Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information. Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numériqu...
Tribune libre. Pourquoi et comment les « Wearable Technologies » vont impacter le quotidien de l'entreprise
François Benhamou est Directeur Général de Novell France
Les Wearable Technologies sont de plus en plus nombreuses à déferler sur le marché. Se présentant comme des technologies dernier cri directement intégrées au sein des vêtements et objets que nous portons sur nous (par exemple les Google Glasses, les T-shirt ou encore chaussures connectées, etc.), les Wearable Technologies devraient également faire leur apparition dans le monde de l'entreprise.
Etant adoptées par un nombre croissant d'utilisateurs, les services informatiques vont devoir se pencher sur la valeur ajoutée apportée par ces nouveaux appareils à fort potentiel : plus ils sont utilisés au quotidien, plus leurs porteurs s'attendent à pouvoir y accéder dans la sphère professionnelle.
Ces dernières années, nous avons constaté que tous les appareils technologiques qui ont conquis le cœur et l'esprit du public, les Smartphones en premier, ont de facto trouvé leur place dans l'entreprise. L'inverse se vérifie également, tout appareil ne trouvant PAS sa place auprès des consommateurs, ne peut connaître le succès au sein de l'entreprise. Tel est le principe de ce qu'on appelle la « consumérisation de l'informatique » : c'est l'utilisateur final qui guide l'adoption d'une technologie au sein de l'organisation, et non la volonté des décideurs de l'entreprise.
Il est indéniable que le même principe va s'appliquer aux Wearable Technologies : si un consommateur y trouve un intérêt dans sa vie personnelle, il souhaitera l'importer dans sa vie professionnelle. Au final, ces nouveaux appareils technologiques que nous porterons sur nous accorderont davantage de liberté aux professionnels pour accomplir ce qu'ils doivent faire, améliorant par là-même occasion leur productivité. Il faut bien entendu tout de même se préparer à ce que ces technologies soient tout d'abord source de distraction ou de perturbation au sein du personnel, mais elles seront rapidement adoptées et évolueront pour répondre aux besoins de productivité des utilisateurs. A terme, les Wearable Technologies finiront par générer de nouveaux gains de productivité.
Comment l'entreprise doit se préparer, et profiter des Wearable Technologies ?
Les organisations se doivent de réfléchir à la gestion des parcs de « Wearable Devices » au même titre qu'elles l'ont fait pour les Smartphones et les tablettes ; définir une stratégie générale dès à présent permettra de gérer plus facilement l'introduction de ces technologies au sein de l'entreprise, plutôt que d'avoir à réinventer la roue à chaque irruption de nouvel appareil.
Une fois cette stratégie mise en place, il convient d'analyser les effets induits par ces technologies et d'imaginer comment elles pourraient profiter à l'entreprise. Il ne faut certes pas se laisser uniquement influencer par les pionniers collectionneurs de gadgets, mais se focaliser sur les bénéfices que l'apparition de ces appareils pourrait apporter dans le fonctionnement de l'entreprise, en allant plus loin que l'impression première qui bien souvent s'avère fortement restrictive. La véritable plus-value apportée par les smartphones ne fut pas de permettre au top management de consulter ses e-mails en déplacement, mais a résidé dans les applications que l'entreprise a su déployer pour améliorer la façon dont ses collaborateurs travaillent.
La question de la sécurité des données
En règle générale dès que de nouvelles technologies et appareils intègrent le monde de l'entreprise les organisations ignorent comment les gérer, en particulier concernant la confidentialité des données personnelles et la sécurité des données de l'entreprise. Mais ces dernières années les entreprises ont appris, notamment grâce au BYOD et autres tendances de consumérisation de l'IT, à gérer ces problématiques. Aussi, lorsque l'utilisation des Wearable Technologies se généralisera, les entreprises pourront se baser sur les stratégies déjà mises en place et n'auront plus qu'à déterminer un nouveau niveau de sophistication relatif à l'appartenance des données et à leur accès et leur utilisation. La gestion des Wearable Technologies s'intègrera naturellement dans les procédures mises en place précédemment pour les autres types de technologies et d'appareils mobiles.
Les services informatiques devront enfin évaluer les risques inhérents à chaque type de Wearable Technologies et mettre en place des politiques de sécurité et de formation pour y répondre.
Qui seront les premiers impactés ?
Les premiers secteurs impactés devraient être ceux utilisant une main-d'œuvre manuelle et où l'utilisation de données « légères » peut permettre de mieux travailler. Les services médicaux et les emplois de plein air en sont de parfaits exemples : on peut aisément imaginer un appareil activé par la voix qui donne des informations à un chirurgien en cours d'opération ou encore une smartwatch portée par un patient pour monitorer ses paramètres vitaux. Un autre exemple pourrait être un bracelet fournissant le détail d'un manuel d'instruction à un intervenant sur un chantier ou encore des données logistiques à un soldat sur le front.
Les services de santé utilisent déjà ce genre d'appareils pour suivre le rythme cardiaque, la pression artérielle et d'autres données physiologiques d'un patient, et cette tendance ne fait que s'amorcer. Le diagnostic du patient, l'entrée de données sur sa santé ou la mise à jour de son dossier par un praticien devraient se généraliser rapidement. Le secteur de la vente au détail devrait suivre, et permettre par exemple à un client de se guider dans le magasin pour y trouver un produit particulier et de passer à la caisse en totale autonomie sans besoin d'aucune intervention humaine. Les Wearable Technologies devraient rapidement et facilement trouver leur place dans l'amélioration de l'expérience client et ainsi, engendrer une croissance des ventes.
Il est encore bien trop tôt pour imaginer quel type de Wearable Technology s'imposera sur le long terme, et celle qui percera dans le domaine professionnel n'est peut-être pas encore apparue sur le marché. Toutefois, on peut considérer que l'appareil qui permettra à l'utilisateur de faire le plus de choses sera certainement le plus rapidement adopté, dans la sphère personnelle autant que professionnelle, simplement parce qu'il apportera la plus grande valeur ajoutée potentielle. Les appareils trop spécialisés seront limités à ce qu'ils savent faire, et leur spectre de déploiement sera par conséquent restreint. Le potentiel professionnel des Wearable Technologies se trouve vraisemblablement dans leurs aptitudes collaboratives et multitâches, et les appareils à utilisation limitée ne trouveront pas leur place sur ce marché.
Il est indéniable que les Wearable Technologies auront un impact sur le quotidien de l'entreprise, et un impact positif. Les données sont au cœur de l'entreprise : permettre d'y accéder plus facilement et plus rapidement, c'est ouvrir la voie à de nouveaux gains de productivité. La véritable question reste encore de savoir quel type de technologie s'imposera, et quand.