Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Sécurité de l’IoT : comment résoudre ce casse-tête ?

iot


Par Christophe da Fonseca, Sales Development Manager France chez Paessler AG

D’après les prévisions, il y aura plus de 75 milliards d’objets connectés en activité d’ici 2025, soit plus du triple par rapport à aujourd’hui. L’impact de l’IoT (Internet des Objets) dans nos vies et dans les entreprises s’annonce donc majeur, d'où l’importance primordiale de sécuriser les appareils et les flux de données qu’ils génèrent.

Les appareils connectés, et communiquant entre eux, prennent une place de plus en plus importante dans nos vies, qu’il s’agisse des lumières que l’on peut allumer avec son smartphone, des imprimantes qui commandent elles-mêmes un nouveau toner à remplacer ou encore des assistants virtuels qui activent la radio sur commande vocale. Ces derniers, qu’ils se nomment Siri, Alexa ou Google Home, font entrer les réseaux au cœur du quotidien des utilisateurs.

Comme pour la plupart des développements technologiques, l’impact de l’Internet of Things (IoT) suscite donc des inquiétudes, et à juste titre. S’incrustant chez nous, au travail et dans tous les autres aspects de notre vie, les appareils ont de plus en plus accès à nos informations les plus personnelles et les plus sensibles, dont des identifiants de connexion et des mots de passe.

L’IoT comporte également des risques pour les entreprises qui peuvent s’avérer encore plus graves que dans la sphère privée. En partageant des données sensibles avec des fournisseurs de services, comment en effet en garder le contrôle ? Des défaillances de sécurité amenant à des interruptions de processus opérationnels coûteront non seulement beaucoup d’argent, mais éroderont également la confiance des clients. Dans certains cas extrêmes, la survie même de l’entreprise peut être en jeu. Cela est d’autant plus vrai pour le secteur de l’industrie ayant recours à l’IIoT (Internet des Objets Industriel).

L’IT et les objets physiques : deux mondes se rencontrent


Des équipements IoT qui inspirent un sentiment élevé de sécurité restent encore de grandes exceptions Le problème n’est cependant pas spécifique à l’IoT dans la course à l’évolution technologique. Par exemple, l’airbag n’est apparu dans les voitures que lorsque celles-ci ont atteint un certain degré de maturité, et l’on pouvait tout de même compter sur elles pour rouler avant cela. Néanmoins, les erreurs commises peuvent avoir des conséquences fatales à ce niveau de maturité, et les premières heures de l’histoire des technologies sont pleines de catastrophes. De plus, comparativement à l’ancien monde analogique, un désastre IT peut aujourd’hui être beaucoup plus grave, à l’heure où tout est devenu connecté.

Dans le cas de l’Internet des Objets, il existe un problème fondamental : l’IoT unit deux domaines auparavant distincts, avec d’un côté l’IT en constante évolution et de l’autre des appareils et des objets industriels classiques. Au cours des dernières décennies, des processus fondamentalement différents se sont ainsi mis en place dans chacun des deux domaines. Un ordinateur portable vieux de 6 ans ou un iPhone âgé de 4 ans sont considérés dans le monde IT comme des modèles obsolètes qui doivent être remplacés le plus rapidement possible. En revanche, des composants industriels peuvent durer 20 à 25 ans.

Et l’obsolescence de l’IoT est encore plus forte pour le moment. Par exemple, le système de communication installé dans une turbine contrôlée par l’IoT sera obsolète bien avant que le système IT lui-même doivent être remplacé, et il paraît peu probable que des mises à jour soient proposées pendant toute la durée de sa vie opérationnelle. Et personne ne peut garantir que l'algorithme de chiffrement mis en œuvre dans une machine contrôlée par l'IoT sera toujours sécurisé dans 10 ou 20 ans. On peut en effet supposer que les principes de bases de la sécurité IoT auront changé d’ici là. Dès lors, comment faire face à cette situation problématique ?

Le facteur humain en question


Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là, car le facteur humain vient s’y ajouter. Les collaborateurs impliqués dans l’installation, la maintenance et le contrôle des systèmes IoT dans les environnements industriels et commerciaux ne sont généralement pas des experts IT. En cas de défaillance d’une installation industrielle, il sera naturel pour un technicien de se focaliser sur sa technologie spécifique et en se basant sur sa formation et son expérience. Il recherchera donc un défaut des équipements sans soupçonner une cyber-attaque de l’installation. En cas de coupure de courant dans une grande entreprise, aucun gestionnaire de bâtiment ne songera à une éventuelle attaque de hackers.

Alors, par où commencer ? Comment les collaborateurs concernés peuvent-ils être formés de manière complète ? Doivent-ils suivre des cours de formation industrielle classique auxquels on ajoute des modules IT ? Ou faut-il permettre aux experts IT et aux administrateurs systèmes d’être formés à l’avance en fonction des besoins de l’industrie ?

Il n’est ainsi pas difficile d’imaginer des scénarios catastrophes, d’autant plus que l’IoT s’impose également dans des infrastructures très sensibles, comme dans le secteur de la santé ou de l’énergie. On estime que près d’un tiers de toutes les machines dans l’industrie sont désormais « intelligentes », avec a priori la capacité de communiquer. Il s’agit donc non seulement de veiller à ce que les machines soient sécurisées, mais aussi à ce que les humains disposent d’un niveau de conscience et de compétence suffisant au sujet des capacités des machines, afin d’évaluer correctement les risques liés à la sécurité.

L’IoT est une porte d’entrée pour de nombreuses menaces


L’IoT connecte des systèmes techniques (de production) et parfois aussi des pièces mécaniques/électroniques ou même des matières premières, avec le Web, via des interfaces de communication normalisées. Cela ouvre la possibilité de superviser et de contrôler les appareils et les flux pour les utilisateurs autorisés, mais aussi d’offrir un accès à des personnes malveillantes si le système IoT est mal sécurisé.

Ces dernières peuvent ainsi collecter des informations sur les systèmes, en prendre le contrôle et pourquoi pas déclencher des dysfonctionnements. Dans certains cas, les cyber-criminels ont juste besoin d’avoir accès à un mot de passe pour y parvenir, ce qui est plutôt facile. On peut dès lors envisager des scénarios de menace de type espionnage industriel, dans lesquels les hackers deviennent des instruments contre les concurrents de leurs donneurs d’ordre.

Beaucoup de questions se posent, mais peu de réponses émergent pour le moment, car il est difficile de progresser dans ce domaine encore très jeune et de convaincre avec des propositions réalisables. Il n’existe effectivement que très peu de zones de tests empiriques actuellement. En attendant une plus grande maturité technologique de l’IoT, avoir recours à la supervision permet d’obtenir une visibilité complète de l’ensemble du réseau, ce qui peut fortement contribuer à sa sécurité.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...