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Cyberattaques dopées à l’IA : l’Europe face à une menace sans précédent

  Le rapport State of Cybersecurity d’HarfangLab révèle une inquiétude croissante en Europe : 58 % des entreprises placent désormais la cybercriminalité alimentée par l’intelligence artificielle en tête de leurs menaces. Entre sophistication des offensives et manque de ressources humaines, les équipes de défense cherchent à s’adapter. L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle transforme en profondeur le paysage de la cybersécurité européenne. Le rapport State of Cybersecurity , publié par HarfangLab le 4 septembre 2025, dresse un constat clair : les entreprises doivent désormais composer avec une vague d’attaques plus rapides, automatisées et difficiles à détecter. Pour 58 % d’entre elles, la cybercriminalité dopée à l’IA est devenue la menace numéro un, contre 46 % seulement l’an dernier. Cette progression souligne un changement de perception rapide, alimenté autant par l’intensification des offensives que par les failles internes persistantes. La défiance à l’égar...

Fusion nucléaire, intelligence artificielle, hydrogène, cargo spatial... : Macron lance 7 défis pour la France

 

macron

Il y avait les douze travaux d'Hercule, il y a désormais les sept défis d'Emmanuel Macron. En déplacement ce lundi 11 décembre à Toulouse, au siège d'Airbus, pour dresser le bilan de deux années du plan d'investissement France 2030 - 54 milliarfds d'euros en cinq ans - le président de la République a, en effet, lancé "merci, et encore" et dévoilé sept grands défis que la France doit, selon lui, relever d'ici 2030 pour compter dans la course mondiale de l'innovation.

"Aller plus vite et plus fort"

Il s'agit de "favoriser l’émergence d’innovations de rupture qui permettront de sécuriser l’accès aux matières premières, aux composants stratégiques, maitriser les technologies d’avenir et devenir les leaders du monde de demain", selon l'Elysée.

"On a une des stratégie les plus efficaces au niveau européen", s'est félicité le président, refusant toutefois de dire "on est bon" car "tout va très vite", en Chine, aux Etats-Unis. "Nous devons continuer d'accélérer. Aller plus vite et plus fort", a-t-il indiqué, promettant aux entrepreneurs de "une simplification drastique"

france2030


Défi n°1 : fusion et aimants supra-conducteurs

"La décarbonation oblige à explorer toutes les formes d’énergie. Au-delà du nucléaire de fission, qui constitue une des clés pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la fusion nucléaire représente une voie à explorer", a estimé Emmanuel Macron, qui a également évoqué l'importance des aimants supra-conducteurs. Alors que France 2030 a permis de lancer 4 usines de batteries et 8 projets de SMR (small modular reactor, petit réacteur nucléaire), le chef de l'Etat fixe pour objectif, d’ici 2026, d'accélérer les projets de fission et d'ouvrir la voie vers des projets de fusion nucléaire, notamment en recherche.

Plusieurs sociétés françaises seront impliquées dans ce chantier dont Naarea, Newcleo, Jimmy Energy, Renaissance Fusion, Calogena, Hewana, Otrera Nuclear Energy, Blue Capsule, CEOG, ou Tecsup.

Défi n°2 : explorer le potentiel de l’hydrogène naturel

L'hydrogène naturel (ou hydrogène blanc à côté du gris issu des énergies fossiles ou du vert issu des énergies renouvelables) "peut à terme remplacer les énergies fossiles utilisée pour les transports ou les branches industrielles. Des demandes de permis de recherche sont en cours pour des gisements potentiels dans les Pyrénées-Atlantiques et la région Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que sur un site récemment identifié en Moselle, dans le bassin minier", a rappelé le Président, qui estime qu'"on ne peut pas laisser dormir" ces ressources et plaide pour "une vraie stratégue minière".

A ce jour, un plan de 9 milliards d'euros est en cours avec 4 gigafactories et une filière qui monte en puissance. L'objectif que fixe Emmanuel Macron est de lancer, dès 2024, des missions d’exploration. Les porteurs de projets sont 45-8, Genvia et Symbio.

Défi n°3 : développer les technologies de capture de carbone

Largement évoqués lors de la COP28 de Dubaï, et validés par le Haut conseil au climat, le captage, le transport et le stockage de carbone "sont un levier indispensable et stratégique pour notre transition écologique. Il s’agit donc d’un moyen permettant d’atteindre à horizon 2030 la décarbonation profonde de l’industrie, à coûts abordables. La capture permet aussi de réutiliser le carbone pour produire des carburants plus durables", a expliqué le Président. A cette date, la France a sécurisé "une réduction de 6,6 millions de tonnes de CO2 par an".

L'objectif est, d’ici 2030, de "décarboner 10% des émissions industrielles incompressibles, soit 8MtCO2 grâce à des technologies de capture de carbone." Parmi les porteurs de projets Porteurs de projets, Equiom, Dioxycycle et K6.

Défi n°4 : cartographier nos ressources en métaux critiques

"Élément indispensable des batteries électriques, le lithium porte la promesse d'une transition au 100% des voitures électriques en Europe en 2035. Dans la maîtrise de la chaîne de valeur des métaux critiques, nous sommes dans la course pour sécuriser des approvisionnements de la filière de la transition énergétique en lithium, nickel et cobalt. 20% de nos besoins en lithium sont déjà sécurisés à date", a indiqué Emmanuel Macron.
Actuellement, la France a déjà créé un fonds métaux critiques français d’une taille cible de 2Mds€ abondé à hauteur de 500 M€ par l’Etat, et soutient 17 projets dans la filière sur toute la chaîne de valeur pour un montant cumulé de 221 M€ (dont l’Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles, OFREMI).

L'objectif fixé par Emmanuel Macron est que d’ici 2030, la France "maîtrise l’ensemble des ressources stratégiques sur notre sol, ainsi que leur recyclage et réemploi." Parmi les porteurs de projets identifiés, on compte Imerys, Viridian, Eramet, Sanou Koura et WeeCycling.

Défi n°5 : bioproduction et technologies du vivant, découverte de nouveaux médicaments et prévention en santé

Dans un monde post-Covid-19 qui a révélé certaines lacunes françaises, le chef de l'Etat veut avancer dans le domaine de la santé et du vivant. "Il s’agit de croiser les mathématiques, l’informatique, le quantique, la biologie ou encore la médecine, pour comprendre le monde, observer ce qui existe, cataloguer la diversité des molécules du vivant. Ces nouvelles technologies sont créatrices de richesse et de valeur pour nos territoires ruraux, et donc un élément clé de notre souveraineté pour les décennies à venir", assure le Président.

Alors que huit biomédicaments sont dorénavant produits en France, Emmanuel Macron fixe pour objectif que, toujours d’ici 2030, la France soit "en capacité de sécuriser notre approvisionnement en matière de biomatériaux et bioénergies, dans le respect de notre biodiversité" et devienne "la première Nation européenne innovante et souveraine, avec un cap de 20 biomédicaments produits en France dans 10 ans."
Le Président a annoncé que Ddns les prochaines semaines, une feuille de route sera détaillée "pour approfondir notre recherche fondamentale en santé grâce à l’utilisation d’algorithmes et de l’intelligence artificielle."

Les porteurs de projets sur ce 5e défi sont nombreux : on compte notamment Global Bioenergies, Blackleak, Calyxia, Néolithe, Aenitis Technologies, Affilogic, BioMérieux, Biomunex Pharmaceuticals, CellQuest, Kimialys, PathoQuest, Seripharm, Astraveus, Cell-Easy, Ceva, Encefa, MaaT Pharma et Human Cell Design.

Défi n°6 : faire émerger des microcomposants pour l'intelligence artificielle

Alors que l'Union européenne est devenue ce week-end le premier continent à réguler l'intelligence artificielle (IA), Emmanuel Macron - qui a lancé la stratégie française sur l'IA dès 2018 - fait logiquement de ce sujet un défi pour la France, évoquant notamment l'expérimentation IA au lycée ou le supercalculateur Jean-Zay.

 "La révolution IA ouvre un potentiel immense d’amélioration de notre productivité. Elle est essentielle pour notre souveraineté technologie. L’Europe est cependant en retard sur la fabrication de processeurs avancés, essentiels au développement de toute technologie IA, notamment générative. Aujourd’hui, seule une entreprise américaine est capable d’en produire. Nous devons accélérer, pour notre souveraineté. Il s’agit également d’un enjeu écologique", expose Emmanuel Macron. Pour l'heure, plus de 360 projets IA ont été soutenus, avec 1,065 milliards d’euros de France 2030 accordés.

Emmanuel Macron souhaite que d’ici 2030, la France face émerger "une dizaine d’entreprises françaises à la pointe de la production de microcomposants essentiels au développement et l’emploi d’IA." Parmi les porteurs de projets Kalray, Sipearl et le CEA.

Défi n°7 : micro-lanceurs spatiaux, vaisseau cargo et constellations

Emmanuel Macron ne pouvait pas ne pas évoquer l'espace - et le new space - dans la capitale européenne de l'espace et de l'aéronautique, et au siège de l'un de ses acteurs majeurs, Airbus.

"L’exploration de nouvelles frontières spatiales est un enjeu clé de souveraineté. Le monde du spatial est en train de se transformer fortement, avec la fin de l’ISS et le renforcement du secteur privé. L’un des marchés potentiellement considérables, tant pour les besoins civils que militaires est celui du cargo spatial. Être capables d’envoyer un cargo sur une station et de revenir pourrait être la première étape si l’on souhaite proposer des vols habités vers l’espace. La France doit donc se lancer dans cette compétition en ouvrant la voie aux initiatives privées et en autorisant les paris les plus risqués", a résumé Emmanuel Macron.

A ce jour, huit projets de micro-lanceurs réutilisables ont été lancés et deux premiers essais de moteurs de micro-lanceurs déjà réalisés ; et 4 constellations sont en cours.

D’ici 2030, Emmanuel Macron souhaite que la France devienne "un leader européen dans la course à l’espace, en misant sur nos pépites françaises dans les micro-lanceurs et dans le cargo spatial." Parmi les acteurs ce de dossier à dimension européenne The Exploration Company, Space Cargo Unlimited, Dark, HyPrSpace, Latitude, MaïaSpace et Sirius Space.

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