L’armateur CMA CGM (Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime) a récemment défrayé la chronique en étant avec TotalEnergies l’un des acteurs du dossier sur la surtaxation des superprofits. Une exposition qui a supplanté une autre actualité du groupe basé à Marseille : la création d’un fonds spécial Énergies doté de 1,5 milliard d’euros pour accélérer la transition énergétique du transport et de la logistique.
En 5 ans, l’objectif est d’accélérer la transition énergétique en vue d’atteindre le Net Zéro Carbone d’ici 2050. Le groupe va travailler sur quatre piliers : soutenir le développement et la production d’énergies renouvelables ; accélérer la décarbonation des terminaux portuaires, des entrepôts et des flottes de véhicules terrestres ; s’engager dans la sobriété ; et soutenir, expérimenter et lancer des projets à la pointe de l’innovation. Parmi les projets innovants, CMA-CGM va en soutenir un particulièrement remarquable : SeaOrbiter, un vaisseau d’exploration des océans et laboratoire océanographique flottant conçu par l’architecte français Jacques Rougerie. Passionné par la mer, l’espace, et les nouvelles technologies, cet académicien a conçu les premiers habitats sous-marins au début des années 1970 ; de nombreux musées et centre de la mer partout dans le monde.
12 ponts, 550 tonnes
SeaOrbiter, avec ses lignes futuristes qui rappellent le vaisseau du film Abyss ou l’imaginaire de Jules Vernes et du Nautilus de 20 000 lieues sous les mers, a été présenté en 2005. Cet étonnant vaisseau vertical de 12 ponts fait 58 mètres de haut : 27 mètres sont émergés avec au sommet un poste de pilotage. Cette partie de 6 ponts accueille les systèmes de communication et de production d’énergie (350 m2 de panneaux solaires et une éolienne), un laboratoire, une plateforme de mise à l’eau d’embarcations, des zones de stockage, médicalisée et de fitness. Dans les 31 mètres sous l’eau SeaOrbiter comprend les 6 autres ponts avec un disque habitable de 25 mètres de diamètre duquel on peut admirer les fonds marins. Les 550 tonnes de SeaOrbiter, qui accueillera de 18 à 22 personnes dériveront au gré des courants avec pour seul moteur la circulation océanique. Le futur PolarPod de Jean-Louis Etienne, relèvera du même procédé.
Il y a 6 ans, Jacques Rougerie avait mis en pause son projet faute de financements suffisants mas était resté convaincu qu’il reverrait le jour. Rodolphe Saadé, PDG de CMA-CGM, lui a donné raison pour que cet incroyable vaisseau puisse voir le jour et permette de mieux connaître les océans.