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Sommes-nous prêts à confier nos décisions d’achat à une IA ?

Par  Patricia Rossi , SKEMA Business School et Mariyani Ahmad Husairi , Neoma Business School Beaucoup de ce que nous faisons semble porter la marque de l’ intelligence artificielle (IA) et des algorithmes . Ils sont censés nous faciliter la vie en prenant en charge certaines tâches . Jusqu’à bientôt nous aider à choisir au moment d’effectuer des achats  ? Le processus de décision peut s’avérer complexe : prendre conscience d’un besoin ou du désir de quelque chose, recueillir des informations sur les différentes possibilités qui s’offrent à nous, les comparer, puis enfin choisir. Ce processus peut aller plus ou moins vite : plus nous sommes impliqués dans le produit, plus nous réfléchissons à chaque étape de ce processus. L’IA peut y intervenir au moins à deux titres. D’abord, lorsqu’elle recommande quelque chose, elle réduit les choix à notre place. Elle prend en charge une partie de la collecte d’informations sur les produits concurrents et la comparaison des alternatives poss

Pour 40% des salariés, leurs compétences numériques se sont améliorées pendant la crise

computer

Le cabinet de conseil et d’audit PwC dévoile les enseignements de sa nouvelle étude “Hopes and Fears report” menée auprès de 32 500 salariés dans 19 pays, sur la montée en compétences digitales dans le contexte de la crise sanitaire. Cette dernière a en effet accéléré un certain nombre de tendances puisque 60% des personnes interrogées craignent que l'automatisation ne mette en danger de nombreux emplois ; 48% pensent que l'emploi traditionnel n'existera plus à l'avenir et 39% pensent qu'il est probable que leur emploi sera obsolète d'ici cinq ans. En France, l'optimisme concernant le futur du monde du travail est significativement plus bas (38% des salariés interrogés contre 60% aux Etats-Unis ou 54% en Allemagne), les Français se montrant particulièrement sceptiques quant aux bénéfices de la technologie sur leurs métiers.

L’étude soulève également quelques perspectives encourageantes. En effet, 40% des salariés affirment que leurs compétences digitales se sont améliorées au cours des différents confinements, et ils continueront à profiter de la formation et du développement des compétences. De plus, 77% d’entre eux sont "prêts à acquérir de nouvelles compétences ou à se former complètement" et 74% considèrent la formation comme une question de responsabilité personnelle. 80% sont convaincus de pouvoir s'adapter aux nouvelles technologies sur leur lieu de travail, et une grande majorité des personnes interrogées en Inde (69%) et en Afrique du Sud (66%) se disent "très" confiantes.  En outre, 49% des personnes interrogées s'attachent à développer leurs compétences entrepreneuriales et souhaitent créer leur propre entreprise.

La moitié des salariés déclare avoir manqué d’opportunités de carrière ou de formation en raison de préjugés

50% des travailleurs déclarent avoir été victimes de discrimination au travail, ce qui les a empêchés de bénéficier d'une promotion professionnelle ou d'une formation. 13% déclarent avoir manqué des opportunités en raison de leur origine ethnique et 14% ont été victimes de discrimination fondée sur le sexe, les femmes étant deux fois plus susceptibles de déclarer une discrimination fondée sur le sexe que les hommes. 13% des travailleurs signalent une discrimination fondée sur la classe sociale, les diplômés de l'enseignement supérieur et ceux ayant des qualifications plus élevées étant plus susceptibles de faire état de préjugés. Les jeunes sont aussi susceptibles que les personnes plus âgées de signaler une discrimination fondée sur l'âge.

L’enquête révèle également des disparités dans la montée en compétences (upskilling). Alors que 46% des personnes titulaires d'un diplôme d’études supérieures affirment que leur employeur leur offre de nombreuses possibilités d'améliorer leurs compétences digitales, 28% seulement des personnes titulaires d'un diplôme scolaire sont du même avis. Ces pourcentages sont notamment visibles dans des secteurs comme le commerce de détail ou les transports, qui n'obtiennent que 25% et 20% respectivement, tandis que le secteur bancaire obtient 42%.

“Si les tendances actuelles en matière d'accès à la formation persistent, l'amélioration des compétences va accroître les inégalités sociales alors qu'elle devrait faire exactement le contraire. Les gouvernements et les chefs d'entreprise doivent travailler ensemble pour intensifier leurs efforts afin de garantir que les personnes appartenant aux secteurs et aux groupes les plus exposés bénéficient des opportunités dont elles ont besoin. L'automatisation et l’accélération technologique sont inévitables, mais nous pouvons contrôler si leurs effets négatifs sont gérés ou non," explique Pierre-Antoine Balu, Associé responsable des activités de conseil People & Organisation chez PwC France et Maghreb.

Les jeunes cherchent davantage à maximiser leurs revenus qu’à avoir un impact positif grâce à leur travail

Trois quarts des travailleurs dans le monde (75%) disent vouloir travailler pour une entreprise apportant une "contribution positive à la société". Ce sentiment est particulièrement marqué en Chine (87%), en Inde (90%) et en Afrique du Sud (90%).

Cependant, l'insécurité économique limite cette tendance, les jeunes étant particulièrement touchés. Dans l'ensemble, 54% des personnes interrogées ont déclaré que, si elles devaient choisir, elles préféreraient un emploi leur permettant de "saisir toutes les occasions de maximiser leurs revenus" plutôt qu'un emploi qui "fait la différence" (46%).

Par ailleurs, les 18-34 ans sont plus susceptibles que les autres générations de donner la priorité au revenu plutôt qu'à l'objectif de leur emploi, 57% d'entre elles privilégiant "maximiser leur revenu" plutôt que "faire la différence" (43%), soit une marge de 14 points. Les plus de 55 ans donnent la priorité à l'objectif de faire la différence avec une marge de 8 points, qui passe à 22 points chez les travailleurs de plus de 65 ans.

"Alors que le monde continue d'être confronté à une crise sanitaire et à l'incertitude économique, les salariés sont de plus en plus exigeants à l'égard des entreprises et ils attendent de leurs employeurs qu'ils apportent une contribution positive à la société", ajoute Pierre-Antoine Balu.

Les salariés veulent avoir la possibilité de travailler à distance de façon pérenne

Sans surprise, le travail à distance persistera après la pandémie. Parmi ceux qui peuvent travailler à distance, 72% disent préférer un mix de travail au bureau et de travail à distance, 9% seulement déclarant qu'ils aimeraient retourner à plein temps dans leur environnement de travail traditionnel. C'est particulièrement vrai pour les employés de bureau, les propriétaires d'entreprise et les travailleurs indépendants, qui sont tous en mesure d'exercer leur activité à distance grâce à la technologie. Le travail à domicile ne doit pas être limité aux emplois professionnels. 43% des travailleurs ayant une activité manuelle et 45% des travailleurs semi-qualifiés affirment qu'ils sont en mesure d'effectuer une partie de leur travail à distance.

L'attitude des personnes interrogées à l'égard du travail à domicile varie également en fonction du lieu, ce qui prouve une fois de plus que la pandémie a creusé la fracture numérique mondiale. Les travailleurs des zones métropolitaines (66%) sont plus susceptibles d'occuper des postes qui pourraient permettre le travail à distance que ceux qui vivent dans des zones rurales (44%).

Les salariés sont partagés entre vie privée et technologie

44% des salariés au niveau monde accepteraient que leur employeur utilise des outils technologiques pour contrôler leur performance au travail, notamment des capteurs et des dispositifs portables, contre 31% qui s'y opposeraient. Toutefois, 41% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles n'étaient pas disposées à donner à leur employeur l'accès à leurs données personnelles, notamment à leurs profils sur les médias sociaux, et seulement 35% y sont favorables.


Méthodologie. Entre le 26 janvier 2021 et le 8 février 2021, PwC a mené cette enquête auprès de 32 517 personnes. Les personnes interrogées comprenaient des salariés, des chefs d'entreprises, des salariés contractuels, des étudiants, des chômeurs à la recherche d'un emploi et des personnes en congés ou temporairement licenciées, issus de 19 pays :  Australie, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Japon, Koweït, Malaisie, Pays-Bas, Pologne, Qatar, Arabie saoudite, Singapour, Afrique du Sud, Espagne, Émirats Arabes Unis, Royaume-Uni et États-Unis.

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