En matière de cloud et d'intelligence artificielle (IA), la régulation n’est pas un frein : tel est le message que Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, le gendarme français des Télécoms, est allée porter fin juin à Bruxelles devant les parlementaires européens. Alors que la Commission mène une consultation publique sur l’avenir des politiques en matière de cloud et d’IA, le régulateur français des télécoms défend l'idée de doter l’Europe d’un cadre économique pro-investissement, stable et ambitieux, au service de sa souveraineté technologique. Forte de son expérience dans le secteur des télécoms — où la régulation a permis à la France de devenir le premier pays européen en matière d’abonnements très haut débit —, l’Arcep plaide pour une approche transposable aux infrastructures numériques du futur. Car l’enjeu dépasse de loin le simple déploiement de serveurs ou d’algorithmes car il s’agit d’assurer l’autonomie stratégique de l’Union européenne dans un contexte de dépen...

Bien placée sur l’internet à haut débit (ADSL, câble, bientôt fibreoptique), la France, logiquement, est devenue le pays d’Europe qui compte leplus d’abonnés à la TvIP. Le cabinet d’études Gartner estime ainsi que d’ici la fin 2006, la moitié des 3,3 millions d’abonnés européens à la TvIP résideront en France. Et en 2010, il pourrait y avoir 16,7 millions d’abonnés européens dont 5 millions en France. Autant dire que ce marché – 682 M€ attendus – attire les convoitises et explique que tous les opérateurs de télécommunications et de l’audiovisuel s’y intéressent. Les fournisseurs d’accès à internet Free, Alice, Neuf-Cegetel ou France Telecom permettent à leurs abonnés (dégroupés) de bénéficier de la télé, en qualité numérique. Il s’agit de bouquets de chaînes voire des chaînes de la TNT, de CanalSat et de TPS. Mais surtout,certains de ces internautes peuvent profiter de la vidéo à la demande (VOD, video on demand) sur leur téléviseur(Free, FranceTelecom) ou surleur ordinateur.
Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de louer (ou d’acheter) un programme, un film ou un documentaire par exemple. Une fois le prix acquitté, le programme est soit téléchargeable surle disque dur, soit diffusé en continu (streaming). Selon les droits acquis,on peut regarder le programme durant 24 ou 48 heures, ou le graver et le conserver. L’avantage sur les vidéoclubs est indéniable : plus besoin de se déplacer pour emprunter et rapporter le DVD, le catalogue de films est toujours disponible, la qualité de diffusion (qui dépend de la connexion internet) est bonne, et les tarifs restent raisonnables. Les chaînes de télévision – TF1, France 2 – se sont elles aussi lancées dans la VOD et proposent d’ores et déjà certaines de leurs émissions déjà diffusées.