Les téléphones permettent de communiquer avec des personnes qui ne parlent pas notre langue et dont nous ne parlons pas la langue. Maxx-Studio / Shutterstock Par Pascual Pérez-Paredes , Universidad de Murcia Est-il encore utile d’apprendre des langues étrangères quand on dispose de smartphones équipés de traducteurs automatiques ? Si cette hypothèse inquiète, il semblerait que l’intelligence artificielle ouvre aussi de nouvelles pistes pour s’initier à différentes langues. En 2024, la société Open AI , spécialisée dans l’intelligence artificielle, a présenté GPT4-o, un nouveau grand modèle de langage capable de « raisonner » et d’interagir avec du texte, des images et des sons. Dans l’une des vidéos diffusées après ce lancement, on voit deux personnes sur leur téléphone portable qui demandent à GPT4-o de les écouter et de traduire leurs échanges de l’anglais à l’espagnol ou de l’espagnol à l’anglais, de sorte que
Le débat sur une application de traçage des malades du Covid-19 évolue. Récemment, des chercheurs du Département d’économie de l’Université d’Oxford avaient voulu savoir quel était le degré d’acceptabilité de la population d’une telle application en menant une vaste enquête européenne d’où il ressortait pour notre pays que les Français portaient un regard majoritairement positif sur un tel dispositif de traçage. "Près de 80 % des personnes interrogées déclarent qu’elles installeraient l’application sans aucun doute ou probablement si celle-ci était disponible. Ce très large consensus se manifeste peu importe l’âge, le sexe ou la situation de santé du répondant. Le taux d’adhésion est cependant un plus faible chez les personnes qui ne font pas confiance au gouvernement en général", notaient les chercheurs.
Mais depuis cette enquête, le débat a pris corps en France avec la communication du gouvernement sur le travail qu'il est en train de faire sur une application "Stop Covid". En effet, la Fondation Jean-Jaurès, grâce à l'Ifop, a menée une enquête sur le sujet dont les résultats sont diamétralement opposés.
Fracture droite gauche
"Il y apparait qu'une majorité de Français (53%) ne souhaitent pas du caractère obligatoire de cette application et qu'il existe une véritable fracture entre les sympathisants de gauche (La France Insoumise, Parti Socialiste et Divers Gauche) et de droite (La République en Marche, Les Républicains et le Rassemblement National) sur l'adhésion à une application de pistage pour lutter contre l'épidémie", indique la Fondation.Une majorité des répondants (53%) affirme ainsi être opposée, personnellement, à ce que les autorités sanitaires puissent rendre obligatoire l'installation d'une application chez tous les détenteurs de téléphones portables pour lutter contre l'épidémie due au coronavirus. C'est selon la proximité partisane que cette opinion évolue, l'électorat de gauche y étant fortement opposé (75% des sympathisants de LFI et 57% des sympathisants PS/DVG) quant à l'inverse les personnes se déclarant proches de LR ou de LREM y sont majoritairement favorables (62% pour les sympathisants LREM, 56% pour sympathisants LR).
Fracture ville/campagne
Ce sont aussi plus précisément les jeunes, les cadres et professions supérieurs ainsi que les habitants des grandes aires urbaines qui manifestent un soutien à une telle mesure. Quant à l'inverse, les habitants des communes rurales sont à peine un tiers à exprimer leur accord sur la mise en place d'un tel dispositif coercitif. Ces expressions contradictoires se nourrissent certainement du rapport même qu'entretiennent les personnes avec leur smartphone, au quotidien. Hors de la lecture partisane de la prise de position des Français, c'est potentiellement la « connectivité » des individus qui favorise leur soutien à une application de traçabilité par mobile.Le caractère non-obligatoire atténue le refus mais l'application peine à convaincre
Plus intéressante encore est la question posée dans cette étude, non plus tant sur l'adhésion à une obligation d'utiliser un dispositif de traçabilité, que sur la disponibilité de chacun à l'installer sur son propre téléphone portable de manière volontaire. Il s'agit là de l'option privilégiée par le gouvernement dans les conditions du déploiement de l'application « StopCovid ».La dimension non coercitive de cette mesure produit une adhésion plus importante au sein de l'électorat de gauche, articulée autour des questions de libertés publiques. Ainsi, ce ne sont plus « que » 68% des sympathisants LFI qui refusent l'idée d'installer cette application sur leur smartphone, et 49% des sympathisants PS/DVG.
Mais, au total, cette proposition gouvernementale peine à convaincre l'opinion, 46% s'y déclarant favorable, 45% s'y déclarant opposé. Seul le socle des sympathisants de LREM soutient fortement cette proposition (61%) sur laquelle la réalité de l'efficacité fait déjà l'objet de polémique.