Les Journées de la presse européenne (JPE) se sont ouvertes ce vendredi matin à Toulouse au siège de La Dépêche du Midi. Organisées par le mouvement des Jeunes Européens France et soutenues par de nombreux partenaires institutionnels français et européens, ces Journées se déroulent jusqu'à dimanche autour du thème de la liberté de la presse.
"La presse quotidienne régionale indépendante doit être un lieu de résistance"
En accueillant les participants, Marie-France Marchand-Baylet, vice-présidente de La Dépêche et présidente de la Fondation La Dépêche, a souligné combien "une presse libre et indépendante" était importante pour défendre les démocraties. Le prix Nobel de la paix, décerné cette année aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov, constitue à ses yeux "un symbole". "Ils ne sont pas Européens mais ils nous tendent un miroir sur la situation de la presse en Europe et en France", estime Mme Marchand-Baylet, soulignant que la France pointe à la 34e place dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) et que si l'Europe reste le continent le plus favorable à l'exercice du métier de journaliste, en Europe, nombreux sont ceux qui sont emprisonnés comme en Turquie, molestés, menacés ou entravés dans leurs enquêtes et reportage.
Marie-France Marchand-Baylet a aussi rappelé combien en France la mainmise de groupes industriels et financiers sur les médias, qui s'est accélérée ces dernières années, posait une vraie question démocratique. "La presse quotidienne régionale indépendante doit être un lieu de résistance pour échapper à ce formatage", estime la présidente qui voit dans les JPE l'occasion de susciter des vocations chez les jeunes afin qu'ils défendent la liberté d'informer.
"Le journalisme est une profession, l'information n'est pas du journalisme"
Nadia Pellefigue, vice-présidente de la région Occitanie en charge de l'International, de l'Europe, de la Recherche et de l'enseignement supérieur, a appelé les Français à l'humilité compte tenu de cette 34e place. "Les journalistes subissent encore trop de pressions politiques, religieuses, la protection de leurs sources est menacée. Mais il faut aller au-delà de l'indignation. Il faut rappeler que le journalisme est une profession et que l'information n'est pas du journalisme." Et Mme Pellefigue d'assurer que "la gratuité de la presse n'existe pas, elle est forcément payée par quelqu'un. Il est donc important que ce financement soit transparent". Cette transparence est l'une des conditions pour que puissent se construire pour chacun "un esprit critique et une pensée libre."
Sophia Berrada et Samuel Touron, co-rédacteurs en chef de Taurillon, magazine européen, et organisateurs des JPE, se sont réjouis de commencer la 4e édition des Journées au siège de notre journal pour trois jours de débats avec de grands témoins et des acteurs pour dresser un panorama complet de la situation de la presse en Europe.