Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Free Mobile : interview exclusive de Xavier Niel



En débarquant sur le marché de la téléphonie mobile la semaine dernière, Free Mobile a fait l'effet d'un tremblement de terre. Et l'onde de choc n'est, semble-t-il, pas près de s'arrêter, tant du côté des consommateurs que de celui des opérateurs.

Ces derniers avaient bien sûr anticipé l'arrivée du 4e opérateur - qu'ils avaient tenté de circonscrire en vain - en lançant des offres low cost de 10 à 20 % moins chères que leurs forfaits classiques et sans engagement : Sosh chez Orange, séries Red chez SFR et B and You chez Bouygues Telecom. Mais les deux forfaits de Free - 19,99 €pour du tout illimité et 2 € pour 1 heure d'appels et 60 SMS par mois - ont fait l'effet d'un coup de bambou. Depuis, les trois opérateurs historiques ont « ajusté » leurs tarifs… mais qui restent - à services équivalents - plus chers que Free. Les petits opérateurs mobiles virtuels (les MVNO qui louent le réseau d'un des trois grands) se sont alignés en proposant des offres à 19,99 € voire moins, mais là, ce sont les services qui ne suivent pas. Ceux que Xavier Niel a qualifiés de « pigeons » s'ils restaient encore chez leur opérateur, ne se privent pas de railler les nouvelles offres des concurrents de Free. Et certains entendent bien sanctionner par principe leur opérateur…

De fait, les demandes de portabilité ont triplé depuis le 10 janvier, passant de 10-15 000 à 30-40 000 par jour, selon le Groupement d'intérêt économique-Entité de la gestion de la portabilité (GIE-EGP), véritablement débordé et qui peine à tenir le délai légal de trois jours pour porter un numéro d'un opérateur à l'autre.

D'ailleurs, les équipes commerciales des trois opérateurs historiques en relation avec les clients peinent à endiguer l'exode… Un exode qui fait fi de la dernière polémique en vigueur : Free n'aurait pas allumé toutes ses antennes qui couvrent 27 % de la population, préférant voir ses nouveaux abonnés utiliser le réseau d'Orange en vertu de l'accord d'itinérance passé entre les deux sociétés, selon la CFE-CGC/UNSA de France Télécom-Orange.

Loin de ces considérations, les consommateurs semblent avoir choisi : 8 sur 10 seraient prêts à partir chez Free, devenu pour ses concurrents un vrai casse-tête.


Patience pour migrer

Depuis la loi Chatel de 2008, vous pouvez, en effet, résilier votre contrat mobile avant la fin des 24 mois d'engagement normalement prévus, si votre contrat a été signé après le 1er juin 2008. Si vous avez effectué au moins 12 mois chez votre opérateur, vous devrez payer une indemnité de résiliation de 25 % du montant restant dû. Si vous avez effectué moins d'un an auprès de votre opérateur, il vous faudra payer, en plus, la totalité des mensualités dues sur cette année. Si l'on remplit toutes les conditions pour changer d'opérateurs, on peut alors envoyer une lettre de résiliation à son opérateur de téléphonie, en recommandé avec avis de réception.

40000 demandes par jour
Il existe par ailleurs une procédure plus simple et plus sûre si l'on souhaite conserver son numéro de téléphone actuel et le faire porter sur un forfait Free. Il faut préalablement connaître la date de fin d'engagement de son contrat ainsi que le numéro RIO (Relevé d'Identité Opérateur). Pour cela, il faut composer le 3179 sur son mobile (appel gratuit). Ces éléments peuvent ensuite être transmis à Free Mobile qui va se charger de la résiliation et de la portabilité du numéro. L'organisme qui gère la portabilité, le GIE-EGP, étant débordé par les demandes qui ont triplé depuis le lancement de Free Mobile (entre 35 000 et 40 000 demandes par jour), les délais ont été allongés de 3 à 8-10 jours. Et encore Free se limite à l'envoi de 25 000 à 30 000 demandes par jour pour éviter le pire. La rançon du succès.

Xavier Niel : « Notre objectif: changer la vie des gens »

Xavier Niel, 44 ans, est le PDG d'Iliad, maison mère du fournisseur d'accès à internet Free et de Free Mobile. Après avoir fait fortune dans le Minitel, ce patron atypique a révolutionné l'internet en France en lançant la Freebox en 2002 qui a donné le « la » en terme de tarif (29,99 € par mois) sur le tripleplay. Dix jours après le lancement de ses forfaits Free Mobile, Xavier Niel est revenu en exclusivité pour La Dépêche sur cette nouvelle aventure et ses projets.

Le lancement des forfaits Free Mobile a suscité un énorme engouement auprès du public. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Je ne suis pas sûr qu'on avait pris conscience à quel point les Français comprenaient qu'il y avait un problème avec leur abonnement. L'engouement, plus que par nous, il est provoqué par cette prise de conscience des Français qui payaient trop cher leur facture de téléphone. Et je pense qu'on a été trop agressif dans notre présentation. On n'avait peut-être pas besoin de l'être.

Vous regrettez d'avoir employé le terme de « pigeons » que vous avez utilisé pour qualifier les abonnés mobiles ?
Non je ne le regrette pas. On pensait que l'on avait besoin d'utiliser des mots durs pour avoir une sorte d'effet réveil. Et en fait, les gens étaient déjà bien conscients d'avoir un problème avec leur facture de téléphone mobile. Le côté limité, encadré était un problème car c'est quelque chose que l'on n'a plus sur sa ligne fixe et les gens s'en rendent très bien compte.

Peut-on savoir combien vous avez d'abonnés à Free Mobile ?
On ne peut pas communiquer là-dessus. Notre seul moyen est de faire un communiqué financier pour que tous les investisseurs se retrouvent sur un pied d'égalité, ce qu'on n'a pas l'intention de faire au demeurant.

Votre réseau va-t-il pourvoir accueillir tous les nouveaux abonnés ? Certains affirment que toutes vos antennes ne seraient pas activées. Qu'en est-il ?
On a un réseau qui fonctionne très bien. Il est activé, il couvre une part insuffisante de la population, on aimerait bien sûr qu'il couvre 100 % de la population, mais il en couvre déjà 30 %.

Vos concurrents ont réagi en lançant de nouveaux forfaits ou en baissant leurs forfaits existants. Quelle est votre réaction ?
Nos petits camarades ont touché uniquement les forfaits qui ne sont pas vendus. Donc en fait ils ont baissé les prix des forfaits internet sur lesquels ils ont très peu d'abonnés, donc en fait la très grande majorité des Français continue d'être dans la pigeonnade. Puisqu'ils continuent à avoir des forfaits classiques sur lesquels ils n'ont rien touché.

Pensez-vous que vos concurrents vont être obligés de s'aligner ?
Si on fait un parallèle avec ce qui s'est passé pour internet, au début tout le monde nie et se dit «on va s'en sortir. » Puis au bout d'un moment, la pression est trop forte et on est obligé de tout baisser. Pour l'instant, ils résistent sur la quasi-totalité de leurs forfaits. Mais quand il y aura le feu dans la maison et qu'il y aura trop de résiliations, ce jour-là, ils changeront pour enfin appliquer à tout le monde des forfaits à des prix vraimentplus normaux.

On vous a comparé à Steve Jobs. Y a-t-il des points communs entre Apple et Free ?
On fait des choses différentes. Apple fait des produits extrêmement luxueux qui s'adresser à des gens qui en ont les moyens. À l'inverse, on est plutôt dans un modèle grand public. On essaye d'avoir le produit le plus innovant et le moins cher possible, accessible au plus grand nombre. Quant au format de ma présentation, c'est quelque chose de très classique aux États-Unis.

Pour les mois à venir, quelles surprises préparez-vous ?
Sur le mobile, il y a beaucoup de choses à faire. On lance une offre de départ que l'on va améliorer. On a travaillé sur le tarif, on va montrer ce que l'on a fait en terme d'innovations, ce qui peut changer la vie des gens. À partir du moment où on a un lien permanent à internet, on se pose la question de savoir ce qu'on peut apporter et qui peut améliorer ou modifier votre vie. On peut imaginer des choses autour de cela. Comme l'écosystème des applications pour mobiles est déjà très développé, il faut trouver des idées que seul un opérateur de réseau peut réaliser. Notre objectif est d'être le plus innovant et le plus accessible.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...