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Aux sources de l’IA : le prix Nobel de physique attribué aux pionniers des réseaux de neurones artificiels et de l’apprentissage machine

  Portraits de John Hopfield et Geoffrey Hinton, lauréats du prix Nobel de physique 2024 pour leurs découvertes et inventions qui ont permis de développer l'apprentissage machine avec des réseaux de neurones artificiels. Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach Par  Thierry Viéville , Inria Le prix Nobel de physique 2024 récompense des travaux précurseurs de John Hopfield et Geoffrey Hinton sur les réseaux de neurones artificiels, à la base de l’apprentissage machine. Ces travaux ont participé au développement de l’intelligence artificielle, qui chamboule aujourd’hui de nombreux secteurs d’activité. C’est à une question simple que John Hopfield et Geoffrey Hinton ont apporté une réponse qui leur vaut aujourd’hui le prix Nobel de physique : « Quelle est la description la plus simple que nous pourrions faire de nos neurones, ces composants du cerveau, siège de notre intelligence ? » Un neurone, qu’il soit artificiel ou biologique, est u

Présidentielle : l’application Elyze ambitionne de reconnecter les jeunes avec la politique

 

elyze

Comment reconnecter les jeunes à la politique ? Comment convaincre les 18-24 ans que la politique n’est pas vaine pour faire bouger les choses, que le vote à la prochaine élection présidentielle est important s’ils veulent faire entendre leur voix ? Alors que 87 % des 18-25 ans n’ont pas voté aux dernières élections régionales en juin dernier, et que 64 % d’entre eux « montrent des signes d’une impressionnante désaffiliation politique » selon une récente enquête de l’Institut Montaigne (lire ci-dessous), les initiatives se multiplient, en l’absence notamment d’une grande campagne d’information civique gouvernementale.

Les états-majors des candidats, notamment celui de Jean-Luc Mélenchon, multiplient les actions sur les réseaux sociaux, de Twitch à TikTok. Mais des projets citoyens ont également vu le jour comme l’application Elyze à installer sur son smartphone. Celle-ci reprend le fonctionnement de l’application de rencontres Tinder et son célèbre swipe, ce geste avec lequel on glisse à droite ou à gauche pour refuser ou accepter le profil que l’on voit. Dans Elyze, les profils sont remplacés par les propositions des candidats : on peut dire qu’on les aime, qu’on s’y oppose ou ne pas y répondre. Au bout de 100 réponses, l’utilisateur peut consulter son podium personnel et savoir assez précisément de quel candidat il est le plus proche politiquement.

Plus d'un million de téléchargements

Les créateurs de l’application, dont Grégoire Cazcarra, étudiant et fondateur en 2017 du mouvement citoyen apolitique « Les Engagés », ont été débordés par le succès surprise de leur application qui s’est hissée à la première place des magasins d’applications selon AppAnnie et à la 13e mondiale début janvier. Ils escomptaient 20 000 téléchargements, ils ont dépassé le million. Un succès qui s’est accompagné de virulentes critiques sur la sécurité insuffisante de l’application – une faille avait été détectée par un spécialiste – et sur le devenir des données des utilisateurs, hautement sensibles sur lesquelles la Cnil s’est penchée. Aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre assure le Toulousain Alexis Costa, l’un des 30 membres de l’équipe et directeur de développement national chez « Les Engagés. »

« Dans les CGU on avait précisé que la vente de données aurait pu être possible même si ce n’était pas notre objectif. On demandait la date de naissance, le code postal et le genre, des données qui étaient facultatives. Pour prouver notre bonne foi, nous avons supprimé toutes les données que nous avions collectées et rendu open source l’application pour avoir des retours de développeurs », précise à La Dépêche Alexis Costa.

À ce jour l’application recense 500 propositions émises par les candidats à l’élection présidentielle. L’équipe d’Elyze met à jour cette base au fur et à mesure que la campagne avance.

Quant à ceux qui critiquent l’application pour son côté trop ludique et estiment que ce n’est pas avec de la technologie que l’on redonnera le vrai goût de la politique, bien plus complexe qu’un swipe, l’équipe d’Elyze ne veut pas polémiquer. « Je comprends tout à fait. Mais ce n’est qu’un outil, une aide qui ne remplace ni les programmes, ni les débats », répond Alexis Costa.


18-24 ans : l’inquiétante désaffiliation politique

L’Institut Montaigne vient de publier « Une jeunesse plurielle. Enquête auprès des 18-24 ans », une étude approfondie de la jeunesse française, réalisée par Olivier Galland, directeur de recherche émérite au CNRS et sociologue spécialiste des questions de jeunesse et Marc Lazar, professeur d’histoire et de sociologie politique à Sciences Po Paris et Senior Fellow à l’Institut Montaigne. Réalisée au mois de septembre 2021 auprès de 8 000 jeunes Français, cette enquête s’est intéressée aux difficultés ressenties par la jeunesse française dans la vie quotidienne, aux effets de la crise du Covid-19, à ses orientations sociétales et politiques. Sur ce dernier point, les auteurs alertent sur une inquiétante « désaffiliation » des jeunes. L’étude fait, en effet, apparaître « une pluralité de jeunesses » réparties en quatre catégories de jeunes : les démocrates protestataires, les révoltés, les désengagés et les intégrés transgressifs.

Les premiers, les démocrates protestataires, représentent 39 % de la jeunesse. « L’appellation de ce premier groupe, apparemment oxymorique, tend à invalider la thèse selon laquelle l’émergence d’une culture protestataire se substituerait à une participation politique conventionnelle. L’enquête montre au contraire que la culture protestataire (participation à des manifestations, signature de pétitions etc.) se cumule, pour ce groupe de jeunes, à un exercice plus conventionnel de participation à la vie démocratique du pays. Ces jeunes sont davantage intéressés que les autres par les questions sociétales, et s’ils ne se contentent plus de l’exercice du droit de vote pour peser sur la destinée de leur pays, ils rejettent pour autant la violence politique en restant attachés au modèle démocratique représentatif. »

Les révoltés, qui représentent 22 % de la jeunesse. « Ces jeunes sont davantage que les autres en détresse psychologique et en situation matérielle difficile. Ils sont favorables à un changement radical, de nature révolutionnaire, de la société, et prêts à justifier la violence politique pour y parvenir. »

Les désengagés représentent 26 % des jeunes. Ils sont en retrait sur toutes les questions sociétales et politiques.

Enfin, les intégrés transgressifs représentent 13 % des jeunes. « Malgré de nombreux signes d’intégration économique et sociale, ils semblent gagnés par une culture transgressive en matière de respect des règles en montrant une plus grande tolérance à l’égard des comportements violents et déviants. »


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