Le rapport Cisco DUO « 2025 State of Identity Security », fondé sur une enquête menée auprès de 325 responsables IT et sécurité européens, met en lumière une inquiétude croissante : l’intelligence artificielle amplifie les risques de phishing, tout en constituant un atout majeur pour renforcer la protection des identités.
L’intelligence artificielle s’impose comme un facteur ambivalent dans la cybersécurité. Selon le rapport Cisco DUO « 2025 State of Identity Security », 34 % des dirigeants européens estiment que le phishing dopé à l’IA sera l’une des principales menaces pesant sur les identités en 2025. Les capacités de génération de contenus crédibles, d’usurpation vocale ou de manipulation de données renforcent la puissance des cyberattaques. Cette vulnérabilité s’ajoute à des systèmes d’identités jugés trop complexes et insuffisamment transparents.
Le rapport souligne que seuls 34 % des décideurs considèrent leur fournisseur d’identité comme capable de prévenir les attaques liées aux identités. Cette défiance reflète une fragmentation des outils et un manque de visibilité globale. En moyenne, cinq solutions différentes sont mobilisées par les équipes IT pour traiter un même problème, ce qui alourdit les processus et multiplie les angles d’attaque.
Les dirigeants interrogés s’inquiètent des coûts induits par ces failles. Près de la moitié (48 %) déclarent avoir subi des pertes financières liées à des vols d’identité. Face à cette réalité, 76 % prévoient d’augmenter leurs investissements en 2025. Toutefois, 96 % estiment qu’une infrastructure d’identité trop complexe affaiblit la sécurité globale, et 88 % reconnaissent ne pas disposer d’une vision complète des risques associés aux identités.
La protection des accès reste marquée par des limites structurelles. Si 88 % des responsables IT considèrent que la MFA résistante au phishing est incontournable, seuls 32 % se disent confiants dans leurs systèmes actuels. Le recours aux jetons FIDO2, déployés par 42 % des entreprises, constitue une avancée. Ces clés matérielles, conformes aux standards FIDO Alliance, stockent localement la clé privée et offrent une authentification robuste. Mais leur usage reste souvent restreint aux utilisateurs privilégiés, en raison de contraintes de gestion (59 %), de coûts (47 %) et de formation (44 %).
Evolution vers l’accès sans mot de passe
L’évolution vers l’accès sans mot de passe (« passwordless ») constitue un axe stratégique. 52 % des dirigeants envisagent cette transition, tout en anticipant des difficultés de déploiement. La consolidation des fournisseurs apparaît comme une autre réponse. 70 % des organisations déclarent vouloir rationaliser leur écosystème, tandis que 53 % ont déjà adopté la télémétrie des identités et des appareils pour obtenir une visibilité en temps réel.
Cette recherche de transparence s’impose comme un impératif. 70 % des dirigeants attendent désormais de leurs fournisseurs un reporting instantané, gage de confiance et de réactivité. Le rapport note par ailleurs que 80 % des solutions de sécurité identitaire sont encore intégrées a posteriori, plutôt qu’en amont de la conception des infrastructures, ce qui accroît les coûts et la complexité.