Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Coronavirus : 53% des Français opposés à l'obligation d'installer l'application StopCovid

smartphone



Le débat sur une application de traçage des malades du Covid-19 évolue. Récemment, des chercheurs du Département d’économie de l’Université d’Oxford avaient voulu savoir quel était le degré d’acceptabilité de la population d’une telle application en menant une vaste enquête européenne d’où il ressortait pour notre pays que les Français portaient un regard majoritairement positif sur un tel dispositif de traçage. "Près de 80 % des personnes interrogées déclarent qu’elles installeraient l’application sans aucun doute ou probablement si celle-ci était disponible. Ce très large consensus se manifeste peu importe l’âge, le sexe ou la situation de santé du répondant. Le taux d’adhésion est cependant un plus faible chez les personnes qui ne font pas confiance au gouvernement en général", notaient les chercheurs.

Mais depuis cette enquête, le débat a pris corps en France avec la communication du gouvernement sur le travail qu'il est en train de faire sur une application "Stop Covid". En effet,  la Fondation Jean-Jaurès, grâce à l'Ifop, a menée une enquête sur le sujet dont les résultats sont diamétralement opposés.

Fracture droite gauche

"Il y apparait qu'une majorité de Français (53%) ne souhaitent pas du caractère obligatoire de cette application et qu'il existe une véritable fracture entre les sympathisants de gauche (La France Insoumise, Parti Socialiste et Divers Gauche) et de droite (La République en Marche, Les Républicains et le Rassemblement National) sur l'adhésion à une application de pistage pour lutter contre l'épidémie", indique la Fondation.

Une majorité des répondants (53%) affirme ainsi être opposée, personnellement, à ce que les autorités sanitaires puissent rendre obligatoire l'installation d'une application chez tous les détenteurs de téléphones portables pour lutter contre l'épidémie due au coronavirus. C'est selon la proximité partisane que cette opinion évolue, l'électorat de gauche y étant fortement opposé (75% des sympathisants de LFI et 57% des sympathisants PS/DVG) quant à l'inverse les personnes se déclarant proches de LR ou de LREM y sont majoritairement favorables (62% pour les sympathisants LREM, 56% pour sympathisants LR).

Fracture ville/campagne

Ce sont aussi plus précisément les jeunes, les cadres et professions supérieurs ainsi que les habitants des grandes aires urbaines qui manifestent un soutien à une telle mesure. Quant à l'inverse, les habitants des communes rurales sont à peine un tiers à exprimer leur accord sur la mise en place d'un tel dispositif coercitif. Ces expressions contradictoires se nourrissent certainement du rapport même qu'entretiennent les personnes avec leur smartphone, au quotidien. Hors de la lecture partisane de la prise de position des Français, c'est potentiellement la « connectivité » des individus qui favorise leur soutien à une application de traçabilité par mobile.

Le caractère non-obligatoire atténue le refus mais l'application peine à convaincre

Plus intéressante encore est la question posée dans cette étude, non plus tant sur l'adhésion à une obligation d'utiliser un dispositif de traçabilité, que sur la disponibilité de chacun à l'installer sur son propre téléphone portable de manière volontaire. Il s'agit là de l'option privilégiée par le gouvernement dans les conditions du déploiement de l'application « StopCovid ».

La dimension non coercitive de cette mesure produit une adhésion plus importante au sein de l'électorat de gauche, articulée autour des questions de libertés publiques. Ainsi, ce ne sont plus « que » 68% des sympathisants LFI qui refusent l'idée d'installer cette application sur leur smartphone, et 49% des sympathisants PS/DVG.

Mais, au total, cette proposition gouvernementale peine à convaincre l'opinion, 46% s'y déclarant favorable, 45% s'y déclarant opposé. Seul le socle des sympathisants de LREM soutient fortement cette proposition (61%) sur laquelle la réalité de l'efficacité fait déjà l'objet de polémique.



Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...