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Inquiétude de voir des criminels utiliser ChatGPT

Alors qu'Europol vient de publier un rapport sur les dangers de ChatGPT et s'inquiète de son utilisation par des criminels,  Kunal Anand , CTO d’ Imperva , spécialiste de la sécurité, réagit face à la situation actuelle Les chatbots posent-ils un problème de protection de la vie privée plus important que les moteurs de recherche, et pourquoi ? "Le problème des chatbots par rapport aux moteurs de recherche n'est pas seulement lié aux conditions générales ou à la manière dont ils utilisent les données, mais aussi à la manière dont nous interagissons avec eux. Par rapport à une recherche Google ou Bing, les LLM comme Bard deviennent plus utiles à mesure que nous leur donnons plus d'informations (en informatique, cela s'appelle l'apprentissage par renforcement). Et surtout avec un chatbot, il est facile de traiter les interactions comme une conversation et de laisser échapper plus d'informations que nous ne le ferions normalement en tapant simplement dans

Téléphone fixe : ce que va changer la fin du réseau cuivre pour les abonnés

telephone


C’est l’une des conséquences inattendues des confinements et dans une moindre mesure du couvre-feu : les Français ont (re) découvert qu’ils avaient un téléphone fixe. Souvent oublié sur la console de l’entrée ou la commode du salon, l’appareil qu’il soit connecté à une box internet ou une prise traditionnelle T, a connu un regain d’activité pendant les huit semaines du confinement selon un rapport de l’Arcep publié récemment. « Au deuxième trimestre 2020, l’usage vocal global atteint un nouveau record jamais égalé en 20 ans : 72,2 milliards de minutes, soit une augmentation de 28,3 % en un an contre - 2 % un an auparavant », note le gendarme des télécoms. Huit minutes sur dix sont certes consommées depuis les téléphones mobiles, mais le téléphone fixe a connu un « revival » totalement inédit.

« Alors que l’usage de ce service diminuait depuis sept ans, le volume de communications vocales augmente depuis le début de l’année 2020 : +22 % en un an au deuxième trimestre contre un recul de - 15 % en 2019 », indique l’Arcep. « En conséquence, la consommation mensuelle moyenne des détenteurs d’un abonnement téléphonique sur réseaux fixes en voix sur large bande (2 h 17 par mois ce trimestre), qui était en baisse de 20 à 30 minutes par an et par abonnement, progresse de près d’une demi-heure en un an ce trimestre après +4 minutes le trimestre dernier. Sur le RTC (réseau téléphonique commuté c’est-à-dire le réseau cuire), elle s’élève à 1 h 51, soit +9 minutes en un an, alors qu’il n’y avait pas eu d’effet visible de la crise sanitaire au premier trimestre », poursuit l’Arcep.

Le téléphone fixe n’est donc pas mort. Et pourtant il va connaître une véritable révolution : la fin du cuivre. A l’image de ce qui s’est passé avec la télévision hertzienne qui est passé au numérique avec la TNT, la téléphonie fixe va abandonner progressivement le réseau cuivre pour utiliser les réseaux internet, essentiellement la fibre. Annoncée en 2016 par Orange, l’opérateur historique, cette bascule se fera selon un calendrier qui court sur plusieurs années.  Depuis le 15 novembre 2018, les offres de téléphonie fixe classique (RTC) ne sont plus commercialisées et progressivement à partir de 2023, Orange ferme les « plaques » du réseau cuivre en France, un long processus qui devrait s’étaler jusqu’en 2030.

Un entretien coûteux du réseau

Les raisons de cet arrêt du cuivre sont doubles. D’une part, l’entretien d’un tel réseau est très coûteux : les réparations et les interventions deviennent complexes car les équipementiers ne produisent plus forcément certaines pièces et les compétences des techniciens se font aussi de plus en plus rares sur ce type de réseau. Orange a pourtant l’obligation d’entretenir le réseau cuivre qui a connu ces derniers mois des baisses de qualité de service.  Fin 2018, l’Arcep, alerté par des particuliers et des collectivités, avait même mis en demeure Orange sur la qualité du « service universel », menaçant l’opérateur d’une amende d’un milliard d‘euros. L’opérateur avait promis de corriger le tir, expliquant avoir dû gérer un certain nombre d’aléas : intempéries, vols de câbles de cuivre, travaux de voirie qui sectionnent les lignes, etc.

Fermer le réseau cuivre, installé dans les années 1970 et qui relie toujours 5 à 6 millions de clients est d’autant plus compliqué pour Orange que l’opérateur doit aussi développer en parallèle le réseau fibre et les réseaux mobiles, 4G aujourd’hui, 5G bientôt.

Mise en garde de l’Autorité de la concurrence

Mi-septembre, Fabienne Dulac, PDG d’Orange France a bien confirmé la volonté de l’opérateur de fermer son réseau cuivre (et donc ses lignes d’interne ADSL) d’ici 2030. Pour faciliter cette complexe transition, l’Arcep a accepté d’augmenter légèrement le tarif de dégroupage, c’est-à-dire le prix payé par mois et par ligne à Orange par SFR, Bouygues Télécom et Free pour utiliser son réseau cuivre. Il va passer de 9,46 à 9,65 € pour la période 2021-2023, et pourrait encore augmenter, l’objectif étant de voir la France basculer le plus rapidement possible vers un réseau 100 % fibre.

Reste que le démantèlement du réseau cuivre est surveillé de près par l’Autorité de la concurrence. Celle-ci demande au gendarme des télécoms « de garantir que les mesures prises n’avantagent ou ne désavantagent pas indûment certains opérateurs, et n’affaiblissent pas la dynamique concurrentielle actuelle » et entend bien surveiller les impacts « technique, commercial et opérationnel », notamment « la planification des travaux nécessaires ou l’anticipation de la bascule des abonnés du cuivre vers la fibre ». L’Autorité de la concurrence a annoncé « approuver la proposition de l’Arcep de ne permettre une fermeture « rapide » du réseau de cuivre qu’avec un délai de prévenance de deux mois pour les offres généralistes et de six mois pour les offres spécifiques entreprises » dans les zones déjà fibrées. Une sage décision pour ne laisser aucun consommateur sur le carreau.


Dysfonctionnements du téléphone fixe : un rapport rendu mercredi
La grogne monte dans certains territoires ruraux qui pâtissent d’une mauvaise qualité du réseau de téléphonie fixe quand ce ne sont pas de coupures pures et simples ou des délais de raccordement trop longs. Fin décembre, 210 élus inquiets de voir la fin de la convention qui liait l’État et Orange pour assurer l’entretien de ce qu’on appelle le « service universel », avaient écrit une tribune pour dire leur inquiétude. La semaine dernière, ce sont 269 élus de la Drôme et de l’Ardèche qui ont signé une pétition pour demander des comptes à Orange et forcer l’opérateur à remplir ses obligations. Le gouvernement n’est pas resté sourd à ces prises de paroles. « Si la fibre et le mobile connaissent un rythme de déploiement inégalé, l’accès au téléphone fixe reste essentiel pour beaucoup de Français. Les problèmes répétés d’accès et de qualité signalés dans certains territoires ne sont plus acceptables. Cette situation ne peut plus durer. Avec la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale et Roland Lescure (son président, NDLR), nous avons décidé de confier à Célia de Lavergne une mission flash pour préciser le diagnostic des dysfonctionnements et faire des propositions au gouvernement », a annoncé le 14 janvier Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques. « Sur cette base, je présenterai en lien avec l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) un plan d’action d’ici mi-mars afin de garantir un accès de qualité au combiné téléphonique fixe partout sur le territoire, le temps que la fibre soit déployée », poursuivait le ministre qui annonçait par ailleurs qu’il recevrait avec Joël Giraud, secrétaire d’État à la Ruralité, le PDG d’Orange Stéphane Richard. De son côté la députée LREM de la Drôme Célia de Lavergne, s’est lancée dans la consultation des opérateurs, des élus et des usagers, notamment le collectif « Orange j’enrage ! ». La députée doit rendre son rapport au gouvernement ce mercredi 10 février.


Arrêt du réseau cuivre du téléphone fixe : le vrai et le faux

Le téléphone fixe traditionnel, c’est fini. Faux. Depuis le 15 novembre 2018, on ne peut plus souscrire une offre de téléphonie fixe classique (sur le réseau cuivre), par exemple si l’on déménage. En revanche, le réseau en place fonctionne évidemment toujours. Il sera débranché progressivement à partir de 2023 et jusqu’en 2030. On conservera son numéro après le basculement.


Pour avoir une ligne fixe, on sera obligé de souscrire une offre Internet. Faux Les opérateurs proposeront des offres fibre multiplay c’est-à-dire comprenant le téléphone, l’accès à internet et à la télévision. Mais il sera possible pour ceux qui le souhaitent, notamment des personnes âgées de choisir une offre qui leur permettra uniquement de téléphoner. Le branchement du téléphone ne se fera alors plus directement sur la prise traditionnelle murale en T, mais sur un petit boîtier, lui-même relié à la prise fibre.  Une fois ces branchements utilisés, le téléphone s’utilise comme d’habitude.


On aura le choix de l’opérateur. Vrai. À l’image des offres internet, différents opérateurs en plus d’Orange pourront proposer des offres de téléphonie fixe. L’occasion de faire jouer la concurrence.


Les tarifs vont augmenter. Possible. C’est une possibilité mais rien n’est encore sûr. L’Association française des usagers des télécoms (Afutt) souhaite que le prix de l’abonnement de base des nouvelles offres qui correspondra au tarif du service universel (hors consommation) reste le même. L’Afutt souhaite aussi que les opérateurs proposent des offres « au compteur », c’est-à-dire qui ne facturent que les communications passées pour les petits consommateurs.


Le nouveau téléphone fixe sera sensible aux coupures d’électricité. Vrai. Si le boîtier n’a plus d’électricité, le téléphone ne fonctionnera pas, ce qui est déjà le cas pour ceux qui disposent de téléphones fixes sans fil. En revanche il faudra trouver des solutions, par exemple pour les systèmes d’alarmes.    

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