Les téléphones permettent de communiquer avec des personnes qui ne parlent pas notre langue et dont nous ne parlons pas la langue. Maxx-Studio / Shutterstock Par Pascual Pérez-Paredes , Universidad de Murcia Est-il encore utile d’apprendre des langues étrangères quand on dispose de smartphones équipés de traducteurs automatiques ? Si cette hypothèse inquiète, il semblerait que l’intelligence artificielle ouvre aussi de nouvelles pistes pour s’initier à différentes langues. En 2024, la société Open AI , spécialisée dans l’intelligence artificielle, a présenté GPT4-o, un nouveau grand modèle de langage capable de « raisonner » et d’interagir avec du texte, des images et des sons. Dans l’une des vidéos diffusées après ce lancement, on voit deux personnes sur leur téléphone portable qui demandent à GPT4-o de les écouter et de traduire leurs échanges de l’anglais à l’espagnol ou de l’espagnol à l’anglais, de sorte que
Le télétravail, qui peine à décoller en France, est en tout cas au coeur du débat du fonctionnement des entreprises. 17% des actifs français sont des télétravailleurs, contre 50% en Suède par exemple.
Et les Français restent partagés sur la possibilité de pouvoir travailler depuis chez soi.
Fin 2016, une étude de Ranstad montrait que 64% des salariés y sont favorables. Dans le détail, 17% souhaitent télétravailler un nombre de jours fixe par semaine, 35% télétravailler occasionnellement, en moyenne 2,5 jours par semaine, et 12% seulement le faire chaque jour ouvrable. L'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, lorsqu'il était candidat de la primaire de gauche, proposait d'ailleurs d'arriver à 20% de télétravailleurs en France, notamment pour revivifier les campagnes.
A contrario, selon un sondage YouGov paru en janvier. 48% des Français indiquaient ne pas être du tout intéressés à l'idée de travailler distance, 30% l'envisager à temps partiel seulement, et une minorité (22%) à vraiment adhérer à l'idée pour à un temps plein à domicile.
Du télétravail aux tiers-lieux
C'est que le télétravail n'a pas que des avantages. Non seulement il ne peut concerner que certaines professions, mais il suscite aussi des difficultés : comment concilier vie personnelle et professionnelle quand les deux se passent au même endroit ; comment continuer à entretenir des relations sociales avec des collègues qu'on ne peut croiser à la machine à café ? comment discuter ensemble de nouvelles idées de façon impromptue ou informelle ?
Même les géants d'internet de la Silicon Valley, qu'on ne peut taxer de technophobie, ont compris ces écueils et en 2013, la PDG de Yahoo! Marisa Meyer, avait demandé à ses employés télétravailleurs de revenir au bureau.
Entre le classique travail en entreprise et le télétravail à domicile existe pourtant une troisième voie : les tiers lieux.
Théorisé dans les années 1980 par Ray Oldenburg, professeur de sociologie urbaine à l’université de Pensacola en Floride, dans son livre The Great, Good Place, le tiers lieux peut être une bibliothèque, un café, un jardin, mais aussi un bureau. Le concept initial a largement évolué, notamment sous la poussée des usages du numérique et de la culture open source et startup.
Depuis plusieurs mois ces tiers lieux montent clairement en puissance, notamment via des espaces de coworking. Selon le site NeoNomade, il existe en France 1429 tiers lieux. Un décompte qui mêle télécentres, centres d'affaires, et espaces de coworking, plus conviviaux. Ces derniers son en plein boom, qu'ils soient pilotés par des sociétés commerciales locales ou mondiales comme WeWork, ou encore par de associations. Surtout, le phénomène ne touche pas que Paris ou les grandes villes ; il essaime dans toutes les régions, à Toulouse, à Montpellier et même dans des villages comme à Sérignac-sur-Garonne.
C'est dans ce contexte que la Commission « Télétravail & Espaces collaboratifs » de l’association La Mêlée, qui fédère les acteurs du numérique en Occitanie, a sollicité une multitude d’acteurs pour élaborer une contribution collective avec 53 cosignataires, dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « tiers-lieux » lancé par la Région Occitanie fin 2016.
"De ce travail collectif a émergé une liste exhaustive des besoins et attentes permettant de nourrir au mieux la Région dans ses réflexions. Les principaux axes identifiés abordent tout d’abord l’accompagnement, la pérennisation et le développement des structures existantes (115 à ce jour) avec notamment l’aide à l’équipement des tiers-lieux, le soutien financier, l’optimisation des charges via des achats groupés ou encore la diversification des cibles potentielles. Le soutien et l’accompagnement à la création de nouvelles structures constituent un autre besoin, mettant en exergue des actions telles que l’aide à la réalisation d’études d’opportunité et de faisabilité notamment en milieu rural et zones périurbaines, mais aussi à l’émergence des tiers-lieux itinérants et/ou éphémères", explique l'association qui fédère les acteurs du numérique en Occitanie.
Créer un réseau régional en Occitanie
"L’ambition de porter la création d'un réseau régional des tiers-lieux. Ce réseau, tel qu’imaginé par la Commission et par les nombreux contributeurs, a pour ambition de dynamiser les pratiques liées à l’économie numérique sur les territoires et de promouvoir les nouvelles formes de travail pour les entreprises et les collectivités de l’ensemble de la région Occitanie", explique l'association.