Par Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...
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Barcelone, smart city modèle |
La XVe édition de La Mêlée numérique, le grand rendez-vous high-tech du Grand Sud, s'est ouverte hier au centre de congrès Diagora-Labège, près de Toulouse. Accessible pour la première fois au grand public, elle devrait attirer plus de 5000 visiteurs.
Portée par l’association La Mêlée, qui fédère plus de 500 acteurs du numérique, cette XVe Mêlée va continuer à explorer toutes les possibilités offertes à l’homo numericus, cette belle appellation qui résume combien le numérique irrigue tous les secteurs socio-économiques. Avec pour thème "Think, Shake & Do !", la manifestation – marrainée par Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au Numérique – s’articule autour de trois grands thèmes : Future@City et Hack the city sur les villes intelligentes ; Life & Co sur l’impact du numérique sur nos modes de vie ; enfin Businness & Work sur les nouveaux business models.
400 conférenciers, 150 exposants, 400 rendez-vous, 70 ateliers et conférences, 110 démonstrations : l'échange d'expériences est primordial, entre spécialistes, entre start-ups entre elles ou avec de grands comptes.
A côté des stands se déroulent tables-rondes et conférences sur des thèmes très pratiques ou plus prospectivistes. A cet égard, la conférence "Smart City : où en est-on ?" était sans doute LA conférence qu'il ne fallait pas rater. Car c'est bien au coeur de la ville, où vivent 54% de l'humanité (66% en 2050 selon l'ONU) que se déploient tout à la fois l'innovation et les nouveaux modèles de société de demain.
L'innovation : le chaos créatif
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Francis Pisani |
Le périple qu'il a entrepris permet à Francis Pisani de dégager quatre types d'entrepreneurs : affaires, social, intrapreneur (un salarié à qui l'on donne du temps pour mener des projets en interne), et activité. Et quatre types d'innovations : produits ou services, procédés, commercialisation, organisation.
Pour Francis Pisani, le maître mot de l'innovation, c'est la sérendipité, c'est-à-dire la capacité à découvrir par hasard des sujets connexes à celui sur lequel on travaille. Cette capillarité est primordiale. Et tant pis si on échoue. "Il faut récompenser l'échec", assure Francis Pisani qui rappelle que "l'innovation, c'est le chaos".
La smart city : repenser la ville au-delà de la technologie
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Carlos Moreno |
Pour autant, la technologie est bien présente dans ces villes smart, notamment pour tout ce qui concerne l'énergie et sa gestion. Jean Paoletti, directeur régional ERDF Midi-Pyrénées Sud, a d'ailleurs rappelé que le projet So Grid porté par ERDF serait testé en première mondiale à Toulouse dans quelques mois.
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So Grid sera expérimenté en première mondiale à Toulouse |
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Sylvie Faucheux |
Pour construire ces smart cities moins énergivores, plus citoyennes, plus respectueuses de l'environnement, plus agréables à vivre y a-t-il un modèle à suivre ? Assurément non répondent les quatre experts. "Il n'y a pas un modèle de smart city mais autant de modèles que de villes", assure Carlos Moreno, imageant son propos avec une parabole du chat de Schrödinger : "On ne cherche pas un chat noir dans un pièce noire... surtout s'il n'y a pas de chat !"
Chaque ville est différente et développe ses outils numériques en fonction de son histoire. Cela va de "l'acupuncture" au Brésil pour reprendre l'expression de Francis Pisani, à de grands projets structurants en passant par des projets agricoles très low tech. "La smart city, c'est une philosophie à l'échelle d'une ville, d'un quartier, d'un bâtiment", explique Francis Pisani.
Une philosophie qui attire les géants du numérique. IBM, Huawei, etc. ont développé de nombreuses technologies qu'ils vendent aux villes. "Mais la technologie ne doit être qu'un moyen et pas une fin" estime Carlos Moreno. Pour le spécialiste, le plus important pour les villes qui veulent devenir smart, ce n'est pas de se doter des dernières - et coûteuses - technologies mais bien d'avoir une vraie stratégie. Une stratégie qu'il faut bâtir sur le long terme, comme l'a fait Barcelone qui recueille aujourd'hui les fruits de décisions prises il y plus de dix ans.