En matière de cloud et d'intelligence artificielle (IA), la régulation n’est pas un frein : tel est le message que Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, le gendarme français des Télécoms, est allée porter fin juin à Bruxelles devant les parlementaires européens. Alors que la Commission mène une consultation publique sur l’avenir des politiques en matière de cloud et d’IA, le régulateur français des télécoms défend l'idée de doter l’Europe d’un cadre économique pro-investissement, stable et ambitieux, au service de sa souveraineté technologique. Forte de son expérience dans le secteur des télécoms — où la régulation a permis à la France de devenir le premier pays européen en matière d’abonnements très haut débit —, l’Arcep plaide pour une approche transposable aux infrastructures numériques du futur. Car l’enjeu dépasse de loin le simple déploiement de serveurs ou d’algorithmes car il s’agit d’assurer l’autonomie stratégique de l’Union européenne dans un contexte de dépen...

La France comptait fin septembre 2008 17,125 millions d'abonnés à internet en haut débit dont 16,3 millions par ADSL, le reste essentiellement par câble. Tels sont les derniers chiffres de l'Observatoire de l'Internet haut débit du 3e trimestre publiés par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. (document PDF ici).
Le nombre d'abonnement a augmenté de 490000 au cours du 3e trimestre soit une hausse de +3%. Sur un an, l'accroissement est de 2,3 millions (+16%).
Le dégroupage progresse
Par ailleurs, le dégroupage progresse. Au 3e trimestre, 289000 accès supplémentaires ont été souscrits. "Le dégroupage total, avec plus de 4,5 millions d’accès représente d’ailleurs plus de la moitié des accès achetés sur les marchés de gros du haut débit par DSL", observe l'Arcep dans son tableau de bord (document PDF ici).
"Cette extension du dégroupage continue de s’appuyer sur les déploiements de réseaux initiés par les collectivités locales et sur l’offre de raccordement des répartiteurs distants « Liaison Fibre Optique » proposée par France Télécom. Au 30 septembre 2008, 3668 répartiteurs étaient ainsi raccordés par les opérateurs alternatifs (Free, SFR, NDLR), couvrant 74% de la population."
Zones blanches : du mieux
Le dégroupage total, grâce auquel les abonnés à internet peuvent se passer totalement d'une ligne classique France Télécom et bénéficier de débits plus importants, a toutefois du mal à se réaliser dans les zones blanches du haut débit. Ces dernières représentent tout de même 550000 foyers, soit 1,7% de la population française.
France Télécom propose toutefois depuis 2007 aux collectivités locales une offre (NRA zone d'ombre) permettant de réduire la longueur des lignes des clients finaux et donc d'augmenter les débits disponibles. france télécom a également calé des offres à destination des opérateurs alternatifs opur qu'ils puissent eux aussi desservir les zones blanches.
Qu'est-ce-que le dégroupage ?
Le dégroupage est une offre de gros de France Télécom régulée permettant aux opérateurs alternatifs d’avoir un accès direct à la paire de cuivre. Ils doivent pour cela avoir installé au préalable leurs propres équipements au niveau des répartiteurs de France Télécom. Ils sont alors en mesure de contrôler l’accès haut débit de bout en bout et de fournir un service différencié de celui de l'opérateur historique.
Le dégroupage existe selon deux modalités :
> le dégroupage partiel où l’abonné conserve un abonnement au service téléphonique classique ;
> le dégroupage total où l’abonné n’a plus d’abonnement au service téléphonique classique.