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L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

Le débat autour de la 5G s'envenime

5G


En moquant lundi les partisans d’un moratoire sur la 5G comme des Amish adeptes de la lampe à huile, Emmanuel Macron a avivé le débat autour de la nouvelle norme de communication.

La 5G, la 5e génération de téléphonie mobile n’a pas fini d’agiter les esprits. Alors que la France va ouvrir ses enchères aux opérateurs pour qu’ils acquièrent les fréquences nécessaires à cette nouvelle norme, opposants et partisans s’affrontent à coups de polémiques qui servent mal le besoin d’information des Français.

Le dernier épisode en date de cet épineux dossier est remonté lundi au sommet de l’Etat. Devant un parterre d’entrepreneurs du numérique de la French Tech réunis à l’Elysée, le chef de l’Etat a violemment répondu à la demande d’un moratoire sur le déploiement de la 5G, formulée dimanche dans le JDD par quelque 70 élus écologistes et de gauche, parmi lesquels le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et l’eurodéputé EELV Yannick Jadot.

"La France est le pays des Lumières, c’est le pays de l’innovation […] On va tordre le cou à toutes les fausses idées. Oui, la France va prendre le tournant de la 5G parce que c’est le tournant de l’innovation. J’entends beaucoup de voix qui s’élèvent pour nous expliquer qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ! Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine", s’est moqué le chef de l’État, faisant allusion à cette communauté religieuse américaine hostile à la technologie et qui vit comme au XVIIIe siècle.

Emmanuel Macron, lundi, devant des entrepreneurs de la French Tech, a répondu de façon cinglante aux opposants à la 5G.Emmanuel Macron, lundi, devant des entrepreneurs de la French Tech, a répondu de façon cinglante aux opposants à la 5G. - Photo AFP

Le Président a ensuite rajouté combien "sur la 5G et beaucoup d’autres sujets, on ne doit dépendre d’aucune puissance non européenne". Une question de souveraineté qui a pris de l’ampleur alors que le confinement et la crise sanitaire ont montré le poids écrasant des géants américains d’internet et que le leader d’équipements 5G est le chinois Huawei.

Sans surprise, les mots d’Emmanuel Macron ont provoqué un tollé chez tous ceux qui s’inquiètent légitimement des conséquences sanitaires des ondes électromagnétiques de la 5G, dont le risque n’a pour l’heure pas été démontré. "Le moratoire sur la 5G n’émane pas des Amish (qu’on les laisse tranquilles), mais des Français tirés au sort pour la Convention citoyenne pour le climat que Macron a lui-même mise en place. Mais apparemment, il n’y croyait pas non plus", a réagi sur Twitter Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace.

De leur côté, les Amis de la Terre ont ironiquement rebaptisé leur compte Twitter "Les Amish de la Terre – Pour des sociétés rétrogrades", expliquant ce changement par "une logique de transparence et de cohérence".

"Le président de la République tombe le masque. Emmanuel Macron vient de lancer la saison 2 de l’environnement, ça commence à bien faire, mauvais remake d’une série déjà indigeste", dénoncent dans un communiqué Agir pour l’environnement et Priartem-Electrosensibles de France, exigeant "un véritable débat public".

"Ce débat est celui du monde de demain. La technologie n’est pas en soi bonne ou mauvaise. Elle doit être interrogée, tout comme (le fait de) choisir où affecter prioritairement les investissements. Ça évite de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant Innovation innovation innovation " a estimé sur Twitter Cécile Duflot, ancienne ministre aujourd’hui directrice générale d’Oxfam France.

Incendies d’antennes 5G et théories complotistes

Les propos d’Emmanuel Macron n’ont en tout cas pas été prononcés par hasard. Ils recèlent une part très politique et correspondent sans doute à une réponse de l’exécutif aux récentes prises de position d’élus écologistes contre l’arbre de Noël à Bordeaux ou contre le Tour de France, jugé polluant et machiste. Ces propos visent aussi à montrer la volonté de l’Etat d’aller jusqu’au bout du déploiement de la 5G et à rassurer un secteur des télécoms inquiet. Ces derniers mois, les sabotages et incendies d’antennes 5G se sont multipliés et le débat autour de la 5G prend le même chemin que celui autour du compteur communicant Linky.

En l’absence d’études scientifiques qui font consensus, comme pour le compteur, le débat est miné par une ribambelle de fake news voire de théories complotistes. Certains ont même accusé la 5G de propager… le coronavirus (sic). Ces violences contre les équipements 5G et les élucubrations relayées sur les réseaux sociaux sont d’autant plus alarmantes qu’elles nuisent à un débat de qualité pour répondre aux questions légitimes des Français…


Une technologie pour faire quoi ?

Non, la 5G ne va pas servir à télécharger à toute vitesse des films pornographiques, comme l’a lancé un élu EELV, mais plutôt accompagner une multitude d’usages. "La 5G est la cinquième génération de réseaux mobiles, qui succède aux technologies 2G, 3G et 4G", explique l’Arcep, le gendarme des télécoms, qui a créé une section spéciale sur son site internet. Les premières technologies ne permettaient que les appels vocaux puis l’envoi de SMS. Les générations suivantes de technologies mobiles ont permis de se connecter à internet, d’accéder à des applications, ou encore de passer des appels en vidéo. La 5G est à son tour censée améliorer les services existants et favoriser le développement de nouveaux services. Il s’agit d’une technologie évolutive qui va s’enrichir progressivement, au gré de l’évolution des standards au niveau mondial.

Rapport Ericsson


Objets connectés et villes intelligentes

À son lancement, la 5G va améliorer l’accès aux services proposés par les réseaux 4G en permettant un meilleur débit et plus de capacité. Avec la 5G, une quantité beaucoup plus importante de données peut en effet être échangée sans engorgement des réseaux. Elle évoluera ensuite au fur et à mesure que des éléments du réseau adopteront cette technologie et les fréquences sur lesquelles elle sera déployée. Elle favorisera ainsi le développement de services innovants pour les particuliers et pour les entreprises dans de nombreux domaines (santé, transports, etc).

L’internet des objets, tendance consistant à connecter et rendre intelligents un nombre croissant d’objets (automobile, capteurs divers, robots industriels, etc), pourra notamment bénéficier de la 5G et faciliter ainsi des applications multiples comme la ville intelligente, l’agriculture connectée, l’industrie 4.0, le véhicule autonome… À cet égard, la 5G constitue aussi en enjeu de compétitivité pour le pays, bien au-delà du secteur des télécoms.

Un premier rapport publié hier : le gouvernement veut rassurer

Hasard du calendrier, un premier rapport scientifique sur les effets de la 5G sur la santé a été publié hier par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Intitulé "Déploiement de la 5G en France et dans le monde : aspects techniques et sanitaires", ce document de 190 pages a souligné qu’il n’y avait pas "d’effets néfastes avérés à court terme en-dessous" des valeurs limites recommandées concernant l’exposition aux ondes électromagnétiques.

"La mission s’est appuyée sur un questionnaire adressé dans 26 pays aux ambassades de France et aux correspondants de l’OMS – membres actifs du projet ondes électromagnétiques de celle-ci. Elle se fonde également sur l’analyse rigoureuse des rapports des agences et autorités sanitaires nationales et internationales" a expliqué l’Igas. Concernant les effets sur la santé des ondes électromagnétiques, "il n’existe pas, selon le consensus des agences sanitaires nationales et internationales, d’effets néfastes avérés à court terme, en-dessous des valeurs limites d’exposition recommandées", écrivent les auteurs, qui s’appuient sur "un grand nombre" d’études publiées sur le sujet depuis 1950. "Les éventuels effets de long terme, cancérogènes ou non, difficiles à mettre en évidence, sont à ce stade, pour l’essentiel, non avérés selon les mêmes agences nationales et internationales", ajoutent-ils. La mission formule en l’état "sept recommandations visant à améliorer l’information de la population, à soutenir l’effort de recherche et à adapter les modalités de surveillance de l’exposition à ces ondes."

L’exécutif suivra les recommandations

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui avait relevé en janvier le manque de données scientifiques sur le sujet, doit rendre son rapport final en mars 2021. Dans la foulée de la publication de celui-ci, le gouvernement a mis en avant le fait que ce rapport "estime, au vu des premières données disponibles, que l’augmentation des expositions aux ondes sera modérée, y compris en phase d’utilisation commerciale".

Dans un communiqué commun, les ministres Barbara Pompili (Transition écologique), Bruno Le Maire (Economie), Olivier Véran (Santé) et le secrétaire d’Etat Cédric O (Transition numérique) indiquent que le gouvernement "appliquera les recommandations du rapport".

Le gouvernement "entend" ainsi "rendre systématiquement public l’ensemble des informations, études et rapports dont il dispose s’agissant de la 5G". Il affirme que les contrôles menés sur le terrain par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) seront "multipliés dans tous les territoires, en particulier dans le cadre du déploiement des antennes 5G, et leurs résultats seront systématiquement rendus publics".

Les travaux d’expertise de l’Anses seront pour leur part "intégralement publiés et soumis à une consultation publique".

Quant aux élus locaux, le gouvernement indique qu’il va engager "sans délai des travaux avec les associations de collectivités territoriales et les opérateurs de téléphonie mobile", dans le but de définir "ensemble les modalités d’une meilleure information et d’une plus grande association des élus locaux".

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