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Web immersif : et si nous ressentions Internet ?

Par  Ahmed Azough , Pôle Léonard de Vinci Si, aujourd’hui, nous sommes habitués à surfer sur Internet, partie émergée d’un énorme iceberg de données interconnectées, les évolutions technologiques récentes devraient bientôt nous permettre de nous immerger dans cet océan bouillonnant de big data. L’immersion vise à procurer à l’utilisateur un sentiment de présence en utilisant des technologies de captation et restitution sensorielle : l’utilisateur se sent transporté dans l’environnement digital créé par des technologies numériques, à tel point qu’ il ressent ces objets numériques virtuels comme faisant partie de sa réalité . De leur côté, les systèmes numériques détectent et interprètent de mieux en mieux les comportements et les émotions de leurs interlocuteurs , à tel point que l’humain a l’impression que ce système est conscient de sa présence et interagit volontairement. Les films Matrix et plus récemment Ready Player One reflètent bien cette idée : s’interposer entre

Capter les odeurs pour lutter contre le terrorisme


La lutte contre le terrorisme passe aussi par la recherche scientifique. Cette conviction s'est exprimée dès après les attentats du 13-Novembre lorsqu'Alain Fuchs, président du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), a appelé les scientifiques à faire des propositions pour offrir «sinon des solutions, du moins de nouvelles voies d'analyse et d'action».

Projet «Captodor»

La communauté académique s'est alors massivement mobilisée et a transmis 268 propositions dont 202 projets de recherche. Le CNRS en a d'ores et déjà retenu 53, soit 26,2 % et parmi ces projets, l'un, particulièrement innovant, est porté par un laboratoire de chimie toulousain. Le laboratoire des interactions moléculaires et de la réactivité chimique et photochimique (IMRCP), unité mixte de recherche dépendant de l'Université Toulouse III-Paul-Sabatier, a, en effet, été retenu pour son projet officiellement intitulé «Captodor : développement et mise en perspective dans le champ criminologique d'un nouvel outil biométrique à base d'organogel poreux pour la capture d'odeurs corporelles ou l'analyse de résidus d'explosifs».

Une empreinte olfactive

Concrètement, «le projet vise à développer un outil pour l'analyse des odeurs corporelles ou les résidus d'explosifs ou toute substance volatile pour l'identification d'un suspect», précise la Société chimique de France «A chaque individu correspondrait une empreinte olfactive unique, faite d'un mélange de divers composés volatils comme des alcools, des esters, des cétones, des aldéhydes, etc. Grâce à un spectromètre de masse faisant office de nez électronique, puis à des analyses statistiques, cette signature pourrait être détectée sur le lieu d'un attentat.»

Ainsi, après l'empreinte digitale ou la trace ADN, les enquêteurs pourraient disposer d'un nouveau paramètre. Une vraie révolution.

Le projet toulousain, porté par Émile Pérez, directeur de recherche, et Alexandra Ter-Halle, chargée de recherches au sein de l'équipe SMODD du laboratoire, se construit en collaboration avec les services de police et de gendarmerie afin de valider la faisabilité d'un tel process d'ici la fin de l'année.

Un autre projet toulousain
L'Université fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées avait déposé 10 dossiers après l'appel «Attentats recherche» . Trois ont été retenus. Outre le projet Captodor, le comité national a retenu «L'action publique antiterroriste (APAT) : organisation, conduite et réflexivité dans un pays exposé». Ce projet conduit par Jérôme Ferret, MSH Toulouse, avec l'école des Ponts et un réseau international, va interroger les réponses des acteurs publics à la menace terroriste pour l'améliorer.

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