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Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

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Les Français et les réseaux sociaux : à chaque âge sa plateforme

 

reseaux

Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante du quotidien des Français. Une étude réalisée par l’institut Flashs pour Hostinger dresse un panorama des habitudes numériques et met en lumière des tendances marquées par une forte segmentation générationnelle, une personnalité parfois transformée en ligne, mais aussi un besoin croissant de régulation.

Entre les 18-24 ans et les seniors, à chacun son réseau social

Les plateformes les plus prisées varient considérablement selon l’âge des utilisateurs. Si Facebook demeure le réseau social le plus fréquenté des Français (61 %), il est en perte de vitesse chez les plus jeunes. Seuls 22 % des 18-24 ans l’utilisent encore, préférant de loin Instagram (83 %), TikTok (79 %) et Snapchat (74 %). En revanche, les plus de 35 ans restent fidèles à Facebook, avec une adoption de 74 %.

réseaux

Certains réseaux parviennent toutefois à transcender les générations. Ainsi, Instagram affiche une popularité constante, oscillant entre 83 % chez les jeunes et 39 % chez les plus de 50 ans. WhatsApp est la seule plateforme qui présente une distribution homogène entre toutes les tranches d’âge, avec une utilisation régulière variant de 37 % à 50 %.

Lien interne vers l’article n°12585025

D’autres plateformes connaissent un déclin ou une segmentation radicale. Twitter/X, autrefois lieu de débats et d’actualité, chute drastiquement après 35 ans : il passe de 24 % chez les 25-34 ans à seulement 6 % chez les plus de 50 ans. Twitch suit une trajectoire similaire, rassemblant 13 % à 15 % des moins de 35 ans, mais devenant quasi inexistant chez les seniors (1 %).

Des interactions quotidiennes

Second enseignement de l’étude : la présence en ligne est devenue une norme sociale. Deux tiers des Français (67 %) interagissent quotidiennement sur les réseaux sociaux en publiant, commentant ou réagissant aux contenus. Ce chiffre grimpe à 89 % chez les 18-24 ans et 78 % chez les 25-34 ans. Même les plus de 50 ans sont loin d’être absents : 53 % d’entre eux participent activement aux conversations en ligne.

réseaux

Cette hyper-connexion s’accompagne d’une évolution de la personnalité des internautes. Près d’un Français sur deux (43 %) affirme être différent en ligne, un phénomène particulièrement marqué chez les 18-24 ans (63 %). Cette transformation s’exprime par une empathie accrue (57 %), une communication plus directe (48 %) ou encore un ton plus audacieux (38 %).

Entre liberté d’expression et regrets de ses publications

L’illusion d’un espace de liberté résonne chez de nombreux utilisateurs : 57 % des Français disent se sentir plus libres d’exprimer leurs opinions en ligne. Pourtant, cette impression de maîtrise s’accompagne d’un besoin d’adaptation aux codes des plateformes (57 %) et d’un sentiment de vulnérabilité face aux interactions agressives. Seuls 43 % des utilisateurs se disent en sécurité lorsqu’ils s’expriment en ligne.

Les regrets sont une réalité bien présente, notamment chez les jeunes. 63 % des 18-24 ans et 55 % des 25-34 ans avouent avoir déjà regretté une publication, contre 44 % des 35-49 ans et 28 % des plus de 50 ans. Parmi les principales causes : les critiques reçues (44 %), les publications impulsives (41 %) ou encore le manque de réactions attendues (32 %).

Les Français tentent de modérer leur usage

Face aux effets parfois négatifs de cette exposition constante, les Français adoptent des stratégies de modération. Près d’un utilisateur sur deux (45 %) veille à bien distinguer sa vie privée de sa présence en ligne, et 37 % limitent volontairement leur temps d’écran. « Plus de 7 Français sur 10 (72 %) ont déjà réduit leur activité numérique ou envisagent de le faire. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes : 87 % des 18-24 ans et 80 % des 25-34 ans cherchent à réduire leur présence en ligne », explique Chaimaa Chakir, spécialiste du référencement et du marketing de contenu chez Hostinger.

Loin d’une simple lassitude, cette réflexion traduit une réelle prise de conscience des risques d’une hyper-connexion : anxiété (16 %), frustration (20 %) et stress (22 %) sont des émotions régulièrement évoquées. Parallèlement, le besoin de déconnexion et de filtrage des contenus indésirables se fait de plus en plus sentir, en particulier chez les jeunes (35 % des 18-24 ans bloquent ou masquent des publications).

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