années 70 qui maîtrisait la chaîne de A à Z est aujourd’hui révolu. En 2019 un développeur se spécialise sur certains segments informatiques. En ce moment même, certains s’orientent justement vers les plateformes low code en faisant un pari sur l’avenir pour venir former une toute nouvelle génération de développeurs.
Sur des besoins spécialisés, il faudra faire appel à un développeur. En effet, ces plateformes ne peuvent couvrir tous les besoins informatiques.  Elles brident la liberté et la créativité des projets alors que les entreprises souhaitent en garder la maîtrise de A à Z.
L’intelligence artificielle a favorisé l’émergence de plateformes « no code »  qui ont démocratisé les métiers du développement. A l’avenir, nous ne serons pas pas tous développeurs. Mais nous serons tous des artisans du code capables de concevoir nos propres applications avec le support de machines… qu’il faudra bien pouvoir coder… grâce aux développeurs.

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