Accéder au contenu principal

Inquiétude de voir des criminels utiliser ChatGPT

Alors qu'Europol vient de publier un rapport sur les dangers de ChatGPT et s'inquiète de son utilisation par des criminels,  Kunal Anand , CTO d’ Imperva , spécialiste de la sécurité, réagit face à la situation actuelle Les chatbots posent-ils un problème de protection de la vie privée plus important que les moteurs de recherche, et pourquoi ? "Le problème des chatbots par rapport aux moteurs de recherche n'est pas seulement lié aux conditions générales ou à la manière dont ils utilisent les données, mais aussi à la manière dont nous interagissons avec eux. Par rapport à une recherche Google ou Bing, les LLM comme Bard deviennent plus utiles à mesure que nous leur donnons plus d'informations (en informatique, cela s'appelle l'apprentissage par renforcement). Et surtout avec un chatbot, il est facile de traiter les interactions comme une conversation et de laisser échapper plus d'informations que nous ne le ferions normalement en tapant simplement dans

Numérique responsable : les 4 recommandations du Digiworld Institute

 

numerique

À l’occasion du Digital Clean Up Day 2023 et de la semaine du numérique responsable, le Digiworld Institute, think-tank historique du numérique implanté à Montpellier depuis 1977, dévoile au travers d’un livrable les résultats des travaux menés en 2022 par sa commission dédiée.

Les entreprises et collectivités territoriales se sont emparées des enjeux environnementaux du numérique de différentes manières. La problématique environnementale fait désormais partie pour beaucoup de leurs ambitions et de leurs plans stratégiques. Afin d’accompagner ces acteurs, le Digiworld Institute identifie les freins et leviers à la mise en place concrète d’une démarche numérique responsable.  

Le Numérique responsable en quelques points :

De quoi parle-t-on ?

A l’échelle de la France, l’impact environnemental du numérique a été évalué en 2020 à 16,9 Mt de CO2e, soit 2,5% des émissions et à 51 TWh de consommation électrique, soit 10% de la consommation. Les impacts environnementaux se concentrent sur les terminaux des utilisateurs, notamment en phase de fabrication, mais également en phase d’utilisation. C’est donc sur ces équipements qu’il convient de travailler en priorité.

Le versant environnemental du Numérique Responsable s’organise autour des briques suivantes :

  • Green IT : démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte économique, sociale et environnementale du numérique
  • Conception Numérique Responsable : la conception responsable de service numérique vise à concevoir des services numériques plus performants d’un point de vue environnemental, économique et social
  • Ecoconception : démarche qui favorise l’écoconception logicielle, le recours aux ressources renouvelables exploitées en respectant leur taux de renouvellement, et le recours à l’économie circulaire (valorisation des déchets par le réemploi, la réparation ou le recyclage)
  • Green by IT : démarche qui consiste à utiliser le numérique pour réduire des impacts environnementaux, car à la différence d’autres secteurs, le numérique est également une solution à la problématique environnementale.

Des entreprises qui ont pris la mesure mais se confrontent à des freins

Les entreprises et organisations ont pris la mesure de l’impact environnemental du numérique et commencent à déployer des démarches Numérique Responsable mais les freins demeurent nombreux.  La Commission Transition Ecologique et Numérique du Digiworld Institute a identifié 3 grandes catégories de freins à l’adoption d’une démarche "Numérique Responsable" :

Les freins sur la politique d’entreprise : les freins techniques, comme la diversité des méthodes d’évaluation, l’absence de données et connaissances, notamment sur son parc informatique ainsi que le manque de standards et de taxonomies rendent l’opérationnalisation d’une démarche Numérique Responsable difficile, de même que les freins économiques (manque de moyens) ou réglementaires (manque de réglementations incitatives ou des réglementations trop complexes difficiles à appréhender).

Les freins liés au « comportement » des collaborateurs : le manque de connaissances, le déficit d’acculturation chez les différentes parties prenantes, la nouveauté de cet enjeu rendent parfois difficile la mobilisation des collaborateurs.

Les freins liés au comportement de l’écosystème :  l’organisation a un rôle d’évangélisation sur son écosystème amont (fournisseur, responsable du scope 3, souvent le plus important) et aval (clients). L’offre abondante de hardware n’incite pas spontanément les fournisseurs à se différencier par des offres de Numérique Responsable.

Les recommandations du Digiworld Institute

Sur les 4 grands piliers de gouvernance (l’organisation, les indicateurs, les incitations, l’alignement des stratégies), la mise en place d’une telle démarche suppose notamment :

  • La mise en place d’une gouvernance qui couvre toute la chaîne de responsabilités sans rupture de responsabilité (ex : avoir un portage au plus haut niveau de l’organisation, désigner un chef de projet mais également des ambassadeurs dans chaque département)
  • La fixation d’objectifs progressifs sur tous les scopes 1, 2, 3 dans les différentes directions
  • La mise en place d'une politique RH et GPEC Numérique Responsable (ex : mise en place des « green belt » du numérique responsable, création d’une dynamique d’empowerment, politiques rémunératrices incitatrices)
  • L’alignement des stratégies d’entreprise avec la stratégie environnementale (ex : intégrer la notion de Numérique Responsable aux valeurs de l’entreprise, sensibiliser / former les salariés et l’écosystème clients-fournisseurs)

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Univers parallèles et mondes virtuels : la guerre des métavers est commencée

  Une partie de poker dans le métavers (capture d'écran de la vidéo “Le métavers et comment nous allons le construire ensemble” sur YouTube) Par  Oihab Allal-Chérif , Neoma Business School Le 17 octobre 2021, Mark Zuckerberg a lancé les hostilités de manière assez théâtrale, comme s’il défiait ses concurrents d’en faire autant. Afin de concrétiser son rêve d’enfant, le métavers, il a décidé de mettre en œuvre des moyens colossaux : 10 000 ingénieurs hautement qualifiés seront recrutés en Europe dans les 5 prochaines années. Cette annonce a été faite quelques jours avant celle du changement de nom du groupe Facebook en Meta , le 28 octobre, démontrant ainsi l’engagement total du fournisseur de réseaux sociaux dans la transition vers le métavers. Le 22 juillet 2021, dans une interview à The Verge , le créateur de Facebook racontait : « Je pense à certains de ces trucs depuis le collège quand je commençais tout juste à coder. […] J’écrivais du code

Sans Sauvegarde, pas de cyber-résilience

Par Alexandra Lemarigny, directrice commercial Europe du Sud Opentext Security Solutions Les études diverses sur les habitudes de sauvegarde des entreprises et leurs collaborateurs sont sans équivoque : très majoritairement, elles ne s’attardent vraiment sur ces questions de sauvegarde ou de récupération qu’en cas d’incidents. Pourtant la sauvegarde est l’élément majeur des dispositifs de cyber-résilience, à savoir la capacité à rester opérationnel, même face aux cyberattaques et à la perte de données. La sauvegarde n’est pas suffisamment considérée Dans les faits, force est de constater que la sauvegarde n’est pas envisagée dans son entièreté par les entreprises qui n’ont pas eu à subir d’accidents et il est fréquent qu’elles ne sauvegardent pas les éléments les plus pertinents. A titre d’exemples une entreprise peut ne sauvegarder qu’un ou deux serveurs, ou un élément qu’elle a identifié comme critique quelques années auparavant. Certaines ne tiennent pas compte de l’évolution de leu

Implants cérébraux : la délicate question de la responsabilité juridique des interfaces homme-machine

Dans le film Transcendance , de Wally Pfister, sorti en 2014, le héros mourant transfère son esprit dans un ordinateur quantique. Wally Pfister, 2014 Par  Elise Roumeau , Université Clermont Auvergne (UCA) Depuis quelques années, Elon Musk ne cesse de faire des annonces relatives à des avancées technologiques. Voitures autonomes , voyages interplanétaires , interface homme-machine , achat du réseau social Twitter… rien ne semble arrêter l’homme d’affaires. Aucun obstacle technique, géographique, physiologique ne lui semble infranchissable. Pourtant, ses projets pourraient, à court terme, poser de véritables difficultés du point de vue juridique. La recherche d’une fusion entre le cerveau et l’intelligence artificielle Avec Neuralink, l’un des objectifs visés par Elon Musk est de créer une interface entre l’humain et la machine . À plus ou moins court terme, le projet porte sur le développement d’implants cérébraux pour pallier des troubles neur

ChatGPT et cybersécurité : quels risques pour les entreprises ?

Analyse de Proofpoint Les plateformes de génération de texte tel que ChatGPT permettent de créer du contenu de qualité, instantanément, gratuitement, et sur n’importe quel sujet. Comme le confirme le lancement de Bard par Google, nous sommes désormais entrés dans une course à l’IA, ou chaque géant du web cherche à posséder la meilleure solution possible. Si l’avancée technologique est majeure, le risque notamment pour la cybersécurité des entreprises est indéniable. Comment lutter contre des campagnes de phishing de plus en plus ciblées et sophistiquées, maintenant alimentées par des technologies capables de parfaire encore plus la forme et la teneur d’un email malveillant ? En quelques mots, ChatGPT offre une ingénierie sociale très performante, mais une automatisation encore limitée. Concernant la détection de la menace par rançongiciels, comme l’explique Loïc Guézo, Directeur de la stratégie Cybersécurité chez Proofpoint, « Bien que les chatbots puissent générer du texte pour le cor

Sondage : quatre Français sur dix craignent le vol d'identité

Selon un sondage représentatif commandé par le fournisseur de messagerie GMX , de nombreux internautes français sont préoccupés (31%), voire très inquiets (9%), d'être victimes d'un vol d'identité. La majorité craint que des inconnus puissent faire des achats (52%) avec leur argent. Dans le cas d'une usurpation d'identité, les criminels accèdent aux comptes en ligne et agissent au nom de leurs victimes. De nombreuses personnes interrogées craignent que des inconnus signent des contrats en leur nom (37 %), que des escrocs utilisent l'identité volée pour ouvrir de nouveaux comptes (36 %) et que des informations les plus privées tombent entre des mains étrangères ou soient rendues publiques (28 %). Besoin de rattrapage en matière de sécurité des mots de passe Il est urgent de rattraper le retard en matière d'utilisation de mots de passe sûrs selon GMX : 34 % des utilisateurs d'Internet en France utilisent dans leurs mots de passe des informations personnell