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L’Arcep et l’ADEME créent l’observatoire des impacts environnementaux du numérique

Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information. Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numériqu...

Tribune libre. "Alibaba, la caverne qui cache la forêt"

Le QG d'Alibaba à Hangzhou. Photo : www.alibaba.com


Renaud Edouard-Baraud est PDG de l'antenne asiatique de l'Atelier BNP Paribas


Alibaba entre en bourse.  C’est un événement ! Mais pas forcément pour les raisons avancées. Oui, Alibaba est hyper dominant sur toutes les formes de commerce en Chine : consommateur à consommateur, marques à consommateur, marques à fabricant, grossiste à grossiste. Oui, il est également le premier système local de paiement web et mobile avec Alipay. Oui, ses achats ou investissements le positionnent comme un mélange de Google (pour le paiement,  le navigateur et moteur de recherche sur mobile) et d’Amazon (pour le e-Commerce B2C) et d’eBay (commerce C2C). Mais l’arrivée d’Alibaba, c’est surtout le moment où l’on va pouvoir faire la lumière sur tout l’écosystème web et mobile chinois qui a déjà posé ses valises en occident.

Car non, la société enregistrée au sud de Shanghai n’est pas la première entreprise du web à faire appel à l’épargne occidentale. Nombres de spécialistes du web et du mobile sont déjà cotées aux Etats-Unis. On peut citer le géant du voyage en ligne Ctrip, son concurrent eLong, le spécialiste du Karaoké en ligne YY, et Sina, l’équivalent Yahoo, tous les quatre au Nasdaq. Il y a également Youku Tudou l’équivalent YouTube, la loterie en ligne 500.com ou le fournisseur de contenu Phoenix New Media, qui eux, sont inscrits au Nyse.

Non, Alibaba n’est pas le seul mastodonte chinois à proposer, via AliExpress, des produits chinois aux occidentaux. Son concurrent JD.com possède lui aussi une version anglaise. Sur ce terrain, la compétition se trouve surtout dans les pays à croissance rapide. En Asie du Sud Est, en Russie et en Amérique du Sud. C’est là où Alibaba menace des acteurs locaux ou internationaux comme eBay avec son entité AliExpress. Et si l’on continue sur l’internationalisation, on peut relever que le moteur de recherche dominant, Baidu, est déjà présent au Brésil… Même les petits s’y mettent. Ainsi, l’agence de communication pékinoise BlueFocus avait pris le contrôle l’année dernière de l’anglais WeAreSocial. Il faut le répéter. Alibaba restera encore longtemps une entreprise dont la mantra principale est : faciliter l’achat et le paiement dématérialisé aux consommateurs chinois et à la diaspora de l’Empire du milieu, que ce soit sur des sites locaux, des sites internationaux, ou même dans des boutiques physiques, via des coupons ou des codes à barre.

Si Alibaba est déjà passé maître de l’usage du nomadisme en Chine, il a pour le moment manqué le virage des messageries instantanées mobiles. Certes il a investi dans l’américain Tango, mais on ne peut pas dire que celui-ci fasse de l’ombre à WhatsApp, Line ou au Wechat de son concurrent frontal Tencent… Or, une des voies royales du e-commerce, en Chine, en Asie et peut-être en Occident passera peut-être par des outils conversationnels fermés, où les marques pourront tout aussi bien interagir que vendre aux consommateurs. C’est en tout cas ce que testent WeChat et Line sur leur marché respectif, la Chine et le Japon. Certes, Alibaba pourrait tenter d’aller plus vite que Tango en achetant une messagerie comme Snapchat, mais Tencent y est déjà investisseur. Et quand bien même, Snapchat n’intègre pas encore, tout comme Whatsapp, des mécaniques de e-commerce et de paiement comme celles mises en place dans WeChat.

Autre manque : même en Chine, c’est Google via Android qui mène le bal sur les mobiles et les télévisions. Contrairement à son concurrent de Shenzhen, Tencent, qui aurait investi dans Xiaomi, Alibaba n’est pas présent dans les combinés. Pendant ce temps, Xiaomi pousse ses pions en Asie du Sud Est, en Amérique Latine et même en Europe de l’Est, où il pourrait bientôt arriver.


Enfin, le succès de géants comme Alibaba ou Tencent tient aussi à leur relative tranquillité, via les mesures du gouvernement chinois. D’un côté, avec une politique « protectionniste » vis à vis des entreprises étrangères (voir le blocage des Google, Facebook ou Twitter, la surveillance tatillonne des politiques commerciales de Microsoft et d’Apple…) et de l’autre une relative bienveillance quant aux débordements de ses protégés dans des nouveaux marchés : banque, assurance, santé. Pas sûr qu’Alibaba puisse constituer ailleurs cet écosystème de guerre qu’il a mis en place en Chine. Un écosystème où des vendeurs sur Taobao peuvent à la fois être assurés, recevoir des prêts pour stimuler leurs activités, un écosystème où le moyen de paiement se transforme en placement financier, un écosystème qui couvre aussi bien l'expérience en magasin que l’achat et le paiement en ligne via des investissements dans des spécialistes des centres commerciaux.

Ce qui est certain, c’est que les 21,8 milliards de dollars levés l’entreprise de Jack Ma vont rapidement pouvoir l’aider à combler ses quelques faiblesses à coups d’acquisitions.

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