Accéder au contenu principal

L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

Enfants, parents : déjouer les pièges du net

Sitôt sortis de l'école, ils se retrouvent pour « chatter » sur la messagerie instantanée Messenger, racontent leurs journées sur leur Skyrock blog et mettent à jour leur statut sur le réseau social vedette Facebook où ils collectionnent les amis et les amis des amis. Eux, ce sont les ados des années 2000, cette « génération Y » née avec internet et qui vit tellement au quotidien sur la Toile - les chiffres l'attestent enquête après enquête - qu'elle en oublie presque les pièges et les chausse-trappes du net. C'est bien pour éviter que les ados ne tombent dedans que les adultes et les associations se mobilisent et tirent aujourd'hui la sonnette d'alarme.

Le 9 février dernier, la 7e édition du « Safer internet day », une initiative internationale lancée par la Commission européenne, s'est déroulée autour du thème « Tu publies ? Réfléchis », avec conférence, ateliers et jeux en ligne pour les adolescents. Hier, en pleine polémique sur le site Chatroulette (lire ci-dessous), l'association Familles de France a lancé son opération « Tu t'es vu sur ton blog ? », qui se concrétisera par une série de conférences et des interventions en milieu scolaire. « Au moins 30 % des élèves de CM2 et 60 % des cinquièmes ont un blog, et si à l'époque des journaux intimes, les jeunes étaient auteurs, ils sont aujourd'hui devenus éditeurs et diffuseurs, et ce sans réaliser les conséquences », explique Michel Bonnet, soulignant que les enfants ne font pas le distinguo entre sphères privée et publique. « Ils ne prennent pas conscience que les informations peuvent être lues par tous, autres camarades de classe, mais également adultes pas toujours bien intentionnés », expose Familles de France.

Droit à l'oubli

« Les photos que nous mettons en ligne restent sur les réseaux et peuvent resurgir des années plus tard… Or, par exemple, une photo délirante d'une fête publiée aujourd'hui par un jeune sur internet peut s'avérer lourde de conséquence lors d'un entretien d'embauche des années plus tard », détaillait début février l'association Internet sans crainte.

Car derrière les dangers auxquels peuvent s'exposer les enfants en publiant des informations intimes sur internet, c'est bien la question du droit à l'oubli qui se pose à l'ensemble de la société et plus encore celle de la régulation - ou du filtrage et donc de la censure pour certains. Ce droit a l'oubli, qui fait l'objet d'une proposition de loi sénatoriale cosignée par la sénatrice aveyronnaise Anne-Marie Escoffier et que la CNIL voudrait voir inscrit dans la constitution.

Conseils. Enfants, parents : les solutions
L'association Internet sans crainte, membre de l'Insafe, est le relais en France du « Safer internet day » dont le thème cette année était « Tu publies ? Réfléchis. » L'association aide également les parents et vient d'éditer une plaquette « La sécurité sur Internet. Si on en parlait en famille », téléchargeable sur le site de l'association à l'adresse www.internetsanscrainte.fr
Pour les parents, Internet sans crainte donne plusieurs conseils, notamment le fait de mettre l'ordinateur dans une pièce commune ou encore, avant d'acheter un jeu vidéo, de consulter la classification PEGI.
L'association e-Enfance (www.e-enfance.org) insiste, elle, sur la mise en place d'un contrôle parental. « Depuis 2006 tous les fournisseurs d'accès à internet ont l'obligation de fournir à leurs clients un système de contrôle parental gratuit. Ces systèmes permettent de filtrer les contenus à risque selon l'âge de l'enfant. Cependant il faut savoir que si ces logiciels de sécurité sont de plus en plus performants, interdisant l'accès aux sites d'argent, de pornographie et même de chat, ils ne sont pas efficaces à 100 % », explique l'association. La création de session informatique pour chaque membre de la famille ; la limitation des horaires de connexion et de jeux ; le contrôle des contacts de messagerie ou sur Facebook sont aussi des pistes. Mais le dialogue parents-enfants reste le meilleur moyen de se protéger des risques du net.

Chatroulette : le porno en embuscade

C'est LE site web du moment par qui le scandale arrive ; et surtout, l'exemple parfait qui montre que derrière une idée anodine et sympathique peuvent se cacher des intentions malhonnêtes. Chatroulette, donc, est un site internet lancé fin 2009 par un jeune lycéen russe de 17 ans, Andrey Ternovskiy. Le principe est un jeu d'enfant. Une fois connecté avec votre navigateur sur www.chatroulette.com, le site - théoriquement interdit aux moins de 16 ans mais accessible à tous - vous met en contact, via la webcam de votre ordinateur, avec un autre internaute connecté de la même façon et choisi au hasard selon le principe de la roulette russe. S'engage alors, ou pas, un dialogue ; une touche, « next », permettant à tout moment de zapper vers un autre ami potentiel. Mais les échanges spontanés ont vite donné lieu à des dérapages. Scènes de nus, insultes, voire masturbation sont devenus le lot commun des utilisateurs, notamment les jeunes puisque le site n'était pas sur les listes noires des logiciels de contrôle parental.

L'association e-Enfance s'en est ouverte auprès des éditeurs et Chatroulette est donc passé de la catégorie « chat » à celle de « site avec un contenu à caractère illicite et inapproprié. »

Profitant de la polémique sur le site russe, la secrétaire d'État à la Famille, Nadine Morano, a souhaité mardi « une mobilisation de l'ONU » pour lutter contre les dangers encourus par les enfants confrontés à la pornographie sur internet, estimant qu'il fallait « réguler internet » au niveau mondial.


Témoignage : « ça me fait un peu peur »

Patrice, jeune père toulousain de Jérôme, 11 ans, et de Coralie, 16 ans.

« Depuis quelques mois, ça me fait un peu peur de les voir passer leurs journées, pour le garçon entre l'iPod, la console PSP (où l'on peut charger des films ou des jeux violents) et l'internet ; et pour la fille avec son ordinateur portable sur Facebook, MSN, son blog Skyrock.

Sur Facebook, j'ai demandé à ma fille de devenir son ami, mais elle a refusé. Ce n'est pas grave, j'ai confiance en elle, mais c'est vrai que, comme parent, on est un peu inquiet de ne pas pouvoir maîtriser cela. Elle pourrait être confrontée sur le net à des images pornographiques ou être embêtée par un petit copain mal intentionné. En résumé, ils sont un peu devenus accros et ils ne sont donc pas à l'abri d'une mauvaise expérience sur le web.

Le principal, c'est de pouvoir fonctionner à la confiance avec eux car de toute façon on ne peut pas tout cadenasser avec un logiciel de contrôle parental. Parmi leurs copains il y en aura toujours un pour arriver à contourner les protections. Pour rester positif, il faut se dire que pour eux, se connecter à ces réseaux sociaux, échanger sur MSN, c'est une façon de rester ensemble après l'école, c'est un mode de relation qui est de leur génération. »

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Univers parallèles et mondes virtuels : la guerre des métavers est commencée

  Une partie de poker dans le métavers (capture d'écran de la vidéo “Le métavers et comment nous allons le construire ensemble” sur YouTube) Par  Oihab Allal-Chérif , Neoma Business School Le 17 octobre 2021, Mark Zuckerberg a lancé les hostilités de manière assez théâtrale, comme s’il défiait ses concurrents d’en faire autant. Afin de concrétiser son rêve d’enfant, le métavers, il a décidé de mettre en œuvre des moyens colossaux : 10 000 ingénieurs hautement qualifiés seront recrutés en Europe dans les 5 prochaines années. Cette annonce a été faite quelques jours avant celle du changement de nom du groupe Facebook en Meta , le 28 octobre, démontrant ainsi l’engagement total du fournisseur de réseaux sociaux dans la transition vers le métavers. Le 22 juillet 2021, dans une interview à The Verge , le créateur de Facebook racontait : « Je pense à certains de ces trucs depuis le collège quand je commençais tout juste à coder. […] J’écrivais du code

Sans Sauvegarde, pas de cyber-résilience

Par Alexandra Lemarigny, directrice commercial Europe du Sud Opentext Security Solutions Les études diverses sur les habitudes de sauvegarde des entreprises et leurs collaborateurs sont sans équivoque : très majoritairement, elles ne s’attardent vraiment sur ces questions de sauvegarde ou de récupération qu’en cas d’incidents. Pourtant la sauvegarde est l’élément majeur des dispositifs de cyber-résilience, à savoir la capacité à rester opérationnel, même face aux cyberattaques et à la perte de données. La sauvegarde n’est pas suffisamment considérée Dans les faits, force est de constater que la sauvegarde n’est pas envisagée dans son entièreté par les entreprises qui n’ont pas eu à subir d’accidents et il est fréquent qu’elles ne sauvegardent pas les éléments les plus pertinents. A titre d’exemples une entreprise peut ne sauvegarder qu’un ou deux serveurs, ou un élément qu’elle a identifié comme critique quelques années auparavant. Certaines ne tiennent pas compte de l’évolution de leu

Implants cérébraux : la délicate question de la responsabilité juridique des interfaces homme-machine

Dans le film Transcendance , de Wally Pfister, sorti en 2014, le héros mourant transfère son esprit dans un ordinateur quantique. Wally Pfister, 2014 Par  Elise Roumeau , Université Clermont Auvergne (UCA) Depuis quelques années, Elon Musk ne cesse de faire des annonces relatives à des avancées technologiques. Voitures autonomes , voyages interplanétaires , interface homme-machine , achat du réseau social Twitter… rien ne semble arrêter l’homme d’affaires. Aucun obstacle technique, géographique, physiologique ne lui semble infranchissable. Pourtant, ses projets pourraient, à court terme, poser de véritables difficultés du point de vue juridique. La recherche d’une fusion entre le cerveau et l’intelligence artificielle Avec Neuralink, l’un des objectifs visés par Elon Musk est de créer une interface entre l’humain et la machine . À plus ou moins court terme, le projet porte sur le développement d’implants cérébraux pour pallier des troubles neur

ChatGPT et cybersécurité : quels risques pour les entreprises ?

Analyse de Proofpoint Les plateformes de génération de texte tel que ChatGPT permettent de créer du contenu de qualité, instantanément, gratuitement, et sur n’importe quel sujet. Comme le confirme le lancement de Bard par Google, nous sommes désormais entrés dans une course à l’IA, ou chaque géant du web cherche à posséder la meilleure solution possible. Si l’avancée technologique est majeure, le risque notamment pour la cybersécurité des entreprises est indéniable. Comment lutter contre des campagnes de phishing de plus en plus ciblées et sophistiquées, maintenant alimentées par des technologies capables de parfaire encore plus la forme et la teneur d’un email malveillant ? En quelques mots, ChatGPT offre une ingénierie sociale très performante, mais une automatisation encore limitée. Concernant la détection de la menace par rançongiciels, comme l’explique Loïc Guézo, Directeur de la stratégie Cybersécurité chez Proofpoint, « Bien que les chatbots puissent générer du texte pour le cor

Sondage : quatre Français sur dix craignent le vol d'identité

Selon un sondage représentatif commandé par le fournisseur de messagerie GMX , de nombreux internautes français sont préoccupés (31%), voire très inquiets (9%), d'être victimes d'un vol d'identité. La majorité craint que des inconnus puissent faire des achats (52%) avec leur argent. Dans le cas d'une usurpation d'identité, les criminels accèdent aux comptes en ligne et agissent au nom de leurs victimes. De nombreuses personnes interrogées craignent que des inconnus signent des contrats en leur nom (37 %), que des escrocs utilisent l'identité volée pour ouvrir de nouveaux comptes (36 %) et que des informations les plus privées tombent entre des mains étrangères ou soient rendues publiques (28 %). Besoin de rattrapage en matière de sécurité des mots de passe Il est urgent de rattraper le retard en matière d'utilisation de mots de passe sûrs selon GMX : 34 % des utilisateurs d'Internet en France utilisent dans leurs mots de passe des informations personnell