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Deepfake, décryptage d’une arnaque

Par Thomas Mannierre, Directeur EMEA Sud de BeyondTrust L’IA a fait entrer les braquages dans une nouvelle dimension. Plus besoin d’une cagoule noire désormais. En améliorant les attaques d'ingénierie sociale modernes, l’IA a donné naissance à un autre type de menaces : les deepfakes. Bienvenue dans ce qui pourrait être un épisode de Black Mirror ! Le faux CFO de Hong Kong En début d’année, une entreprise à Hong Kong s’est vue escroquée de 25,6 millions de dollars par un hacker utilisant l’IA et la technologie deepfake pour usurper l’identité d’un directeur financier. Si l'on en croit les rapports d’enquête, l'attaque a simulé un environnement de vidéoconférence complet et utilisé une fausse identité d'un important directeur financier de Hong Kong et d'autres participants à la réunion. La victime ciblée du département financier s'est d'abord méfiée d'un e-mail de phishing prétendant provenir du directeur financier. Cependant, la victime a rejoint une con

Au salon Vivatech, l’Occitanie fait de l’innovation un axe de son développement

vivatech

Emmanuel Macron a souvent évoqué son souhait de faire de la France une start-up nation, comme peut l’être Israël. La France n’en est pas encore là, c’est-à-dire dans l’intégration profonde des start-up dans son fonctionnement économique, mais il y a eu des progrès considérables ces dernières années et aujourd’hui, avec quelque 25 000 start-up et 33 licornes – celles valorisées plus de 1 milliard de dollars – la France est aux avant-postes de l’Europe ; c’est d’ailleurs elle qui envoie la plus forte délégation au CES de Las Vegas, le grand salon du numérique américain.

La 8e édition de VivaTech a tenu ses promesses en termes de fréquentation.La 8e édition de VivaTech a tenu ses promesses en termes de fréquentation. DDM - Philippe Rioux

Mais plus que de start-up nation, peut-être faudrait-il parler de start-up… régions. Alors qu’il s’est achevé hier, le salon VivaTech de Paris – qui fait désormais largement jeu égal avec le CES et est devenu en huit ans le plus important rendez-vous européen – a donné une bonne illustration de la vitalité des écosystèmes numériques régionaux, déjà soulignée par les déclinaisons de la French Tech.

53 start-up d’Occitanie sur le salon

Ainsi, au parc des expositions de la porte de Versailles, chaque région rivalisait cette semaine de dynamisme pour avoir le plus beau stand et accueillir et valoriser ainsi ses start-up. Entre les géants Microsoft ou Huawei, Tesla ou LVMH, les régions d’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France ou Occitanie étaient venues en force.

« On ne peut pas ne pas être là. VivaTech est devenu incontournable. Ces quatre jours sont très intenses, mais il y a une telle énergie », estimaient les équipes d’Adocc, l’agence de développement économique de la Région Occitanie, qui accompagne les jeunes pousses et celles qui ont déjà grandi. 26 entreprises de la région étaient ainsi présentes de façon autonome hors du stand régional, inauguré mercredi par Jalil Benabdillah, vice-président délégué Économie, Emploi, Innovation, et Réindustrialisation ; et 27 start-up étaient accueillies sur le vaste stand occitan.

Parmi elles on peut citer Cezigue.io. Basée à Mirepoix-sur-Tarn, cette jeune start-up propose une plateforme pour créer des applications mobiles sans rien connaître du code informatique. Avec une interface simple, on construit par briques les fonctionnalités que l’on souhaite avoir puis on publie son application sur les magasins d’iOS ou Android. Cezigue s’adresse aux professionnels, notamment dans le domaine des transports, mais sa simplicité pourrait largement séduire le grand public.

Autre start-up présente sur le stand, Solar-Paint, implantée à l’Union depuis 2020, qui propose aux entreprises de peindre la toiture de leurs bâtiments en blanc avec une peinture spéciale élaborée par l’entreprise ariégeoise Maestria. Le procédé permet de diviser par deux la température en surface, et d’abaisser de 5 à 6 degrés celle à l’intérieur d’un bâtiment. Ce qui permet de faire de 30 à 40 % d’économie sur la climatisation. Solar Paint, qui intervient partout en France et en Espagne, séduit les grandes enseignes (Gifi, Intersport, Carrefour, Leclerc…).

La mobilité, l’adaptation au changement climatique : deux exemples parmi d’autres d’innovations à même de changer le quotidien.

Un plan pour l’intelligence artificielle

« Depuis des années, la Région a fait le choix d’investir dans l’innovation et la R & D. Une politique ambitieuse qui porte ses fruits et fait de nous la première Région française par l’intensité R & D/PIB (3,7 %). Nous devons innover pour rayonner, relever le défi écologique, décarboner nos industries et construire notre souveraineté », estime Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et présidente de l’association des Régions de France.

L’Occitanie a d’ailleurs profité du salon pour annoncer un plan pour l’Intelligence Artificielle (2024-2028) au profit de la recherche, des entreprises, des compétences et de l’égalité des chances. Elle a annoncé pour cet été un nouveau dispositif « Start-up Industrie de Demain » doté de 5 M€ par an pour doubler le nombre de start-up et de jeunes entreprises innovantes d’ici 2028 (de 50 à 100). Enfin, elle a signé un partenariat renforcé avec le CNRS.

Pour sa 4e participation à VivaTech, l’Occitanie peut tirer un bilan positif de sa présence, ; ses savoir-faire régionaux ont permis de faire savoir qu’elle entendait bien jouer dans la cour des grands.

Accord renforcé avec le CNRS

Première région d’implantation du CNRS après l’Île-de-France, la Région Occitanie accompagne déjà l’organisme de recherche public dans le financement de ses équipements scientifiques de pointe : 5,9 M€ y sont consacrés dans le contrat de plan Etat-Région 2021-2027 et la Région va financer à hauteur de 2 M€ un futur calculateur informatique à Toulouse. Les deux partenaires ont voulu aller plus pour renforcer leur partenariat sur la cybersécurité, l’hydrogène, l’espace ou l’observation de la Terre. Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région à l’Enseignement supérieur et la Recherche, et Antoine Petit, PDG du CNRS, ont signé vendredi ce nouvel accord qui conforte des liens déjà anciens, la plus importante unité du CNRS en France en effectif (le Laas avec 600 personnes) étant à Toulouse.

Mme Pellefigue a ensuite rencontré des délégations du Canada et du Japon. « Ce sont des pays cibles pour la stratégie internationale de la Région et où nous avons mené plusieurs missions dont la plus récente en juin au Japon où a été signe l’accueil d’Astroscale, entreprise spécialisée dans les débris spacieux », précise Nadia Pellefigue.

(Article publié dans La Dépêche du Dimanche du 26 mai 2024)

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