Selon une enquête menée auprès de plus de 37 000 consommateurs dans 33 pays, 91 % des répondants se disent enthousiastes face à l’intelligence artificielle. Mais en France, si l’intérêt est réel, la confiance demeure limitée : seuls 4 % des sondés lui accordent une confiance totale.
Booking.com a publié le 3 septembre 2025 son dernier rapport mondial sur la perception de l’intelligence artificielle (IA). Réalisée auprès de 37 325 consommateurs dans 33 pays, l’étude met en évidence un engouement marqué pour l’IA, tout en révélant de fortes disparités régionales et une prudence notable du public français.
Au niveau mondial, 91 % des personnes interrogées se déclarent enthousiastes face à l’IA et 79 % disent s’y sentir à l’aise. En France, ces proportions s’élèvent respectivement à 81 % et 65 %. Un écart qui illustre la prudence hexagonale face à une technologie dont l’adoption progresse rapidement. Cette réserve se confirme sur le terrain de la confiance : 6 % des répondants dans le monde disent faire pleinement confiance à l’IA, contre seulement 4 % des Français. Parallèlement, 91 % des participants, toutes régions confondues, expriment des inquiétudes sur ses implications.
Les Français prudents
La typologie des usagers esquissée par Booking.com reflète cette ambivalence. À l’échelle mondiale, 36 % se définissent comme des “Adeptes de l’IA” et 13 % comme des “Défenseurs de l’IA”. En France, ces profils descendent à 25 % et 4 %. Près d’un quart des Français (24 %) se classent parmi les “Prudents”, 11 % comme “Sceptiques”, et 46 % se considèrent comme “Détracteurs”. Cette dernière proportion, presque deux fois plus élevée que la moyenne mondiale (25 %), confirme une réticence marquée.
Les usages quotidiens progressent néanmoins. Dans le monde, 98 % des consommateurs déclarent utiliser la recherche alimentée par IA, 86 % recourent aux recommandations automatisées et 77 % testent des outils génératifs. En France, les taux sont légèrement inférieurs : 94 %, 72 % et 58 %. Mais la question de l’autonomie de l’IA cristallise les réserves : seuls 12 % des répondants au niveau mondial accepteraient de laisser une IA prendre des décisions indépendantes, et seulement 7 % des Français.
Le rôle croissant de l'IA pour les voyages
Le rapport met aussi en avant le rôle croissant de l’IA dans le secteur du voyage. Près de neuf voyageurs sur dix dans le monde (89 %) souhaitent l’utiliser pour planifier leurs séjours. Les assistants IA sont désormais perçus comme plus fiables (24 %) que les blogs de voyage (19 %) ou les influenceurs (14 %). En France, l’adhésion est moindre : 79 % des sondés souhaitent recourir à l’IA, mais seuls 11 % la considèrent plus fiable qu’un blog de voyage (8 %) ou un influenceur (4 %). En pratique, 42 % des Français ont déjà utilisé l’IA pour un aspect de leur voyage, souvent pour la planification (97 %) ou en cours de séjour (95 %).
L’étude souligne aussi les variations régionales. L’Amérique latine affiche l’enthousiasme le plus marqué (98 %), suivie de la zone Asie-Pacifique (95 %). L’Europe et l’Amérique du Nord se distinguent au contraire par une prudence accrue, avec des taux de méfiance envers les informations générées par l’IA atteignant 29 % en EME et 32 % en NORAM. La France se situe dans ce registre sceptique : 35 % des personnes interrogées disent rarement, voire jamais, faire confiance aux résultats fournis.
Ces chiffres traduisent une attente forte en matière de transparence et de garanties. Si l’IA est perçue comme un outil prometteur pour gagner du temps, améliorer la productivité ou favoriser l’apprentissage, une ligne rouge demeure : l’absence de validation humaine. L’avenir de l’IA semble donc se dessiner moins comme une substitution que comme un accompagnement des décisions humaines, en particulier dans le domaine du voyage où la demande pour des services personnalisés et fiables reste centrale.

