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Jalil Benabdillah, vice-président de la Région Occitanie, et Marc Sztulman, conseiller régional au numérique, ont inauguré hier le stand régional au salon VivaTech. |
Pour la 4e année consécutive, la Région Occitanie est présente en force au salon VivaTech, le grand rendez-vous de la tech, qui se tient à Paris jusqu’au 25 mai et rivalise de plus en plus avec le CES de Las Vegas. Ce mercredi, Jalil Benabdillah, vice-président délégué Économie, Emploi, Innovation, et Réindustrialisation de la Région Occitanie, a remplacé au pied levé la présidente Carole Delga, indisponible pour raisons médicales, pour inaugurer le stand régional qui accueille 27 start-up d’une délégation qui en compte au total 53 sur l’ensemble de VivaTech.
Dans la course à l’innovation où les Régions jouent toutes des coudes, l’Occitanie entendait aussi frapper fort pour conserver son dynamisme, qui attire 40 000 nouveaux habitants chaque année. À l’occasion du salon, la Région – la seule à dépasser l’objectif européen de 3 % du PIB consacré à la R & D (recherche et développement) puisqu’elle y consacre 3,7 % de son PIB – a fait trois annonces d’importance.
Un plan IA en juin et une conférence internationale à l’automne
La première est un plan Intelligence artificielle (IA) qui doit soutenir la recherche, contribuer au soutien de la R & D des entreprises de ce secteur et développer les parcours de formation, un enjeu clé largement souligné par Emmanuel Macron mardi lors d’un sommet réunissant à l’Elysée les talents français de l’IA. "Ce plan sera présenté lors de l’assemblée plénière en juin", a annoncé M. Benabdillah, qui a évoqué un chiffrage de quelque 50 millions d’euros.
Ce plan IA, qui s’étendra sur la période 2024-2028, intervient alors que l’institut toulousain Aniti (Artificial and natural intelligence Toulouse institute) a été choisi mardi par Emmanuel Macron pour être l’un des neuf IA-Cluster français.
En complément du lancement de ce plan IA, la Région est à l’initiative d’une conférence internationale sur l’IA qui se tiendra à l’automne Toulouse, soit quelques mois avant le sommet sur l’IA organisé par la France à Paris en février 2025, dont l’objectif sera "d’asseoir les modalités d’une gouvernance mondiale et cadrée de l’IA".
Doubler le nombre de Jeunes entreprises innovantes d’ici 2028
La seconde annonce forte faite au saloon VivaTech consiste en un dispositif "Start-up industrie de demain" qui entrera en vigueur en juillet. Il s’agit de doubler le nombre de jeunes entreprises innovantes (âgées de moins de 8 ans) en Occitanie d’ici 2028 en passant de 50 à 100 par an. Ce dispositif sera doté de 2 à 5 millions d’euros par an pour inciter ces entreprises "à répondre aux besoins sociaux et environnementaux dans les domaines comme l’énergie, les mobilités durables, la santé, l’environnement, l’habitat et les filières locales."
La Région a déjà aidé des jeunes entreprises prometteuses comme Genvia, née d’un partenariat entre le CEA et Schlumberger, qui développe une technologie pour produire de l’hydrogène décarbonée, ou Ascendance Flight, qui développe un aéronef de 4 places à décollage vertical.
Signature d’un accord de partenariat renforcé avec le CNRS
Enfin la troisième annonce consiste en la signature d’un partenariat renforcé avec le CNRS, avec lequel les relations sont anciennes puisque l’Occitanie est la première région d’implantation du CNRS après l’Île-de-France. La région accueille d’ailleurs la plus importante unité du CNRS en effectif (600 personnes) avec le laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS).
Le nouvel accord de collaboration est destiné à renforcer ce partenariat notamment sur la cybersécurité, l’hydrogène, l’espace et l’observation de la Terre. "Il s’agit aussi d’exploiter les brevets de façon plus régionale", précise Jalil Benabdillah.
L’accord prévoit notamment "le renforcement des pôles de recherche, l’ouverture des plateformes scientifiques aux entreprises régionales, la diffusion de l’innovation et le développement du dialogue entre les chercheurs et la société pour lutter contre le complotisme et l’obscurantisme."
(Article publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 23 mai 2024)