Par Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...
On commence à les voir apparaître sous la forme de bracelets à porter au poignet, connectés à son smartphone. Des bracelets (comme le Pulse de Withings, photo) qui mesurent rythme cardiaque, nombre de pas effectués, calories brûlées, phase de sommeil, de travail ou de repos, etc. À la maison on les retrouve sous forme de pèse-personnes capables de suivre l’indice de masse corporelle ou la masse graisseuse.
80 milliards d’objets
Les objets connectés, ce sont aussi des lampes commandables à distance, des capteurs d’humidité qui surveillent vos plantes, une station météo qui mesure le taux de CO2 dans l’air intérieur. Et demain, ce seront des capteurs intégrés aux tissus d’un costume ou d’un T-shirt, aux pneus de sa voiture. Les applications sont infinies.
Selon l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate), basé à Montpellier, il devrait y avoir rien moins que 80 milliards d’objets connectés à l’horizon 2020, contre 15 milliards actuellement.
Futurapolis, le grand forum de l’innovation organisé par Le Point et soutenu par La Dépêche du Midi, qui se tient durant trois jour à partir de jeudi, ne pouvait bien évidemment pas passer à côté de cette révolution en marche qui va bouleverser notre quotidien. Une table-ronde y sera consacrée jeudi matin autour du thème « Société interactive : des hommes et des objets connectés. » Y sont conviés Alain Duprey, directeur général de l’Association des instituts Carnot, Pierre-Damien Berger, adjoint au directeur des partenariats industriels de l’institut Carnot CEA LETI, Jean-Luc Errant, PDG de la société CITIZEN (qui a conçu un T-shirt connecté) et Jean Arlat, directeur de l’institut Carnot LAAS CNRS. Ce dernier mène avec des équipes de remarquables travaux de fond notamment autour de l’« intelligence ambiante », de l’interaction des robots avec les humains, et des microsystèmes pour la santé. À ce titre, il a travaillé sur la « maison du futur » baptisé « Adream » ; un bâtiment concentré de modernité et de technologies, qui illustre bien les interactions entre objets connectés.
La multiplication de ces dispositifs constitue aussi un véritable enjeu économique et industriel. L’IDATE prévoit que le phénomène va se développer en priorité au sein des industries qui en ont besoin et dans son étude «La dynamique d’Internet : prospective 2030», le Commissariat général à la stratégie et à la prospective identifie les objets connectés comme un secteur prioritaire que les pouvoirs publics doivent aider.
Toulouse en pointe
La Ville rose est d’évidence en pointe en ce qui concerne les objets connectés. Au niveau de la recherche scientifique mais aussi au niveau industriel. À cet égard, la start-up Sigfox, dont le conseil d’administration est désormais présidé par Anne Lauvergeon, l’ancienne patronne d’Areva, apparaît comme l’un des futurs champions du secteur. La société fondée et dirigée par Ludovic Le Moan a inventé le premier réseau cellulaire mondial pour faire communiquer les objets connectés.