Accéder au contenu principal

Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

Les consommateurs sévères avec les entreprises qui se font pirater leurs données


Ping Identity, spécialiste dans le domaine de la gestion intelligente des identités, vient de publier son enquête consommateurs 2019 intitulée "Trust and Accountability in the Era of Breaches and Data Misuse". Les résultats mettent en évidence la récente multiplication des vols de données et des cyberattaques sur une grande échelle impactant ainsi le comportement des consommateurs et leurs relations avec les fournisseurs de services à travers le monde.

Dans le cadre de cette enquête, Ping Identity a interrogé, l'été dernier, un échantillon représentatif de 4000 personnes aux États-Unis, en Australie, au Royaume Uni, en France et en Allemagne.

La protection des données est une préoccupation croissante pour les consommateurs dans le monde entier. Prêt de la moitié (49% au global et 46% en France) des personnes interrogées dans l’enquête ont déclaré être plus concernés par la protection de leurs données personnelles qu’il y a un an. À noter que les pourcentages sont plus faibles en Europe que dans les autres pays concernés (60% aux États-Unis par exemple) ce qui peut s’expliquer par la mise en vigueur du règlement européen RGPD.

ping_identity

ping_identity


Ce résultat est corrélé à un large manque de confiance des consommateurs à travers le monde envers la capacité des marques à protéger les informations personnelles qu’elles détiennent.

●      La sécurité des données personnelles est en tête des dangers liés au numérique. Lorsqu’on demande aux consommateurs quel est pour eux le principal danger lié au numérique au cours des 12 prochains mois, les cinq pays interrogés classent en premier la sécurité des données personnelles (37% pour la France) suivie d’assez loin par la cybersécurité (27%) puis la vidéo surveillance (15%). A noter que la vidéo surveillance est une préoccupation majeure pour les allemands, qui la classent en premier pour 23% d’entre eux, quasiment à égalité avec la cybersécurité (24%), soit dix points au-dessus de la moyenne des autres pays.

●      Un piratage de données peut nuire à l’activité d’une marque. La grande majorité des personnes interrogées (81%en global et 78% en France) stopperaient toute relation avec une marque en ligne à la suite d’un piratage de données. A noter que les allemands sont les plus sévères à cet égard, avec un chiffre de 87%. Également, seuls 14% des répondants en global (20% en France) accepteraient de s’inscrire et d’utiliser un service en ligne récemment victime d’un piratage de données.

●      Les consommateurs attendent des entreprises qu’elles protègent leurs données. L’opinion de 63% des consommateurs interrogés en moyenne dans les cinq pays (62% en France) est qu’une entreprise est responsable en toutes circonstances de la protection de leurs données. Ceci inclut lorsque des utilisateurs sont victimes d’attaques de ‘phishing’ ou utilisent une connexion Wi-Fi non cryptée, même si l’entreprise dispose de peu de moyens pour éviter de telles attaques.

●      Le partage de leurs données personnelles est un problème pour les consommateurs. Plus de la moitié des personnes interrogées (55% en global et 52% en France) déclarent qu’une marque qui partage leurs données personnelles sans leur permission est susceptible de les détourner de l’utilisation de ses produits, encore plus que s’ils apprennent que la marque a subi un piratage de données (27% en global et 26% en France).

●      Les plates-formes de réseaux sociaux n’inspirent pas confiance. Les réseaux sociaux sont le secteur d’activité qui inspirent le moins confiance, avec seulement 28% des personnes interrogées en moyenne (35% en France) qui déclarent être confiants ou très confiants dans la capacité de ces plates-formes à protéger leurs données personnelles. A noter qu’en France, les sites de Retail ne font guère mieux, avec 37%. A l’inverse, les sites dédiés à la santé récoltent un indice de confiance de 70%, suivis par les sites de services financiers (67%).

“Le doute n’est plus permis, les entreprises risquent de perdre des clients et de dégrader la réputation de leurs marques si elles ne mettent pas en place une protection de leurs données efficace et transparente,” a déclaré Richard Bird, chief customer information officer, Ping Identity. “Avec un large pourcentage des consommateurs qui estiment que les entreprises sont seules responsables de la protection de leurs données, les organisations qui offrent à leurs clients des expériences pratiques et sécurisées via une plate-forme de gestion des identités détiennent un avantage concurrentiel, et celles qui ne le font pas sont clairement en danger.”


Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

La fin des cookies tiers ne répond pas au besoin de contrôle des internautes sur leurs données

Pour le moment, la plupart des solutions alternatives aux cookies privilégient l’objectif commercial aux dépens des attentes des internautes. Piqsels , CC BY-SA Par  Carlos Raúl Sánchez Sánchez , Montpellier Business School – UGEI ; Audrey Portes , Montpellier Business School – UGEI et Steffie Gallin , Montpellier Business School – UGEI Les révélations du Wall Street Journal contenues dans les « Facebook Files » , publiés en septembre dernier, ont une nouvelle fois montré que les utilisateurs s’exposaient à des risques liés à la divulgation des informations personnelles. Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls en cause : les nombreux data breach (incidents de sécurité en termes de données confidentielles) rendus publics, illustrent régulièrement la vulnérabilité des individus face à une navigation quotidienne sur les moteurs de recherche, sites de e-commerce et autres ayant recours à des « cookies tiers » , ces fichiers de données envoyés par