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L’IA au travail : un gain de confort qui pourrait vous coûter cher

Par  Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...

Numérique : le Digiworld de Montpellier veut rétablir la confiance



La 38e édition du Digiworld Summit, grand rendez-vous international du numérique, s'est ouvert ce mercredi 16 novembre au Corum de Montpellier devant un millier de participants et des experts de premier plan venus du monde entier. Cette année, le thème choisi est particulièrement en phase avec l'actualité puisqu'il s'agit de la confiance dans l'économie numérique ; et plus exactement de la confiance qui doit exister entre les utilisateurs-internautes et les sociétés privées ou les autorités publiques.

Entre les récentes cyberattaques contre Yahoo, la mise en oeuvre en catimini du fichier TES en France, les suites des révélations d'Edward Snowden, les échanges Whatsapp-Facebook, ou encore la bataille entre l'Europe et les Etats-Unis pour la préservation des données personnelles, les sujets d'inquiétude ne manquent pas pour les internautes qui, légitimement, veulent savoir ce que l'on fait de leurs données.

Ce mercredi, un consensus est apparu entre tous les intervenants, grands chefs d'entreprises numériques ou des télécoms, industriels ou représentants d'organismes de protection de la vie privée : l'écosystème numérique n'est pérenne et ne peut grandir que si les utilisateurs ont confiance dans les matériels et services qu'ils utilisent. Le sujet, sensible, a passionné bien au-delà du cercle des spécialistes puisque le Digiworld était ce matin le 3e sujet le plus discuté sur Twitter France !

Au fil des intervenants, des pistes de travail se sont dessinées comme la volonté de responsabiliser les internautes (en leur imposant de choisir des mots de passe complexes), de leur donner un meilleur accès aux données qu'ils confient aux sociétés du net, d'offrir plus de transparence dans l'utilisaton de ces données, ce big data qui ambitionne d'améliorer la vie quotidienne.

Respecter les données de la vie privée

"La protection de la vie privée peut changer la donne du marché. Il faut remettre le consommateur au centre. La vie privée doit être prise au sérieux par les entreprises" a plaidé Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Et de mentionner le poste d'officier de la vie privée, prévu dans le règlement européen sur la protection des données, et qui devrait se généraliser dans les entreprises high-tech.

Du côté des géants du net, justement, on est bien conscient que la protection des données est un enjeu capital pour lequel les consommateurs sont d'ailleurs prêts à payer. Marc Mosse, Senior Director EU Government Affairs chez Microsoft Europe, a ainsi indiqué que Microsoft avait récemment refusé de communiquer au gouvernement américain des données d'un de ses clients stockées en Irlande ; un refus validé par les tribunaux. Une première que l'on retrouve aussi chez des acteurs comme Apple.

Du côté du matériel, l'intervention de la française Anne Bouverot, PDG de Safran Identity & Security, a été particulièrement remarquée. Si elle a plaidé pour les nouvelles formes d'authentification que développe Safran pour remplacer les mots de passe (reconnaissance d'empreintes digitales, de l'iris ou du visage en 3D), Anne Bouverot a surtout insisté sur l'importance de voir ses données biométriques sensibles stockées au plus près de l'utilisateur (c'est-à-dire sur une puce dans ses documents d'identité) et non pas dans de vastes bases de données centralisées... Soit le dispositif totalement inverse qu'a choisi le gouvernement pour créer son mégafichier TES au coeur d'une polémique...

Les arguments de Mme Bouverot, et de la majorité des acteurs du numérique présents, devraient aller au coeur d'Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat au Numérique qui doit intervenir au Digiworld ce jeudi.



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