Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
Pas une révolution mais une évolution. Telle est l’analyse partagée par les acteurs du monde informatique sur Windows Vista, le nouveau système d’exploitation que Microsoft lance en grande pompe aujourd’hui. On est loin, en effet, de la révolution constituée par la commercialisation, il y a presque six ans, de Windows XP, utilisé par 87 % des PC selon le cabinet OneStat. L’actuel système avait inauguré de réelles fonctions multimédia et une stabilité attendue depuis le premier Windows créé en 1985.
Malgré cela, Microsoft mise beaucoup sur son nouveau bébé qui a coûté à la firme de Bill Gates rien moins que 6 milliards de dollars et cinq années de développement impliquant 2000 personnes. C’est que pour Microsoft, les logiciels Windows représentent environ 30 % de son chiffre d’affaires (13 milliards de dollars) et les deux tiers de son bénéfice d’exploitation (10 milliards). Un enjeu crucial donc pour l’entreprise de Redmond, mais aussi pour toute l’industrie informatique qui espère un grand redémarrage du secteur, ralenti par une féroce guerre des prix.
Si toutes les nouvelles machines fixes ou portables seront dotées d’office de Vista – avec dans un premier temps une possible hausse de prix – qu’en sera-t-il des ordinateurs actuels ? Le coût des mises à jour est assez élevé, notamment en Europe (de 229 à 379 € selon les versions). Utiliser Vista, qui réclame des PC musclés, peut aussi imposer une mise à niveau de son ordinateur actuel : ajout de mémoire, changement de carte vidéo, de disque dur, etc. « Les utilisateurs pourraient simplement choisir de rester avec XP» note un analyste de Jupiter research. Ou alors attendre de renouveler leur PC dans quelques mois. Microsoft l’a bien compris, qui met en avant une meilleure compatibilité entre les logiciels actuels et le nouveau Windows. Surtout, Microsoft met en exergue la sécurité et le confort d’utilisation, deux aspects clés à la fois chez les particuliers et dans les entreprises, ces dernières ayant pu acquérir Vista depuis le 30 novembre dernier.
100 millions d’exemplaires d’ici fin 2007
Les perspectives pour Microsoft restent toutefois flatteuses. Selon le cabinet IDC, la société américaine devrait vendre 100 millions d’exemplaires de Vista dès la fin 2007, équipant ainsi près de 10 % du parc mondial d’ordinateurs.
Ces machines seront alors à la pointe de la convergence numérique et, plus que des ordinateurs, constitueront de véritables centres multimédias. Faire de la retouche photo ; écouter de la musique ; regarder et enregistrer des émissions de télé en haute définition ; copier et graver des DVD ; réaliser du montage vidéo ; surfer sur internet en toute sécurité, etc. Ce qui était possible aujourd’hui se fera enfin plus facilement et plus vite.
Philippe Rioux
Malgré cela, Microsoft mise beaucoup sur son nouveau bébé qui a coûté à la firme de Bill Gates rien moins que 6 milliards de dollars et cinq années de développement impliquant 2000 personnes. C’est que pour Microsoft, les logiciels Windows représentent environ 30 % de son chiffre d’affaires (13 milliards de dollars) et les deux tiers de son bénéfice d’exploitation (10 milliards). Un enjeu crucial donc pour l’entreprise de Redmond, mais aussi pour toute l’industrie informatique qui espère un grand redémarrage du secteur, ralenti par une féroce guerre des prix.
Si toutes les nouvelles machines fixes ou portables seront dotées d’office de Vista – avec dans un premier temps une possible hausse de prix – qu’en sera-t-il des ordinateurs actuels ? Le coût des mises à jour est assez élevé, notamment en Europe (de 229 à 379 € selon les versions). Utiliser Vista, qui réclame des PC musclés, peut aussi imposer une mise à niveau de son ordinateur actuel : ajout de mémoire, changement de carte vidéo, de disque dur, etc. « Les utilisateurs pourraient simplement choisir de rester avec XP» note un analyste de Jupiter research. Ou alors attendre de renouveler leur PC dans quelques mois. Microsoft l’a bien compris, qui met en avant une meilleure compatibilité entre les logiciels actuels et le nouveau Windows. Surtout, Microsoft met en exergue la sécurité et le confort d’utilisation, deux aspects clés à la fois chez les particuliers et dans les entreprises, ces dernières ayant pu acquérir Vista depuis le 30 novembre dernier.
100 millions d’exemplaires d’ici fin 2007
Les perspectives pour Microsoft restent toutefois flatteuses. Selon le cabinet IDC, la société américaine devrait vendre 100 millions d’exemplaires de Vista dès la fin 2007, équipant ainsi près de 10 % du parc mondial d’ordinateurs.
Ces machines seront alors à la pointe de la convergence numérique et, plus que des ordinateurs, constitueront de véritables centres multimédias. Faire de la retouche photo ; écouter de la musique ; regarder et enregistrer des émissions de télé en haute définition ; copier et graver des DVD ; réaliser du montage vidéo ; surfer sur internet en toute sécurité, etc. Ce qui était possible aujourd’hui se fera enfin plus facilement et plus vite.
Philippe Rioux
Microsoft dans le collimateur de l’Europe
Depuis 22 ans que Windows existe, chaque nouvelle version s’enrichit de nouveautés qui, bien souvent, mettent à mal la concurrence. On se souvient que l’intégration d’un navigateur internet dans Windows avait « tué » Netscape. L’ajout d’un lecteur de musique et de vidéo, puis de divers logiciels (pare-feu, antivirus, etc.) renforce ce sentiment d’hégémonie. La Commission européenne, qui accuse Microsoft de ne pas respecter les lois de l’Union sur la concurrence, entend bien y mettre bon ordre. Déjà en mars 2004, l’exécutif européen avait prononcé une condamnation retentissante – un demi-milliard d’euros d’amende – à l’encontre de Microsoft pour abus de position dominante et lui avait imposé de commercialiser une version de Windows purgée de son lecteur multimédia. Pour Windows Vista, les pratiques commerciales de Microsoft n’ont que peu changé et la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes a déjà averti que la firme risquait de répéter les erreurs du passé. Selon Bruxelles, Microsoft n’a toujours pas divulgué toute la documentation technique nécessaire à ses concurrents pour élaborer des logiciels compatibles avec Windows. Afin de stimuler Microsoft, Neelie Kroes n’a pas hésité en juillet à lui imposer une amende supplémentaire de 280 M€, facture qui pourrait encore s’alourdir si la Commission jugeait que les derniers éléments fournis en novembre étaient insuffisants. Microsoft est même parvenu à se mettre à dos quelques grands noms de l’industrie informatique, regroupés dans l’association ECIS qui accuse Bill Gates de vouloir imposer son propre langage informatique… qui ne fonctionnerait que sur Vista. En février dernier, IBM, Oracle et Nokia ont ainsi attiré l’attention de la Commission européenne sur les aspects anticoncurrentiels de Vista et de la suite bureautique Office 2007. Microsoft ayant fait appel de sa condamnation de 2004, la Commission devrait attendre avant de se prononcer.
Ph. R.