Par Arnaud Marquant, directeur des opérations KB Crawl SAS À l'aube d'une nouvelle ère numérique, la Journée mondiale de la sauvegarde des données, célébrée le 31 mars, nous offre un moment de réflexion critique sur notre rapport aux données. Dans une époque marquée par une digitalisation accrue, la sauvegarde des données se positionne au cœur des débats sur la sécurité, la conformité et la continuité des activités. De bonnes pratiques de sauvegarde essentielles La sauvegarde des données commence par des gestes simples mais cruciaux d'hygiène numérique, préconisés par des institutions telles que l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) en France. Ces mesures de base incluent la réalisation de copies de sauvegarde régulières, la mise à jour des systèmes et des applications, ainsi que la sensibilisation à la cybersécurité. Le renforcement du cadre juridique autour de la gestion des données personnelles, comme le Règlement général sur la pro
Une semaine après le lancement à Toulouse du robot Pyrene, premier du genre à utiliser des outils, le Parlement européen a abordé mercredi et hier la question de la robotique, non pas sous l'angle de la prouesse scientifique et technologique mais à l'aune des questions éthiques et juridiques que soulèvent les robots et plus globalement l'intelligence artificielle. Ce n'est pas la première fois que de telles questions se posent.
Les trois règles d'Asimov
En 1940 déjà, Isaac Asimov proposait trois lois robotiques qui ont fait référence : «Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger ; un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi ; enfin, un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.». Mais depuis, les progrès spectaculaires de l'intelligence artificielle (dernièrement deux ordinateurs ont pu communiquer entre eux dans un langage indéchiffrable !) inquiètent jusqu'aux scientifiques eux-mêmes. Le célèbre astrophysicien Stephen Hawking estimait en janvier que «l'intelligence artificielle pourrait mettre fin à l'humanité»…
Dès lors la réflexion européenne, une première dans le monde pour un Parlement, trouve tout son sens. Par 396 voix pour, 123 contre et 85 abstentions, les eurodéputés ont adopté le rapport présenté par la Luxembourgeoise Mady Delvaux, demandant désormais à la Commission européenne de présenter une proposition de directive sur des règles de droit civil pour la robotique en s'inspirant des nombreuses propositions contenues dans ce rapport comme la reconnaissance d'une personnalité juridique propre ou la création d'une agence européenne pour la robotique.
Porter les valeurs humanistes de l'Europe
Cette volonté de légiférer sur les robots ne fait toutefois pas l'unanimité. Certains, comme Bruno Bonnell, président de Syrobo, syndicat français de la robotique de services, craignent que des réglementations trop complexes ne freinent le développement d'un secteur en plein boom. Selon la Fédération internationale de la robotique, les ventes de robots ont, en effet, augmenté en moyenne de 17 % par an entre 2010 et 2014, et même 29 % au niveau mondial rien qu'en 2014.
Mais pour l'eurodéputée radicale Virginie Rozière, au contraire, la robotique ne peut pas concerner que les industriels et les scientifiques : un contrôle démocratique des citoyens est indispensable. "Plusieurs pays réfléchissent à un encadrement des robots, des algorithmes, donc c'est le moment de lancer le débat pour qu'en Europe on puisse avoir un cadre qui soit le reflet de nos valeurs humanistes et qui ne se limite pas à des questions techniques ou économiques", explique à La Dépêche l'eurodéputée, qui se félicite que le rapport balaye un champ très large allant de la responsabilité juridique des robots jusqu'au transhumanisme en passant par la protection des données personnelles.
"Alors que les algorithmes influencent de plus en plus des décisions qui impactent notre vie quotidienne, leur fonctionnement doit être transparent afin de pouvoir exercer un contrôle démocratique sur la façon dont s’opèrent les choix des machines. Démocratiser les technologies, oui, mais cela ne signifie pas seulement les offrir au plus grand nombre : cela implique que tous les citoyens déterminent leur rôle et leur place dans notre vie sociale. C’est mettre les robots et les algorithmes au service de la société dans son ensemble et non au service d’un comité des forges 2.0 !", estime Virginie Rozière.
Reste à savoir d'une part si la Commission européenne, réputée frileuse, va traduire concrètement le rapport très volontariste voté hier ; et d'autre part quel poids auront ces propositions alors qu'aux États-Unis, plus de 2 300 experts en intelligence artificielle, ont récemment été réunis par l'association Future of Life Institute pour élaborer 23 principes éthiques. Pour l'Europe, la bataille éthique et robotique apparaît plus que jamais comme un enjeu de société majeur.