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L’IA au travail : un gain de confort qui pourrait vous coûter cher

Par  Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...

Numérique responsable : les 4 recommandations du Digiworld Institute

 

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À l’occasion du Digital Clean Up Day 2023 et de la semaine du numérique responsable, le Digiworld Institute, think-tank historique du numérique implanté à Montpellier depuis 1977, dévoile au travers d’un livrable les résultats des travaux menés en 2022 par sa commission dédiée.

Les entreprises et collectivités territoriales se sont emparées des enjeux environnementaux du numérique de différentes manières. La problématique environnementale fait désormais partie pour beaucoup de leurs ambitions et de leurs plans stratégiques. Afin d’accompagner ces acteurs, le Digiworld Institute identifie les freins et leviers à la mise en place concrète d’une démarche numérique responsable.  

Le Numérique responsable en quelques points :

De quoi parle-t-on ?

A l’échelle de la France, l’impact environnemental du numérique a été évalué en 2020 à 16,9 Mt de CO2e, soit 2,5% des émissions et à 51 TWh de consommation électrique, soit 10% de la consommation. Les impacts environnementaux se concentrent sur les terminaux des utilisateurs, notamment en phase de fabrication, mais également en phase d’utilisation. C’est donc sur ces équipements qu’il convient de travailler en priorité.

Le versant environnemental du Numérique Responsable s’organise autour des briques suivantes :

  • Green IT : démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte économique, sociale et environnementale du numérique
  • Conception Numérique Responsable : la conception responsable de service numérique vise à concevoir des services numériques plus performants d’un point de vue environnemental, économique et social
  • Ecoconception : démarche qui favorise l’écoconception logicielle, le recours aux ressources renouvelables exploitées en respectant leur taux de renouvellement, et le recours à l’économie circulaire (valorisation des déchets par le réemploi, la réparation ou le recyclage)
  • Green by IT : démarche qui consiste à utiliser le numérique pour réduire des impacts environnementaux, car à la différence d’autres secteurs, le numérique est également une solution à la problématique environnementale.

Des entreprises qui ont pris la mesure mais se confrontent à des freins

Les entreprises et organisations ont pris la mesure de l’impact environnemental du numérique et commencent à déployer des démarches Numérique Responsable mais les freins demeurent nombreux.  La Commission Transition Ecologique et Numérique du Digiworld Institute a identifié 3 grandes catégories de freins à l’adoption d’une démarche "Numérique Responsable" :

Les freins sur la politique d’entreprise : les freins techniques, comme la diversité des méthodes d’évaluation, l’absence de données et connaissances, notamment sur son parc informatique ainsi que le manque de standards et de taxonomies rendent l’opérationnalisation d’une démarche Numérique Responsable difficile, de même que les freins économiques (manque de moyens) ou réglementaires (manque de réglementations incitatives ou des réglementations trop complexes difficiles à appréhender).

Les freins liés au « comportement » des collaborateurs : le manque de connaissances, le déficit d’acculturation chez les différentes parties prenantes, la nouveauté de cet enjeu rendent parfois difficile la mobilisation des collaborateurs.

Les freins liés au comportement de l’écosystème :  l’organisation a un rôle d’évangélisation sur son écosystème amont (fournisseur, responsable du scope 3, souvent le plus important) et aval (clients). L’offre abondante de hardware n’incite pas spontanément les fournisseurs à se différencier par des offres de Numérique Responsable.

Les recommandations du Digiworld Institute

Sur les 4 grands piliers de gouvernance (l’organisation, les indicateurs, les incitations, l’alignement des stratégies), la mise en place d’une telle démarche suppose notamment :

  • La mise en place d’une gouvernance qui couvre toute la chaîne de responsabilités sans rupture de responsabilité (ex : avoir un portage au plus haut niveau de l’organisation, désigner un chef de projet mais également des ambassadeurs dans chaque département)
  • La fixation d’objectifs progressifs sur tous les scopes 1, 2, 3 dans les différentes directions
  • La mise en place d'une politique RH et GPEC Numérique Responsable (ex : mise en place des « green belt » du numérique responsable, création d’une dynamique d’empowerment, politiques rémunératrices incitatrices)
  • L’alignement des stratégies d’entreprise avec la stratégie environnementale (ex : intégrer la notion de Numérique Responsable aux valeurs de l’entreprise, sensibiliser / former les salariés et l’écosystème clients-fournisseurs)

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