La journée de la protection de données s'est déroulée ce jeudi. Inaugurée en 2007 par le conseil de l'Europe, cette journée a pour objectif de rappeler aux internautes l'intérêt de la protection de ses données personnelles sur le web ainsi que le respect de leurs droits fondamentaux sur leur vie numérique. Cette journée fait suite à la convention pour la protection des personnes et du traitement automatisé des données signé le 28 janvier 1981 et adopté par 43 pays. On fête donc le 40ème anniversaire de cette "Convention 108."
La Convention 108 reste à ce jour le seul instrument international juridiquement contraignant en matière de protection des données avec une portée universelle, ce qui en fait la Cconvention mondiale sur la protection des données comme la désignent maintenant spécialistes et experts du monde entier", expliquent Alessandra Pierucci, Présidente du Comité de la Convention 108, et Jean-Philippe Walter, Commissaire à la Protection des données du Conseil de l’Europe.
"Aujourd’hui, ce droit est exposé à des défis sans précédent, ce qui a incité le Conseil de l’Europe à renforcer cet important instrument pour répondre aux besoins émergents. Ce travail a abouti à un protocole d’amendement ouvert à la signature le 10 octobre 2018, qui offre un texte robuste dans notre ère numérique, confirmant sa dimension mondiale : la Convention 108+", poursuivent-ils. "Afin de continuer à nous assurer une protection effective pour les 40 prochaines années, il est essentiel que toutes les Parties à la Convention 108 ratifient sans délai le protocole d’amendement pour que la Convention 108+ puisse entrer en vigueur."
Protéger ses données : un enjeu majeur
La protection des données est d'autant plus devenue un enjeu majeur que le numérique a désormais pris une place considérable dans nos vies personnelles et professionnelles, particulièrement cette année avec le développement du télétravail face à la pandémie de Covid-19.
"Au quotidien, des centaines d'informations privées sont enregistrées dans des bases de données, sont transmises à des tiers avant d'être ré-utilisées parfois à notre insu ! Les internautes doivent rester vigilants face à des entreprises qui redoublent d'inventivité dont le but est de récupérer ces fameuses données", explique iProtego société française spécialisée dans les métiers de la gestion et de la protection de l'e-réputation.
"Dans un monde où vie privée, vie publique et vie numérique s'entrecroisent, il est plus que jamais nécessaire de prendre conscience de l'importance de ces données numériques. Les ordinateurs, les smartphones ou encore les tablettes sont devenus en quelques années de véritables supports de travail où nous conservons de nombreux documents privés et implicitement des données personnelles. Cependant, les virus, la confidentialité en ligne, le phishing ou tout simplement la détérioration des outils peuvent menacer la protection de nos données personnelles", explique Ludovic Broyer, fondateur d'iProtego.
Comme iProtego, de nombreuses sociétés développent des solutions de sécurité qui vont au-delà du simple antivirus, mais il convient aussi d'apprendre les bons gestes comme : choisir un « bon » mot de passe, sauvegarder régulièrement ses données, effectuer les mises à jour du système, sécuriser son réseau WiFi, etc.
Une prise de conscience et une défiance face aux GAFAM
Une prise de conscience est en tout cas en train de s'opérer. La récente volonté de la messagerie WhatsApp de partager les données de ses utilisateurs avec sa maison-mère Facebook sous peine de désactiver leur compte a été comme un électrochoc même si WhatsApp a fait machine arrière.
7 Français sur 10 sont désormais préoccupés par les informations collectées par les sites web selon un sondage Odoxa-Oracle. Une forte préoccupation qui s’explique par le fait que 71% des Français ont le sentiment que les données personnelles qu’ils communiquent sur internet sont mal protégées.
Pour garantir la sécurité de leurs données personnelles sur internet, les Français font confiance aux banques (70%) et à l’Etat et aux services publics (65%) mais n’ont pas confiance dans les fournisseurs d’accès à internet (51%), les sites de commerce en ligne (54%) et les messageries en ligne (55%) et ont même une méfiance très forte à l’égard des GAFAM (70%) et des réseaux sociaux (85%).
Si 74% des Français connaissent le RGPD (règlement général européen sur la protection des données), pour mieux contrôler l’utilisation de leurs données personnelles, ils sont surtout prêts à effectuer des démarches simples et de court terme (navigation privée : 56%, exercice du droit d’opposition/rectification : 50%)