Par Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...
La lutte contre le terrorisme passe aussi par la recherche scientifique. Cette conviction s'est exprimée dès après les attentats du 13-Novembre lorsqu'Alain Fuchs, président du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), a appelé les scientifiques à faire des propositions pour offrir «sinon des solutions, du moins de nouvelles voies d'analyse et d'action».
Projet «Captodor»
La communauté académique s'est alors massivement mobilisée et a transmis 268 propositions dont 202 projets de recherche. Le CNRS en a d'ores et déjà retenu 53, soit 26,2 % et parmi ces projets, l'un, particulièrement innovant, est porté par un laboratoire de chimie toulousain. Le laboratoire des interactions moléculaires et de la réactivité chimique et photochimique (IMRCP), unité mixte de recherche dépendant de l'Université Toulouse III-Paul-Sabatier, a, en effet, été retenu pour son projet officiellement intitulé «Captodor : développement et mise en perspective dans le champ criminologique d'un nouvel outil biométrique à base d'organogel poreux pour la capture d'odeurs corporelles ou l'analyse de résidus d'explosifs».
Une empreinte olfactive
Concrètement, «le projet vise à développer un outil pour l'analyse des odeurs corporelles ou les résidus d'explosifs ou toute substance volatile pour l'identification d'un suspect», précise la Société chimique de France «A chaque individu correspondrait une empreinte olfactive unique, faite d'un mélange de divers composés volatils comme des alcools, des esters, des cétones, des aldéhydes, etc. Grâce à un spectromètre de masse faisant office de nez électronique, puis à des analyses statistiques, cette signature pourrait être détectée sur le lieu d'un attentat.»
Ainsi, après l'empreinte digitale ou la trace ADN, les enquêteurs pourraient disposer d'un nouveau paramètre. Une vraie révolution.
Le projet toulousain, porté par Émile Pérez, directeur de recherche, et Alexandra Ter-Halle, chargée de recherches au sein de l'équipe SMODD du laboratoire, se construit en collaboration avec les services de police et de gendarmerie afin de valider la faisabilité d'un tel process d'ici la fin de l'année.
Un autre projet toulousain
L'Université fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées avait déposé 10 dossiers après l'appel «Attentats recherche» . Trois ont été retenus. Outre le projet Captodor, le comité national a retenu «L'action publique antiterroriste (APAT) : organisation, conduite et réflexivité dans un pays exposé». Ce projet conduit par Jérôme Ferret, MSH Toulouse, avec l'école des Ponts et un réseau international, va interroger les réponses des acteurs publics à la menace terroriste pour l'améliorer.