Un tiers des Français perçoit l’intelligence artificielle en même temps comme une aide et une menace
Elle peuple les discours politiques, les plateaux télévisés, les salons comme VivaTech qui a ouvert ce jeudi 10 juin, mais dans le quotidien des Français, l’intelligence artificielle générative n’a pas encore conquis le terrain. C’est le paradoxe révélé par une étude exclusive de Mendo, jeune entreprise spécialisée dans l’accompagnement à l’usage des IA en entreprise. Alors que l’IA générative s’installe au cœur des outils professionnels, un Français sur deux déclare ne pas l’utiliser dans son quotidien professionnel.
Pourtant, près de 47 % des sondés estiment que l’IA pourrait réduire leur charge mentale, notamment via l’automatisation de tâches répétitives, le tri de l’information ou la gestion des courriels. Chez les 18-34 ans, cette proportion grimpe à 67 %, illustrant une fracture générationnelle de plus en plus manifeste. À l’inverse, seuls 40 % des 50-64 ans partagent cet espoir.
Le clivage se creuse davantage encore lorsqu’il s’agit de formation : 38 % des jeunes actifs affirment avoir été formés à ces outils, contre seulement 14 % des 50-64 ans et 9 % des 65 ans et plus.
Stressante ou anti-stress ?
Si 52 % des Français affirment que l’IA ne leur ajoute pas de stress, ils sont 28 % à considérer qu’elle peut, au contraire, en provoquer. Les raisons sont multiples : crainte de déshumanisation (51 %), peur du remplacement (50 %), pression accrue sur la productivité (45 %). À cela s’ajoute un sentiment diffus mais puissant d’être livré à soi-même. 70 % des Français n’ont jamais été formés à l’IA générative et un sur deux se dit insuffisamment accompagné pour comprendre et utiliser ces outils.
« Il y a un écart saisissant entre la place de l’IA dans le débat public et son appropriation réelle sur le terrain. […] L’adoption de l’IA n’est pas naturelle, elle se construit », estime Quentin Amaudry, cofondateur et PDG de Mendo. En creux, c’est toute une politique de formation qui est appelée à se structurer pour ne pas laisser s’installer un fossé de compétences, ni creuser un peu plus la fracture numérique et professionnelle.
Au final, l’IA est donc à la croisée des chemins : un tiers des Français la perçoit en même temps comme une aide et une menace.