Par Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...
A l'occasion du 10e concours d'éloquence de la Fondation Groupe La Dépêche dont elle était la marraine, j'ai interrogé Nicole Belloubet, ministre de la Justice sur le futur projet de loi de lutte contre les fake news. La journée pour un internet sans crainte (Safer Internet Day), visant à promouvoir un usage plus sûr du Web pour les enfants et les jeunes aura d'ailleurs pour thème mardi 6 février les fausses informations et les "fake news" pour lesquelles le gouvernement s'oriente vers une procédure de référé judiciaire pour suspendre rapidement la diffusion des "fausses nouvelles."
Vous préparez, à la demande du président Macron, un projet de loi pour lutter contre les fake news en période électorale. Ces fake news, qui sont amplifiées par les réseaux sociaux, menacent-elles réellement notre démocratie ?
Le gouvernement prépare effectivement un texte sur cette question. La Chancellerie y travaille avec le ministère de la Culture. Ces fake news peuvent réellement menacer notre démocratie. On a pu mesurer leur effet sur la campagne présidentielle américaine. Les citoyens doivent faire des choix politiques éclairés. C'est l'idéal des Lumières et finalement l'idéal français. Ils doivent être mis en situation de ne pouvoir être ni influencés, ni manipulés.
Comprenez-vous ceux qui sont inquiets de savoir à qui reviendra la responsabilité d'établir ce qui est une information valable et ce qui relève de la fake news ?
Le gouvernement prend naturellement en considération ces préoccupations. Il s'agit pour nous de construire une loi sur la fiabilité de l'info en adaptant la loi de 1881 à la situation actuelle, de lutter contre la viralité des fausses infos notamment en prenant appui sur le juge. Nous travaillons à un texte équilibré qui apportera toutes les garanties nécessaires. Le Parlement en sera saisi et le débat sur ce texte sera tenu publiquement.
Vous qui avez été professeure des universités, rectrice de l'Académie de Toulouse, mais aussi maire-adjointe et vice-présidente de région, l'école doit-elle aussi évoluer pour mieux former les élèves, citoyens de demain, à détecter les fake news et exercer leur esprit critique ?
Vous avez raison. L'enjeu est bien l'esprit critique. Pour reprendre votre première interrogation l'esprit critique, est une des conditions de réalisation de la République. Mon collègue, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, partage naturellement cette préoccupation. La construction de l'esprit critique passe par la capacité à maîtriser les techniques modernes – ce qui est le cas aujourd'hui pour tous les enfants –, mais aussi à en décrypter les enjeux, les pièges et les opportunités. Les humanités ont évidemment un rôle crucial à jouer.