Dans À l’assaut du réel, Gérald Bronner explore le glissement inquiétant d’une ère de post-vérité vers une possible « post-réalité », dopée par les réseaux sociaux, la dérégulation et l’essor de l’intelligence artificielle. À travers de nombreux exemples, le sociologue montre comment bulles de filtres, croyances radicalisées et nouveaux imaginaires fragmentent notre rapport au monde. Un essai qui résonne fortement avec le débat sur la démocratie numérique, alors que se pose plus que jamais la question d’un socle commun de réalité. Voilà un livre qui résonne parfaitement avec le tour de France qu’Emmanuel Macron a entamé face aux lecteurs de La Dépêche, mercredi au siège de notre journal à Toulouse, autour de "la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes." Dans "A l’assaut du réel", le sociologue Gérald Bronner, spécialiste des croyances collectives, s’interroge pour savoir si après la "post-vérité" – dont Donald Trump et ses "f...
Par Jeremy Ghez , HEC Paris Business School Guerre d’information et d’influence au Sahel pour Facebook, prise de position de Twitter contre les messages de désinformation sur les vaccins, la place prépondérante qu’occupent les géants numériques dans les économies occidentales ne se calcule plus simplement en parts de marché. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) jouent désormais un rôle central dans notre espace public – rôle qui confère à ces géants une influence qui dépasse celle des grandes entreprises classiques. Ces dernières sont donc sous le radar des États qui n’hésitent pas à brandir la menace du démantèlement , comme dans le cas de Google ou de Facebook, face à des activités de plus en plus complexes à encadrer. Un rôle dans l’espace législatif La centralité de ces GAFAM pose en effet trois dilemmes que les régulateurs ont du mal à surmonter à l’heure actuelle. D’abord, la nature de leur activité pourrait rendre obsolète l’arsenal à la dis...