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Données personnelles : rien à cacher, mais beaucoup à perdre

Nos données personnelles sont partout sur internet, et peuvent être utilisées à très mauvais escient. Дмитрий Хрусталев-Григорьев , Unsplash , CC BY Par  Antoine Boutet , INSA Lyon – Université de Lyon Nos données personnelles circulent sur Internet : nom, adresses, coordonnées bancaires ou de sécurité sociale, localisation en temps réel… et les affaires qui y sont liées se font une place pérenne dans le débat public, du scandale Facebook-Cambridge Analytica au vol de données à la Croix-Rouge , en passant par les récents blocages d’hôpitaux par des rançongiciels (ou ransomware ) et l’ interdiction de l’application TikTok pour les fonctionnaires de plusieurs pays . Mais si l’on sait de plus en plus que nos données personnelles sont « précieuses » et offrent des possibilités sans précédent en matière de commercialisation et d’innovation, il est parfois difficile de saisir ou d’expliquer pourquoi il faudrait les protéger. Quels sont les risques

Présidentielle 2022 : les réseaux sociaux sous surveillance

 

social media

Quel sera l’impact des réseaux sociaux sur la prochaine campagne présidentielle en France ? Peut-elle échapper aux tentatives d’influences étrangères venues de Russie, de Chine ou d’ailleurs via des campagnes sur les réseaux sociaux, comme on a pu le constater lors de l’élection présidentielle américaine en 2016 ou lors du Brexit, ou encore lors des élections européennes de 2019 ? 

La question inquiète la classe politique et plus particulièrement le chef de l’Etat qui, il y a 5 ans, avait dû affronter des rumeurs et par ailleurs le piratage de certains courriels de son équipe et leur fuite dans la sphère publique (les MacronLeaks). Mais difficile d’agir dans ce domaine sans se faire accuser de vouloir censurer des opinions ou de vouloir établir une vérité officielle. 

Un service du gouvernement pour détecter les manipulations

C’est donc avec d’infinies précautions que le gouvernement a mis en place en juillet dernier le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum), rattaché au secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). « Viginum a pour mission principale de protéger les intérêts fondamentaux de la Nation en détectant et analysant l’apparition et la manipulation de la visibilité des contenus hostiles à la France sur les plateformes numériques, orchestrées depuis l’étranger », explique le SGDSN.  

Vigium devrait mobiliser à terme jusqu’à 60 personnes. « Il ne s’agit pas de corriger ou rétablir la vérité, mais d’arriver à détecter les attaques quand elles viennent de l’étranger, pouvoir les caractériser et d’une certaine manière les attribuer pour pouvoir permettre aux hommes politiques, aux diplomates, à la justice et la presse de constater que sur 400 000 tweets de reprise de telle ou telle information, 200 000 viennent d’une ferme à bots (des comptes automatisés, ndlr) dans une région hors de notre pays ou que tel débat provient d’une ferme à trolls », avait le patron du SGDSN, Stéphane Bouillon, en juin au cours d’une audition devant la Commission défense à l’Assemblée nationale.

Une commission anti-fake news doit rendre un rapport en décembre

Si Viginum s’intéresse à l’origine et la viralité des informations circulant sur les réseaux sociaux, en revanche, la commission Bronner sur le complotisme et la désinformation installée la semaine dernière par Emmanuel Macron va s’intéresser au fond. 


Intitulée « Les lumières à l’ère numérique », la commission présidée par le sociologue Gérald Bronner « devra formuler d’ici la fin de l’année des propositions concrètes dans les champs de l’éducation, de la régulation, de la lutte contre les diffuseurs de haine et de la désinformation ». Le rapport sera remis à tous les candidats l’élection présidentielle.

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